Texte de Pierre GOBEAUX

Essigny le Grand – 1990

Après une vie professionnelle bien remplie, Pierre GOBEAUX s’est tout d’abord attaché à établir l’arbre généalogique de sa famille du côté maternel, née COLLET-SEILLIER, originaire d’Essigny le Grand dont il a pu remonter la filière jusqu’en 1697, sous Louis XIV. Ensuite, il a mis par écrit ses souvenirs, les récits de son grand-père COLLET et effectué quelques recherches sur l’histoire locale. Quelques-uns de ses textes ont été publiés en leur temps dans le bulletin communal

 

 

 

ESSIGNY LE GRAND –

LA VIE DU VILLAGE AVANT 1914

 

 
 


Les débits de boisson

 

Avant la guerre de 1914, ils étaient au nombre de 9 :

-         CARAMELLE-LETRILLARD – grande rue

-         AUBIN Marie – grande rue

-         PETITPAS – angle de la rue de la poste (libération)

-         CARPENTIER – place verte

-         FOUYER – devant place de l’église (devenu Lutétia)

-         Le « MONT TINETTE » à l’emplacement de M. WRYK père, rue de Paris. Cette appellation tient au fait que le café était situé sur une butte en surplomb de la route. Une guérite en bois tenant lieu de WC et dénommée « tinette » était visible de la rue, d’où le surnom…

-         POUBEL– rue du Moulin

-         MOORTGAT – café de la gare – rue de la gare

-         Estaminet WVLLIN – sans alcool – rue de la gare.

 


L’élevage

 

 
 


Il était important dans le village. En fermes, on trouvait des chevaux de labour, de monte, de reproduction, des juments et des poulains, des vaches et veaux, principalement de race flamande (noire et blanche), des troupeaux de moutons et de porcs.

 

Chez les particuliers, la basse-cour était importante : coqs, poules, oies, canards, dindes et dindons, pintades, lapins et pigeons et bien souvent des paons. Cet animal, extrêmement peureux, crie à la moindre alerte. Il faisait donc office de gardien et ses cris mettaient en éveil ses propriétaires.

 

Tous les matins, à  une heure bien précise, tous les fermiers propriétaires de vaches ouvraient grandes les portes de la ferme ainsi que celles des étables. Le gardien de vaches « communal » se tenait sur la place et sonnait plusieurs fois dans  une corne d’appel. Les vaches, habituées à cet appel matinal, sortaient de leurs étables et de la cour de la ferme pour se rendre dans la rue et aller retrouver le gardien de vache qui les attendaient. Les bêtes se rassemblaient d’elles-mêmes. Le vacher, ayant compté ses bêtes, donnait le signal du départ en prenant la tête du troupeau et tout le monde suivait pour se rendre dans les pâtures communales et y passer la journée.

 
 


Les animaux devaient avoir regagné leurs étables le soir, pour 5 heures. Quel que soit le temps, à 16 h 45, toutes les bêtes, d’elles-mêmes, se regroupaient à la sortie du pré, attendant que le vacher ouvre la barrière et alors chaque animal rentrait seul au village retrouver son étable.

 

Imaginez une telle « transhumance »  dans notre village actuel !

Une seule ombre au tableau, la vache a un instinct de défécation assez prolixe. Il s’ensuivait donc,  matin et soir, dans toutes les rues un déroulement d’un tapis de bouses fraîches, dérapant et odoriférant.

 

La chasse – le gibier

 

Tout fermier-cultivateur possédant des terres était chasseur. Et il y avait de quoi chasser, le gibier ne manquait pas. Il y avait des lièvres, roux et géant des Flandres, des lapins de garenne, des perdrix (rouges et grises), des cailles, des alouettes, des pigeons ramiers. A certaines époques, on notait des passages de chevreuils et de sangliers.

 

A l’heure actuelle, il n’y a pratiquement plus de gibier. La myxomatose a fait table rase des lapins et lièvres. Toujours désireux d’augmenter la surface cultivable, petit à petit les lieux de gîtes et de reproduction de gibier ont été détruits. Dans les champs, les chemins avaient été généralement conçus en « encuvelure », c’est à dire des chemins creux qui atténuaient les côtes que devaient gravir les chevaux. Leurs sommets étaient garnis d’une épaisse bordure de taillis- arbrisseaux-feuillus de toutes sortes qui, non seulement servaient de gîtes aux animaux, mais encore donnaient de l’ombre aux ouvriers agricoles pendant l’été.

 

Ces chemins furent comblés et les taillis appelés « frettes » rasés. Les petits bosquets répartis sur le territoire de la commune eurent le même sort : le bosquet a l’casaque, le bosquet d’el tour (probablement une ancienne tour à feu romaine).

 

Il existait aussi d’importantes garennes-jardins potagers de particuliers, établis en périphérie du village, en bordure des champs, notamment la garenne Carpentier derrière le cimetière, grande parcelle entourée d’une haute et épaisse haie de feuillus, refuge salutaire de gibiers à poils et à plume.

 

Au beau milieu du terroir, entre Clastres et Essigny, il existait un bois important : « le bois de la Femme tuée », souvenir d’un crime atroce. Il a été rasé.

 

Une fois ces sites verdoyants grignotés, rasés, les gibiers survivants eurent à subir  des progrès de l’agriculture : engrais, poudres, liquides, granulés, insecticides, pesticides, tous ces produits étant des poisons pour la faune.

 

Histoire d’eau

 
 


L’eau étant nécessaire à  la vie, aussi bien animale que végétale, les villages se sont implantés là où elle existait. Concernant Essigny le Grand, la question pourrait se poser puisqu’il est géographiquement situé sur l’un des points les plus hauts du canton, à cheval sur les vallées de l’Oise et de la Somme. Il est situé à 93 m de hauteur. En 1930, il fut même question d’y construire un préventorium en raison de sa position et de la pureté de ses courants aériens.

 

Rue de Paris

 
Pourquoi, depuis des siècles, chaque maison possédait son puits. Parce que nous nous trouvons sur une importante nappe phréatique d’une longueur et d’une épaisseur importante, dont la capacité est fluctuante suivant les saisons. Le niveau d’eau dans les puits monte à 1.80 m (niveau sol)  pour descendre de 3 à 4 m en période de grande sécheresse. De mémoire d’habitant, jamais ces puits n’ont été taris.

 

Entre 1870 et 1900, il n’était plus possible de procéder à l’inhumation d’un cercueil dans le cimetière du village (qui se trouvait à côté et derrière l’église). La tombe à peine creusée en pleine terre se remplissait d’eau. Il n’y avait que la solution du caveau, étanche et cimenté, plus onéreux. Les édiles de l’époque demandèrent aux services préfectoraux d’étudier ce problème pour y remédier. L’attente fut longue mais les ingénieurs du service géologique vinrent se rendre compte sur place et procédèrent à de nombreux prélèvements.

 

Compte-tenu des connaissances régionales de l’époque, il semble que le village soit situé au sommet d’une nappe liquide en forme de U, Essigny d’un côté et Laon de l’autre, fonctionnant sur le principe des vases communicants, et alimentée en permanence par des infiltrations en provenance de l’Oise. Ces infiltrations descendent au travers des diverses couches de terres : noires, arables – jaunes puis le sable à lapin – blanches, cran ou craie poreuse et filtrante. Les infiltrations ne s’arrêtent que  lorsqu’elles arrivent au contact de la glaise.

 

L’histoire géologique de notre village a fait en sorte qu’il existe sur notre terroir, entre 15 et 20 mètres de profondeur, une glaise imperméable d’une épaisseur de plus de 2 m. arrivée à son contact, l’eau  ne peut plus descendre : elle glisse sur la glaise qui forme un « fond cuvette » et elle monte et descend suivant les ondulations extérieures du sol, d’où le principe de vases communicants. La couche spongieuse dans laquelle elle va finalement se trouver va lui permettre de s’étaler. Encore fallait-il prouver ces hypothèses présentées par les géologues !

 

A Laon-plateau, sur le parvis de la cathédrale, furent entreposées des bonbonnes de fuschine, prêtes à être utilisées. La fuschine était un colorant naturel d’un  rouge écarlate, utilisé en teinturerie et inoffensive pour les humains. Au premier orage qui suivit, les employés municipaux laonnois vidèrent les bonbonnes dans les bouches d’égouts situées devant le parvis.

 

Dans les 24 heures qui suivirent, toutes les eaux des puits d’Essigny le Grand avaient une belle teinte rouge.

 

L’homme s’est chargé de modifier la nature. Durant l’effroyable pilonnage d’artilleries que subit le village de 1917, le sol bouleversé ne retrouva jamais plus sa configuration primitive et l’eau disparut à certains endroits.

 

Abreuvoir

Entrée Nord

 

 

Dans le village existaient 5 nappes d’eau extérieures, sous forme d’abreuvoirs qui ne sont jamais asséchés :

-         rue de Beauvoisis, au bout de la rue et à droite, le plus important faisant angle avec la rue des Blancs Bœufs, à l’emplacement de l’actuelle maison HUMAIN. En forme d’équerre, il avait plus de 2 m de profondeur, Marthe Quiéta JOLY s’y noya le 17 octobre 1886. il fallait donc que cet abreuvoir, nommé la Grenouillère, ait quand même une certaine profondeur.

-         Grand’rue : abreuvoir à l’entrée de la ferme de M. LARUE – sur l’emplacement de la maison de l’ancien menuisier LENDORMY, dit « tiot Mile ».

-         Sur le terrain de gauche, en regardant la poste, propriété  de la SIAS, où subsiste un énorme Fresne centenaire.

-         Rue du moulin, en face de la ferme POUBEL-AUBIN où est situé actuellement le panneau d’entrée avec le petit moulin.

-         A l’angle de la rue de Flandres et de la rue de Clastres existait la ferme CARON/PARIS. L’abreuvoir était un peu plus loin que la pharmacie, à l’emplacement de la maison PETIT.

 
 


Les abreuvoirs ont tous disparu. Suite aux modifications apportées au réseau de certaines rues de la commune, (surélévation notamment), certaines caves sont régulièrement inondées de façon temporaire. C’est le cas de tous les habitants de la rue de Beauvoisis en automne et au printemps, l’eau varie de 8 à 15 cm. Au point le plus haut du village, les caves du Bureau tabac et de la ferme DROUARD sont également inondées, ensuite bien que l’eau descend avec une forte pente, plus d’inondation.

 

La plaque de glaise s’est relevée, elle forme bouchon et ferme la branche d’U dont nous avons parlé.

 

Pour revenir rue de Beauvoisis, la dernière maison à gauche, où réside M. MESSAGER (ancienne fermette LECIEUX) face à la grenouillère, comptait 1.75 m d’eau dans la cave, sous sa cuisine, à l’époque de l’ancien locataire Léon COLLET. De même, lorsque M. TOMAZESKI fit construire sa maison à l’entrée de la rue de Beauvoisis, il fit creuser des fondations pour y établir son garage en sous-sol. Le lendemain, l’excavation était remplie d’eau. La seule solution : percer la couche imperméable pour que l’eau puisse être ensuite absorbée.

 

Deux carottages furent nécessaires. Le premier à 15 m ne donna rien. Le tuyau installé se remplit d’eau. Un deuxième carottage fut réalisé et un nouveau tuyau installé. Au moment des travaux, une glaise verdâtre, molle, collante et gluante comme du mastic fut remontée. Présent quand le trépan la remonta, j’en demandais un petit morceau qui me fut remis. Huit jours plus tard, ayant séché, la glaise s’était transformée en un bloc dur comme du marbre, mais ayant conservé sa couleur verte.

 


Le crieur de corps                                                                          

 

Le rôle du crieur de corps au 14ème siècle se bornait à annoncer dans les rues les décès et faisant tinter une sonnette autour du défunt lorsqu’il était « exposé ». Au cours des siècles suivants, ils formèrent en ville de véritables corporations. En 1641,  ils obtinrent un édit leur accordant le monopole des fournitures mortuaires, à charge de payer à  l’état une redevance annuelle proportionnelle à leurs gains. Ultérieurement, ils furent désignés sous le nom de « Clocheteurs des trépassés », précurseurs des pompes funèbres générales actuelles.

 

En campagne, le développement de cette profession  n’eut pas cet essor. Une personne mandatée par le prêtre du village assurait cette charge. A Essigny le Grand, elle dura 565 ans, jusqu’en  1980. La dernière personne qui en assura la pérennité fut Elisa LEROY FRAILLON. Toujours avisée par le curé du village de la date de l’enterrement, elle faisait aussitôt le tour du village. Frappant à la porte de chaque maison ; dès que la porte était entre-baillée (car elle n’entrait pas), elle annonçait « ‘je viens vous faire part du décès de Monsieur .. Madame.. son enterrement aura lieu le …à .. dans l’église d’Essigny le grand.

 

C’était devenu pour elle un Titre et elle fut la dernière à exercer cet emploi qu’elle assurait bénévolement.

 

Le crieur public

 

Dès les temps les plus reculés, le commerce était exercé par des marchands forains ou ambulants qui faisaient connaître leur présence, dans les villes ou villages où ils passaient, par le son de quelque instrument ou la voix puissante d’un crieur annonçant leur arrivée.

 

Du 13ème au 18ème siècle, tout ce qui constitue aujourd’hui la publicité était représenté par les crieurs. Fonctionnaires publics assermentés, ils s’en allaient par les rues pour donner lecture des actes officiels (c’étaient les Héraults) mais aussi pour annoncer les marchandises à vendre et les réunions des confréries, et surtout en tant que crieur du roi et de la ville annoncer les édits et ordonnances royales à respecter.

 

 
Accompagné de 3 Jurés trompette, le crieur parcourait les rues à cheval et s’arrêtait dans les carrefours. Une sonnerie de trompettes groupait la foule autour de lui, il déployait alors son parchemin et en donnait lecture à haute et intelligible voix.

 

En 1889, notre code d’instruction criminelle voulait encore que les ordonnances relatives aux Coutumaces reçoivent encore une publicité à peu près semblable. Si les crieurs et trompettes disparurent des villes, le principe des annonces orales survécut dans tous les villages de France et la mission fut dévolue au garde-champêtre.

 

Il devint le tambour de ville, coiffé d’un bicorne, revêtu de son sarreau bleu (ample blouse à manches, de grosse toile bleue) portant son baudrier de cuir noir en sautoir sur lequel était fixée sa plaque « la Loi », muni de son tambour et de ses baguettes.

 

Les directives municipales lui ayant été remises  par écrit, il partait effectuer son parcours. S’arrêtant dans chaque rue et à chaque carrefour, il annonçait sa présence par un long roulement de tambour. Après quoi, il respectait un temps d’arrêt permettant aux gens de venir aux nouvelles. Déroulant son papier, il attaquait sa diatribe par un sonore : « AVIS A LA POPULATION » et suivait alors la lecture de ce qui lui avait été confié. Son discours se terminait par « qu’on se le dise » avant de fermer le ban par un dernier roulement de tambour.

 

A Essigny le Grand, après les deux dernières guerres, tout changea rapidement, plus de tenue de garde-champêtre, plus de tambour. Le dernier garde passait dans le village en agitant une clochette. Puis il n’y eut plus de garde-champêtre mais des employés communaux et les affiches et bulletins communaux.

 

L’industrie textile dans le village

 

Les retombées économiques de l’industrie textile St-Quentinoise sur les villages environnement, notamment Essigny le Grand, sont indéniables.

 
 


L’industrie de la draperie St-Quentinoise au Moyen age était connue de la France entière. Elle disparut malheureusement après le siège et le sac de la ville en 1557. Elle retrouva son importance en 1580, lorsque Jean CROMMELIN, fils d’un fabricant de toiles fines de Courtrai (Belgique) vint s’installer à St-Quentin, redonnant un  nouvel essor à cette industrie.

L’une des dernières caves de mulquinier à Essigny le Grand en 1998

 

Au cours de recherches généalogiques, effectuées dans les archives d’état civil de la commune, j’ai été surpris de relever nombre de fois l’appellation de « mulquinier » comme profession de la personne. Durant quelques années, j’ai cherché en vain ce qu’il signifiait jusqu’au jour où…. J’en ai trouvé la définition. L’industrie des toiles n’était pas concentrée dans  les fabriques, elle se pratiquait aussi dans les villages en milieu familial.

 

Deux catégories : tisserands et mulquiniers travaillent à domicile. Concernant les mulquiniers, un petit métier à tisser leur était fourni en location et était installé dans une cave aménagée à cet effet afin de conserver aux fils une température égale et humide, ce qui évitait les cassures en milieu trop sec. Le métier à tisser ne dépassait pas la largeur d’une aune (soit 1.20 m) et servait uniquement à la fabrication de tissus de luxe fins et légers appelés mulquins – tulle – voile – linon – batiste – gaze.

 

Ces fabrications étaient remises au « fabricant » de St-Quentin qui lui ne fabriquait rien. Fournissant la matière première, les fils se chargeant ensuite des teintures et de l’écoulement des produits finis. Ils étaient vendus en France, exportés vers l’Espagne, le Portugal, l‘Italie, l’Allemagne, la Hollande, l’Angleterre ainsi que dans les pays du Moyen Orient. Les turbans des Turcs venaient de St-Quentin et les plus beaux voiles aux tons pastels finissaient dans les harems et les sérails où les femmes étaient voilées.

 

Il existe encore (en 1998 – détruite depuis) à Essigny le Grand au centre du village une cave où a fonctionné un de ces métiers. Voûte en briques, une cheminée pour l’hiver et dans les parois des trous destinés à recevoir l’éclairage (chandelles, bougies, ou lampe à huile) car hormis une trappe d’accès pour descendre à cette cave, il n’y avait aucune ouverture sur l’extérieur.

 

Les festonneuses

Travaux à domicile réservés aux femmes et jeunes filles.

Le point de feston rentre dans la série des points d’ornements. C’est celui que les lingères employaient le plus en tant que bordure sur les vêtements (lingerie féminine), linge de table ou trousseau. Pour faire une bordure festonnée, il fallait au préalable marquer le feston sur les tissus. Il était alors utilisé un petit rouleau de bois, diamètre 2 cm – développement du cylindre 10 cm. Sur ce rouleau était sculpté en surimpression les arcs de cercle du feston – simple ou double – roulé sur de la cendre de bois très fine, il était appliqué sur le tissu, faisant un marquage, ce qui permettait  de passer un fil assurant la continuité du dessin. Un coup de brosse permettait d’effacer toute trace de marquage. Restait alors à faire le feston par superposition de fils jusqu’à une épaisseur donnée.

L’étoffe était ensuite découpée au petit ciseau au ras des bouclettes, travail de minutie et de patience qui apportait néanmoins un petit salaire aux femmes qui ne travaillaient pas en culture.

 

Les brodeuses

Travaux d’aiguille également réalisés à domicile par les femmes. Ces broderies faites à la main avec des fils de différentes couleurs étaient conçues suivant des modèles fournis par l’acheteur. Mais le travail principal consistait à broder des lettres majuscules de style gothique avec du fil blanc sur les pièces de trousseau destinées à une future mariée. Souvent deux initiales entrecroisées ou côte à côte ou simplement une seule lettre. Même certains rabats de draps de lit étaient ainsi ornés.

Travaux pénibles exigeant minutie et précision ainsi qu’un savoir-faire tout à l’honneur de nos aïeux.