Le maître-queux


Au XIII° siècle, dans leur vallon enchanteur, les moines bénédictins avaient de tout en abondance : l’eau de la source, un étang pour la pêche, des champs, des vergers, et dans leur clos « les meilleures vignes de la contrée » selon un manuscrit.

L'abbé était le seigneur du lieu: il avait droit de justice sur toutes les terres possédées par le monastère.

Au fil des années, l’abbaye avait renforcé sa prospérité et sa notoriété. De très nombreuses donations de terres lui furent faites par des papes, des rois, des comtes et des seigneurs, des bourgeois.

Les donateurs « achetaient » de cette façon leur place au paradis.


Le maître-queux du monastère était un personnage choyé : pour chaque porc qu’il égorgeait, il avait droit à la cacuisse, un morceau de choix coupé dans la croupe de l’animal. De plus, il se réservait la moitié des croûtes de pain destinées à la soupe, les plumes des oiseaux, la tête des anguilles et des perches, un muid de vin par semaine, des setiers de blé, neuf deniers pour ses chaussures, etc.…