Union
géographique du Nord – Section de Laon
Canton
et arrondissement de Vervins.
Commune
de NAMPCELLES LA COUR.
Géographie
physique.
La
commune de Nampcelles la Cour, petit village de l'ancienne Thiérache, est
située sur le 49° 46' 5 de latitude septentrionale et sur le 1° 40' de
longitude est du méridien de Paris. Son étendue superficielle est de
Les
divisions sont : Nampcelles la Cour (village), Maliaux (hameau), Ramouzy et
Belle-Fontaine (fermes isolées), le Moulin et Baillibelle (écarts). Les
lieux-dits sont très nombreux : 122. Les principaux sont : haie de Marle,
chemin de Plomion, dessus
Nampcelles
ne s'est pas toujours orthographié de la même manière : on voit sur les
registres de l'état civil qui commençent en 1674 Nanpcelle et Nampcelle ; 1680
Nancelle ; 1683 Nancelles ou Namcelle ; 1740 Nampcelles ; l'an 11 Nampcelles la
Cour.
Le
sol du territoire est montueux dans toutes ses parties ; excepté pourtant à
l'extrémité méridionale où il est assez plat. Deux petits coteaux le parcourent
de l'est à l'ouest dans toute son étendue et forment à leur base une petite
vallée au milieu de laquelle coule la Brune ; l'un a son exposition au midi et
se trouve au nord du territoire ; l'autre qui a son exposition au nord se
trouve au sud et les récoltes faites sur ce dernier sont moins bonnes et moins
avancées en maturité que celles exposées au midi. Ces petits coteaux sont la
suite de ceux qui encaissent la rivière à sa naissance à Brunehamel et qui
finissent à Rogny. A leur sommet pas de plateaux et sur les autres parties du
territoire pas de plaines proprement dites. Ces petits coteaux se rattachent à
ceux qui relient le plateau des Ardennes aux collines de l'Artois.
La
commune de Nampcelles la Cour jouit d'une température un peu moins élevée que
celle observée à une distance peu éloignée du côté méridional. La composition
de son sol, son exposition font que la maturité des productions se trouve être
retardée de quelques jours. L'hiver y est froid, humide et assez long. Les
gelées printanières nuisent beaucoup aux récoltes et aux boutons des arbres
fruitiers.
Le
sol du territoire est recouvert d'une couche épaisse de terrain argilo-sableux.
Les nombreux silex qu'on trouve sur le coteau nord sont employés à l'entretien
des chemins vicinaux. Le sol a été formé d'alluvion dans les temps reculés.
Une
seule rivière traverse le territoire de la commune ; c'est la Brune qui coule
entre deux coteaux peu élevés, dans une direction uniforme de l'est à l'ouest.
Elle prend sa source à deux endroits différents à Brunehamel et finit à Rogny
où elle mèle ses eaux à celles du Vilpion. Elle n'est ni flottable ni
navigable. Un ruisseau, les Eburgniers, se jette dans la Brune à Nampcelles ;
ce ruisseau prend sa source sur le territoire de la commune au pied d'un tout
petit coteau. Son cours est d'environ un kilomètre. Il suit une direction
parallèle à la Brune, est-ouest pendant la moitié de son parcours et ensuite il
coule du nord au sud jusqu'à son confluent. Il n'y a pas de marais à
Nampcelles.
Une
partie de la forêt du val St Pierre se trouve sur le territoire de la commune
pour une superficie de
On
élève à Nampcelles le cheval, la vache, le porc, la poule, le mouton, la dinde,
l'oie, le canard et le lapin. Les animaux sauvages qu'on trouve sur le
territoire et qui se réfugient le plus souvent dans la forêt sont : le
blaireau, le renard, la fouine et le putois.
On
récolte toutes les céréales : le blé en particulier, les plantes fourragères,
un foin assez bon, l'osier et les fruits qui produisent un cidre estimé.
400
habitants au recensement de 1881. La population de Nampcelles diminue beaucoup.
Ce village a eu jusqu'à 574 habitants. Cette diminution a pour cause principale
le manque d'industrie dans
De
1870 inclusivement au 31 décembre 1883 : 34 mariages, 89 naissances, 127 décès.
Les
habitants de la commune sont, en général, forts, bien bâtis, de taille assez
élevée. Peu de jeunes gens sont réformés du service militaire pour cause
d'infirmités ou de mauvaise constitution. Le régime alimentaire que l'on suit
est substantiel et nourrissant. La viande de porc est d'un emploi journalier ;
le boeuf ne se voit que le dimanche et la boisson dominante est le cidre du
pays, cidre excellent et recherché. Un fait digne de remarque c'est la
longévité d'une assez grande partie des habitants. On trouve ici beaucoup de
vieillards des deux sexes encore solides, possédant toutes leurs facultés et se
livrant à leur travail journalier comme des personnes de l'âge adulte. Au
recensement de 1881, il a été constaté qu'il y avait à Nampcelles 19
septuagénaires des deux sexes, 10 octogénaires aussi des deux sexes. Cette
longévité avait probablement pour cause le voisinage de la forêt.
Le
caractère des habitants est doux et bon ; il y a chez eux beaucoup de franchise
et de loyauté ; les moeurs sont encore bonnes. Les jeux en usage dans la
commune sont : le jeu de boules, le dimanche pendant la belle saison, le jeu de
cartes. Ces jeux autrefois étaient fort suivis ; aujourd'hui, les réunions sont
peu nombreuses. Aux baptêmes ont a encore l'habitude de jeter des dragées et
quelque fois des pièces de menue monnaie. On décharge aussi des armes à feu le
jour d'un mariage. La cramaille se pend encore dans quelques familles à
l'occasion de la prise de possession d'une maison. On plante aussi un mai le
premier de ce mois devant la maison de la demoiselle qu'on aime.
Le
langage des habitants tend à se rapprocher de celui des villes ; on parle mieux
le français et l'ancien patois tend à disparaître. Les habitants étant en
contact plus souvent avec les gens de la ville sont forçés, pour se faire
comprendre, d'employer des expressions consacrées par l'usage. L'instruction
est recherchée depuis plusieurs années et il a été constaté que bon nombre
d'habitants du pays réglaient leurs affaires eux mêmes et facilement.
Géographie
historique.
Aucun
événement remarquable n'a eu lieu dans la commune de Nampcelles. Ce village
comme toute la Thiérache a eu à souffrir autrefois des guerres qui ont
ensanglanté le pays ; mais on ne connaît rien de marquant qui puisse être
rapporté. Nul personnage célèbre à citer.
La
commune ne possède qu'une église construite en pierres et briques. Elle est
bâtie sur le penchant du coteau qui a son exposition au nord. Ste Marie
Madeleine en est la patronne depuis un temps immémorial. La construction fort
simple, trop simple même de cette église date du 16éme siècle et n'appartient à
aucun style. La longueur intérieure est de
Le
cimetière ayant seulement 6 années d'existence, rien à signaler.
Au
milieu de la place publique existe un tilleul d'une grande beauté. Il a été
planté en 1790 comme arbre de la liberté.
Les
archives communales et paroissiales ne renferment aucun document historique ;
et chez les particuliers il n'y a rien.
La
commune possède une école primaire publique et laïque dont la fondation n'est
pas connue mais qui existe depuis un grand nombre d'années. Elle est
actuellement fréquentée par 40 élèves. Cette école a été reconstruite en 1883,
au centre du village. Elle mesure à l'intérieur 10m40 de long, 6 de large et
une hauteur réglementaire de
Dans
les temps reculés la commune avait son école comme beaucoup d'autres. Les
enfants fréquentaient la classe quelques mois de l'année et payaient une
rétribution en blé et en argent. La loi de 1833 ayant prescrit un traitement en
argent, l'instituteur ne fut plus obligé de tendre la main pour obtenir le
paiement qui lui était dû.
Géographie
économique.
L'agriculture
ayant fait des progrès depuis 20 ans, l'état des terres s'est trouvé bonifié ;
les récoltes sont plus abondantes. L'assolement triennal n'existe plus ; il est
remplacé par l'assolement biennal et quaternaire. Les jachères sont supprimées.
Les engrais sont ceux produits par les animaux domestiques.
Les
principaux instruments aratoires sont : la charrue double en fer appelée
Brabant dans le pays ; la herse en bois et en fer ; l'extirpateur ; le rouleau
en bois et en fonte et aussi celui appelé Croskill ; la houe à cheval ; les
semoirs à la volée et en lignes.
Les
céréales sont : le blé, le seigle, l'orge, l'avoine et
Les
arbres fruitiers étaient assez nombreux avant
Le
houblon est inconnu et la betterave n'est cultivée que pour les bêtes à cornes
et pour une très faible quantité. La betterave à sucre n'ayant pas donné de
bons résultats a été mise de côté. Le trèfle violet et rouge, la luzerne, le
sainfoin, la minette, la pomme de terre réussissent bien ; chaque ménage a son
petit champ pour cultiver les légumes dont il a besoin.
Les
défrichements n'ont pas leur raison d'être, tout le territoire étant en culture
ou en pâture.
Nampcelles
ne possèdent pas de biens communaux.
Les
animaux domestiques sont : chevaux : 400, ânes : 6, vaches : 100, taureaux : 4,
moutons : 2000, chèvres : 10, porcs :
150, abeilles : 15 ruches. Les animaux nuisibles sont : le rat, le loir, la
souris, le renard, la fouine et le putois. Les insectes utiles sont :
l'abeille.
4
chasseurs se livrent à leurs moments de loisir au plaisir de
A
Nampcelles le 31 Décembre 1883.
Signé
: Callay – Instituteur.