DEPARTEMENT DE L’AISNE
ARRONDISSEMENT DE SOISSONS
CANTON DE VIC-SUR-AISNE
COMMUNE DE BERNY-RIVIERE
1 – GEOGRAPHIE PHYSIQUE
1 – situation astronomique de la commune ;
étendue superficielle ; son territoire ; son terroir ; ses
différentes divisions : hameaux, fermes, écarts, dépendances,
lieux-dits :
La commune de Berny-Rivière est à 49°24’ de latitude nord et
à 0°48’ de longitude est.
Elle est bornée au nord par les communes de St-Christophe et
de Nouvron-Vingré, à l’est par la commune de Fontenoy, au sud par la commune de
Ressons-le-long, et à l’ouest par la commune de Vic-sur-Aisne.
Son territoire à une superficie de 786 hectares, dont 724
hectares en terres labourables et en bois,
2 hectares de terrains de montagnes incultes et de 60 hectares occupés
par les terrains bâtis, les chemins, les rivières, etc. Le terroir est fertile,
sauf la partie supérieure de la côte qui entoure le plateau.
La commune comprend les divisions suivantes : Berny
(hameau) ; Ors (hameau) ;
- relief du sol :
Le nord de la commune est occupé par un plateau qui se
rattache au système des Ardennes ; le midi, l’est et l’ouest sont occupés
par la vallée de l’Aisne.
- météorologie :
Le climat est un peu froid et humide à cause de
l’Aisne qui traverse la partie sud du territoire.
La partie de la vallée située au pied des coteaux est chaude
l’été.
- géologie :
Dans la vallée et sur les pentes le sol est en partie
argileux et en partie siliceux ; le sol du plateau est en partie
argilo-calcaire et en partie siliceux ; sur le plateau, on trouve la
pierre calcaire à l m 50 de profondeur.
- hydrographie :
L’Aisne baigne la partie sud du territoire de la
commune ; elle se dirige de l’est à l’ouest.
La commune est encore arrosée par deux autres petits cours
d’eau, le ru d’Ozier et le ru de Vaux qui traversent la commune du nord au sud,
le premier à l’ouest, le second à l’est ; ces deux ruisseaux se jettent
dans l’Aisne, rive droite.
L’Aisne prend sa source dans la forêt d’Argonne, dans le
département de le Meuse, le ru d’Ozier) Juvigny canton de Soissons, le ru de
Vaux, à Vaux, hameau de Berny-Rivière.
Les rus d’Ozier et de Vaux ne sont ni flottables ni
navigables.
- les bois et forêts :
Les bois occupent une superficie de 107 hectares ; ils
sont situés sur les flancs et sur les bords du coteau ; leurs principales
essences sont : le bouleau, le peuplier, le sapin, le frêne, le coudrier,
l’orme, l’acacia, l’aune, le boursault, le chêne (en petite quantité).
- flore et faune communale :
La faune et la flore communale ne présentent rien de
particulier.
- population :
La population est de 541 habitants ; elle
diminue ; ce changement est dû à l’excès du nombre des décès sur celui des
naissances et au mouvement de la
population ouvrière qui travaille dans les deux usines de la commune.
Années |
Nombre de mariages |
Nombres de naissances |
Nombres de décès |
1875 |
5 |
11 |
14 |
1876 |
4 |
11 |
12 |
1877 |
3 |
7 |
12 |
1878 |
1 |
11 |
18 |
1879 |
9 |
9 |
22 |
1880 |
4 |
13 |
16 |
1881 |
1 |
18 |
14 |
1882 |
3 |
10 |
19 |
1883 |
7 |
18 |
21 |
- habitants :
Les habitants de la commune sont d’une bonne constitution
physique ; on trouve parmi eux un certain nombre de personnes d’une âge
avancé ; ils consomment de la viande de boucherie, de porc, des lapins,
des légumes ; ils boivent du vin, du cidre et de la bière ; leur
caractère est sociable, leurs mœurs pures ; ils n’ont pas de jeux ;
leur langage est assez correct, leur prononciation laisse à désirer ; ils
possèdent une instruction moyenne.
2 – GEOGRAPHIE HISTORIQUE
- voies gauloises et voies romaines :
Une chaussée Brunehaut sépare au midi la commune de
Berny-Rivière de celle de Ressons-le-long ;
Il existe en outre un chemin appelé
D’après l’auteur de l’histoire du duché de Valois (Carlier,
prieur d’Andry) il paraît qu’une division de la chaussée Brunehaut traversait
la rivière d’Aisne auprès de Berny-Rivière, sur un pont de pierre vis-à-vis
d’une croix de pierre ; ce pont n’existe plus ; la croix que l’on
voit encore est appelée
La chaussée Brunehaut se dirige de l’est à ‘ouest ;
elle entre dans le département de l’Aisne à Bazoches et va dans l’Oise.
La voirie de
- monuments remarquables :
On trouve dans l’ouvrage, cité plus haut les passages
suivants : « le palais de Berny
a commencé sous les romains par une métairie agréable, riche par le produit de
ses terres, de ses vignes et de ses carrières ; l’église de Berny occupe
une partie de l’emplacement du premier château ; les carrières de Berny
ont servi à bâtir le palais et le Pont. Le palais de Berny demeura sous la
puissance immédiate de nos rois, depuis Clovis ler jusqu’au règne de Dagobert.
Des
fouilles faites à Berny, il y a environ soixante ans ont fait découvre à un
mètre de profondeur des murailles épaisses et très solides.
- église :
La commune possède une église ; le patron est Saint-Martin
dont n célèbre la fête le 11 novembre.
La longueur de l’église à l’intérieur est de 26 mètres.
La largeur de quinze mètres. C’est une église romane du
onzième siècle ; elle n’a rien de remarquable ; elle a un beau
vitrail représentant Sainte Adélaïde d’Allemagne dans les fers.
Le clocher qui est remarquable est une tour carrée ; il
a au milieu une belle fenêtre romane.
Il date en partie du onzième, du douzième et du treizième
siècle.
- ancienne abbaye :
La ferme de Confrécourt occupe l’emplacement d’une ancienne
abbaye habitée autrefois par les Templiers.
Elle possède une grange remarquable et spacieuse avec deux
tourelles et des arcades ; cette
grange est l’ancienne église de l’abbaye ; celle-ci était entourée d’une
enceinte de murailles très épaisses ; on a construit des bâtiments sur ces
murailles sauf sur une partie qui sert de clôture à la ferme.
Il existe dans la commune depuis le ler avril 1875, une
école primaire publique laïque de garçons et une école primaire publique laïque
de filles ; avant cette époque il n’y avait qu’une école mixte fondée vers
l’an 1790 ; chaque école est fréquentée en moyenne par 36 élèves ;
Le bâtiment comprend l’école des garçons, le logement de
l’instituteur et la mairie a un étage. IL y a une cave, un fournil, et un
bûcher sous le rez-de-chaussée qui contient la salle de classe et deux petites
pièces pour l’instituteur. L’étage comprend la salle de mairie et deux pièces
pour l’instituteur.
Le bâtiment de l’école des filles a un rez-de-chaussée avec
cave au-dessous et grenier au-dessus ; le logement de l’institutrice se
compose de quatre pièces.
Le bâtiment de l’école des garçons a été construit en 1840,
celui de l’école des filles a été approprié en 1877.
L’école mixte depuis sa fondation jusqu’en 1875 a été
dirigée par quatre instituteurs ; deux autres instituteurs ont dirigé
l’école des garçons ; il y a eu en tout six instituteurs dans la
commune ; trois institutrices ont dirigé l’école des filles.
Plusieurs bâtiments ont servi successivement de salle de
classe et de logement à l’instituteur de l’école mixte.
3 – GEOGRAPHIE ECONOMIQUE
- état des terres :
Les terres sont bien cultivées ; l’assolement est
quinquennal dans les bonnes erres et quatriennal dans les terres moyennes.
ASSOLEMENT QUINQUENNAL |
ASSOLEMENT QUADRIENNAL |
1ere année :
betteraves (avec fumier) |
1ere année :
betteraves ou pommes de terre |
2ème
année : betteraves (avec engrais du commerce) |
2ème
année : seigle |
3ème
année : blé |
3ème
année : sainfoin |
4ème
année : trèfle |
4ème
année : avoine |
5ème
année : blé |
|
Il n’y a pas de jachères ; on emploie les fumiers et
les engrais commerciaux suivants : le guano, les superphosphates, les
tourteaux, les sels ammoniacaux, les chiffons de laine, les mélanges de
superphosphate de potasse, de nitrate de soude, de sang desséché, de corne, etc.…
Les principaux instruments aratoires employés dans la
commune sont : les charrues dites brabants doubles, les bisocs, les houes
à cheval, les semoirs mécaniques, les faucheuses mécaniques, les moissonneuses
mécaniques, les râteaux à cheval, les herses, les rouleaux en bois et en fonte,
les scarificateurs ; on se sert de machines à battre et d’une machine à
vapeur fixe ou locomobile ; 293 hectares sont consacrés à la culture des
céréales qui donnent de bons produits, savoir : froment : 191
hectares, seigle : 27 hectares, orge : 2 hectares ; avoine 73
hectares.
- prairies :
Les prairies naturelles et les prairies artificielles,
occupent une étendue de 122 hectares, savoir :
- prairies naturelles 11 hectares
- prairies artificielles 111
hectares
Les premières donnent un foin de moyenne qualité, les
secondes donnent de bons produits.
Il n’y a pas de vaines pâtures ni d’usages existants au
sujet des pâturages.
- arbres fruitiers et vignes :
La commune possède beaucoup d’arbres fruitiers ;
Les principaux sont : les cerisiers, les pommiers, les
poiriers, les pruniers, les noyers et quelques pêchers.
Il y avait autrefois 70 hectares de terres plantées en
vigne ; il n’y en a plus aujourd’hui que 11 hectares.
- le houblon, la betterave :
Le houblon n’est pas cultivé dans la commune ; 120
hectares sont employés à la culture des betteraves à sucre et 2 ha 50 à la
culture des betteraves fourragères. Le rendement moyen par hectare est de 400 quintaux.
Pois 2 ha 50 ; haricots 3 ha ; pommes de terre 18 hectares ;
- cultures de toutes espèces :
La commune possède 50 ares de prairies naturelles dont le
produit est vendu par adjudication et un hectare de savarts non plantés.
- animaux :
La commune possède : 65 chevaux, 90 bœuf et taureaux,
69 vaches, génisses et veaux, 900 moutons, 30 chèvres, 75 porcs, 20 ruches
d’abeilles fournissant annuellement environ 200 kilogrammes de miel et 25
kilogrammes de cire.
Les animaux nuisibles sont : le sanglier, les renards,
les blaireaux et les campagnols.
- chasse et pêche :
La commune est peu giboyeuse ; on tue à la chasse des
lapins, des lièvres, des perdrix, des cailles, des sangliers.
On pêche dans la rivière d’Aisne : des brochets, des
perches, des goujons, des anguilles, des brèmes, des gardons.
Le droit de pêche est soumis à une redevance payée par la
personne qui a été déclarée adjudicataire. Les autres personnes peuvent pêcher
à la ligne.
- carrières, mines et minières :
Il y a deux carrières de pierre tendre peu exploitées.
- usines et manufactures :
La commune possède une fabrique de sucre et une
distillerie ; ces usines occupent 12 ouvriers, journaliers ou
tâcherons ; le salaire journalier des ouvriers varie de 2 f 50 à 6 f celui
des ouvrières de 2 f 70.
MONOGRAPHIE DE BERNY RIVIERE
Complément demandé par Monsieur
l’Inspecteur d’académie
Avant 1737, les registres de l’état-civil ne contiennent
aucun renseignement concernant le clerc, maître d’école, instituteur.
A la fin du registre de 1738, la note suivante a été écrite
par le desservant :
- « Gervais
Delacroix, maître d’école de cette paroisse l’a quittée le dimanche 23e
jour de novembre 1738 pour être maître d’école à Saint Crépin.
Il a été
reçu en cette paroisse de Saint-Martin de Berny-Rivière le 4 février
1737 ; il a été très bon maître.
- Louis
Bonnet de la paroisse de Langnier, âgé de dix-neuf ans, cy-devant Maître
d’Ecole de Fleury, hameau et Chapelle de la paroisse de Corcy et Dampleu, reçu
en cette paroisse de Rivière par tous les habitants le 30e jour de X
bre 1838 »
Louis Bonnet ne figure plus au registre de l’année
1745.
- Patrice Bondoux, clerc, maître d’école de 1745 au 22 août
1749
- Alain Vualon, clerc, maître d’école, de 1749 à fin
septembre 1768.
- François Moutonnet de 1768 à 1807, il signe les actes avec
les professions de vigneron, instituteur et peu souvent clerc laïque ; en
1807, il avait 54 ans, il avait donc 15 ans quand il a commencé à enseigner.
Pour ces quatre derniers instituteurs, aucune note, aucun
acte n’indique d’une manière précise leur arrivée dans la commune, ni la cause
de leur départ.
- Etienne Hénon du dix décembre 1807 au 28 septembre 1845,
né à Crécy au Mont (Cricy le château) il se maria à l’âge de 24 ans le 17
février 1808 avec une demoiselle de Berny-Rivière ; il quitta ses
fonctions de 28 septembre 1845 ; il reste dans la commune ou il possédait
des propriétés, fut conseiller municipal et mourut le 2 octobre 1849.
- Spérat Lequeux, du 28 septembre 1845 au 22 février 1875 il
mourut dans sa 30e année de service.
Il fut inhumé dans le cimetière communal ; les
habitants érigèrent sur sa tombe un monument funèbre qui porte cette
inscription :
Probité,
Modestie, dévoûment,
A la mémoire de Spérat
Lequeux, instituteur à
Berny-Rivière pendant
30 ans, décédé le 22 février 1875
A l’âge de 52 ans
Les habitants de Berny-Rivière
Reconnaissants
- Rochart de 1875 au 31 décembre 1877
- Collignon Joseph du ler janvier 1878 au ler octobre 1883
- Roisin Pierre du ler octobre 1889
Jusqu’en 1840, l’école se faisait dans une pauvre
masure, pendant les dernières années l’instituteur ne pouvait plus
l’habiter ; il reçut une indemnité et logeait dans sa propre maison.
Une école mixte fut construite en 1840, et en 1875, elle fut
érigée en une école spéciale de garçons ; une école de filles fut créée
dans le hameau de Rivière.