BRAYE
1 – situation astronomique de la commune : son
étendue superficielle, son territoire, son terroir, ses différentes divisions,
hameaux, fermes, écarts, dépendances, lieux-dits :
Braye en Laonnois est comme son nom l’indique un village de
l’ancien petit pays appelé Laonnois, de Laon, sa capitale.
Il se trouve à la lisière du Soissonnais, sur les dernières
pentes des collines qui séparent les deux vallées de l’Aisne et de l’Ailette,
au fond d’une vaste gorge s’ouvrant vers le sud-est, du côté de l’Aisne, entre
deux contreforts escarpés dont les flancs sont couverts de bois au nord, (bois
des cartiers, bois chauffés, creute Berna) et des vignes au sud.
Le vallon de Braye a la forme d’un hexagone irrégulier
limité par les côtes de
L’endroit le plus élevé se trouve au lieudit
La superficie totale de la commune est de 809 hectares ;
celle du terroir agricole est de 770 hectares ; celle du terrain occupé
par les propriétés bâties et les chemins, ruisseaux, etc, est de
En outre, l’établissement du canal enlève à la culture
environ
Le village de Braye est généralement bien bâti ; il
s’étend partie en
amphithéâtre, sur la pente,
partie au pied du mamelon sablonneux sur lequel s’élèvent l’église et l’école
communale.
Les principales rues sont celles de
Les chemins vicinaux sont : 1 – le chemin de grande
communication N° 47, de Piron à Craonne (route des dames) 2400 mètres ; le
chemin vicinal de Braye à Chevregny,
Il y a quelques années, les chemins vicinaux et routes
étaient fort bons et bien entretenus ; mais les transports énormes que
nécessite la construction du canal et surtout du souterrain de
Bornes :
au nord : Chevregny, canton d’Anizy-le-Château et
Crandelain, canton de craonne
A l’est : Courtecon ;
Beaulne-Chivy ; Verneuil-Courtonne ; canton de Craonne
Au sud : Moussy, canton de Craonne et Soupir,
canton de Vailly
A l’ouest : Ostel, canton de Vailly
Le terroir n’a aucune limite naturelle.
Dépendances :
1 – l’aurore : maison isolée dontil ne reste
plus aujourd’hui que les quatre murs
2 – les carrières : hameau qui n’est plus
habité, les carrières ont été comblées en 1857
3 – la cartonnerie (cartonnière) maison isolée située
à quelques centaines de mètres du village, au sud, côté droit du chemin rural
conduisant à
4 – la creute : petit hameau, une maison et
quelques carrières ou creutes appartenant à la commune
5 – la fontaine Héduin : ferme aujourd’hui
détruite ( aujourd’hui lieudit les
Errevins ou Erdevins comme on prononce encore on écrit aussi Herduins
6 – Froidmont : hameau 1668 frémon , dit du cha.
Cath. De Soissons
Frèches-mons, mont coupé,
ainsi nommé dit-on de ce qu’on aurait coupé un monticule voisin pour établir la
chaussée romaine remplacée par la route des
Dames ; est situé à
l’ouest à la lisière de la colline dominant les marais Persans à quelques
centaines de mètres, au sud du chemin des dames ; ferme autrefois mal
bâtie ; on y trouve des carrières profondes ou boves servant d’étables, de
bergeries, voire même de granges. L’entré de la grande carrière de pierres de
taille est à gauche près du chemin conduisant à la ferme
7 – le moulin brûlé : moulin à eau ;
1224 ; Molendinum de Maïel (chap. de l’hôtel-Dieu de Laon) moulin bruslé
1701 (baillage du chap. cath. De Laon)
Ce moulin est situé à
l’extrême limite des terroirs de Braye, de soupir et de Moussy ; il n’est
plus habité aujourd’hui ; l’administration des ponts et chaussées en a
fait l’acquisition dernièrement de la châtelaine de Soupir ; en 1792 il
appartenait à la citoyenne …… de Soupir.
8 – le moulin de Braye : est situé sur le
ruisseau des grelines, à un kilomètre environ au sud de cette ferme, à
l’extrémité d’un marécage que l’on a transformé en terre labourable ; ce
moulin est peu important.
9 – le moulin de Delay ou Dedelet : 1503 moulin
d’edlet (comptes de l’hôtel Dieu de Laon E 34) – 1763 Moulin dedelest (baill.
Du Ch. Cath. De Laon) ; il est bâti sur le ruisseau des marais Persans
celui-ci a recueilli les eaux venant des collines qui dominent le village dont
il est distant d’environ 500 mètres ; il a été converti en scierie à bois
en 1878 et conserve aujourd’hui cette destination ; en 1792, ce moulin ancienne
propriété du chapître de Laon, appartenait au général Végu ;
10 – la mutte : maison isolée ; aujourd’hui
détruite ; elle était située dans le vallon dit de
11 – les Nouettes : ferme aujourd’hui détruite,
aucun lieudit ne porte ce nom
12 – les ouïes : maison isolée aujourd’hui
détruite ; il existe au lieudit les Ouîes une fontaine et un lavoir exposé
au midi et très fréquenté en hiver, surtout, à cause de sa belle position et de
la douceur relative de son eau
13 – le petit metz : ferme détruite autrefois
située non loin à l’est du moulin brûlé
14 – la raque : ferme détruite ; elle était
située au bas du village, côté gauche de la rue de la raque ; trois
ménages habitent la cour dite de la ferme de la raque
15 – les grelines : ferme, 1597, Greline
(audiences de Roucy) – 1746 , les grélines ; appartenait au chapître de la
cathédrale de Laon ; elle est bâtie au pied d’un contrefort qui sépare le
vallon où elle est située de celui de Braye ; à l’est de ce village et aux
sources d’un ruisseau
16 – Multon : fontaine, 1475, fontaine de
Multon 1509 fontaine Mouton ;
comptes de l’hôtel Dieu de Laon E 38à on ne trouve aujourd’hui trace de cette
fontaine ni de son nom
17 – les Vauxmerons : maison isolée construite
en 1837 et détruite entièrement par un incendie au mois d’octobre 1883
18 – St-Albert : les habitants appellent
« horle de St Albert » un rideau existant en cet endroit de la
montagne, près du terroir de Chevregny et au dessus des bois de l’ancien
domaine de la brosse.
Dans l’espace compris entre ce rideau et la route des Dames,
sur la ligne du canal, à peu près vers le milieu de la montagne presque au
sommet, l’administration des ponts et chaussées a fait construire des
habitations pour ses employés et des ateliers divers ; ces constructions
ont été commencées en 1879-1880 ; là se trouvent les bureaux des ponts et
chaussées, les logements d’un chef de section principal, et les ateliers.
19 – les prés Warins : ateliers de constructions
et de réparations appartenant à MM. Vernaudon et Cie, entrepreneurs de la
partie du canal qui va de la tête du souterrain au canal latéral à l’Aisne,
après avoir traversé cette rivière un peu en aval du pont de Bourg et
Comin ; ce lieu-dit se trouve au dessous du St-Obeuf ; il sera
construit en cet endroit un pont sur le canal reliant le chemin de la ferme des
grelines et du moulin de Braye au chemin vicinal de Braye à Moussy.
LIEUX-DITS
Bois chauffé ou Joffer : son nom lui vient
vraisemblablement d’un sieur Joffet auquel il aurait jadis appartenu ; si
son surnom de chauffé est le véritable, il aurait été donné sans nul doute à la
suite d’un incendie qui y aurait éclaté à une époque inconnue. Il est situé au
dessus des vignes des Fourgons à la lisière de la montagne sud, de Braye vers
Bois génimotte : (plutôt bois des gélinottes) :
il a été défriché en 1850 ; le terrain en est fort sablonneux, aussi
appelle-t-on ce lieudit les sablons de
Bohets : ce lieudit est situé près du haut
tertre, au dessus des parfonds chemins ; on devrait dire plutôt les
Gohets, nom d’une espèce particulière de cep de vigne qui produit un fruit
blanc, très gros, fort appétissant à la vue, mais d’une saveur très acide, a
quelque temps et à quelque degré de maturité qu’on le cueille ; cette
espèce se cultivait mélangée aux autres ceps sur toutes les parties
Terroir, mais surtout dans ce
lieudit qui reçoit les rayons les plus ardents du soleil.
Cartiers : (bois des ) : ils s’appellent
ainsi de leur proximité du lieudit les Cartiers ou les Quartiers, autrefois
couvert de vines et situé sur la pente opposée ; on y trouve une grotte
naturelle appelée la carrière des miroirs dont l’entrée s’obstrue
tellement par l’éboulement des terres qu’il ne sera bientôt plus possible de la
trouve. Le nom de quartiers leur vient sans doute de ce que les parcelles qui
le composent avaient une contenance d’un quartier ou quart d’arpent, soit 25
verges ou
Bourbelots : (rue des) : cette rue fait
suite au chemin vicinal de Braye à Chevregny ; elle se soude à
La cartonnerie : on ne saurait guère autrement explique ce nom
qu’en y supposant l’existence à une époque inconnue d’une fabrique de carton
Cessier : grande pièce de terre située sur le
chemin qui conduit de Braye à la ferme de Malval dont elle dépend ; la
route des dames et
Cizellerie : ce lieu est situé sous les bois des
Cartions entre la cartonnerie et le moulin de Delay, au dessus de marais
fangeux ; on y cultivait autrefois la vigne et au siècle dernier on y
voyait des habitations dont il ne reste qu’un pan de mur ; peut-etre ce
nom devrait-il s’écrire : Cisellerie, mot qui viendrait de ciselure et qui
signifierait atelier où l’on taillait et ornait les armes et les pièces
d’orfèvrerie au moyen de ciseaux.
Creute berna : le mot creute signifie grotte,
dans le langage du pays ; c’est bien d’une grotte naturelle qu’il s’agit
ici ; elle se trouve située à la lisière de la montagne dominant la
cartonnerie, au sud, au milieu d’un fouillis de roches éboulées çà et là ;
son surnom lui vient assurément d’un sieur Bernard qui l’aurait jadis
possédée ; elle ne semble pas avoir jamais été habitée ; son entrée
Est assez difficile à
découvrir à cause des ronces et des touffes de bois qui la cachent ;
Croisette de Malval : lieudit avoisinant une
ancienne croix de bois existant autrefois au point de rencontre d’un sentier
conduisant de Braye à Chevregny par le mont Guerbé et de la route des Dames, à
quelques centaines de mètres à l’ouest de la ferme de Malval ; vers la fin
du siècle dernier, cette croix existait encore, et il s’y trouvait des ormes
que la commune vendit pour son propre compte.
Croisette de
Cuisins : lieudit situé au bas des Larris, près
des Ouïes, il est planté de vignes bien exposées et produisant un vin
excellent.
Cossarts : (champ des) avoisinant le village, ce
lieudit comprend des jardins fertiles qui produisent en quantité des pois, des
fèves et des haricots ; de là le nom qu’il porte ; dans le langage du
pays, les cosses ou cossarts sont les gousses et les tiges de ces légumineuses
après qu’on en a recueilli les graines ; peut-être aussi ce champ
aurait-il appartenu à un sieur Décossart dont une famille des environs porte
encore le nom.
Erny : (champ d’) ce lieudit comprend un vaste
plateau sis au sud du terroir, et la seule portion de celui-ci qui, dans la
vallée, soit à plat ou légèrement inclinée ; ce terrain est généralement
de bonne qualité ; le Mont d’Erny y conduit ; c’est le nom que prend
en un certain endroit le chemin vicinal de Braye à Moussy et à Soupir
Eglise : (derrière l’) lieudti planté de vignes
dans la déclivité à l’est des maisons de la rue des Gerbraux et part du
village ; bon vin ;
Epinette : (l’) son nom lui vient évidemment
d’une épine blanche (aubépine), remarquable par sa grosseur, qu’on voyait jadis
en cet endroit ; un chemin récemment empierré traverse ce lieudit et
s’appelle mont de l’épinette ; il aboutit à la passerelle du même nom
jetée sur le canal de l’Oise à l’Aisne, en face du chemin de
L’est du même chemina existé
jadis une tuilerie près d’un petit ruisseau descendant des prés des Bas
tertres.
Fonds de Braye : cet endroit est ainsi nommé de
ce qu’il forme une légère pente vers Braye ; les terres en sont de
première classe et dépendent de la belle ferme de la cour soupir ;
Fosse trichet : bois situés tout proche de
Fourgons : nom du lieudit où se trouve
actuellement la plus grande quantité de vignes du terroir, et dont la forme
affecte celle d’un fourgon (ustensile servant au four des boulangers) ; le
vin qu’il produit n’est peut-être pas d’une aussi bonne qualité que dans le
reste du terroir, car la pente du terrain est vers le nord-est mais il est
abondant et très coloré.
La glaux : la rue de
Les grelines : il est difficile de donner
l’étymologie de ce nom que les vieux habitants du pays prononcent quelquefois
encore « les guerlaines »
Guet des grelines : situé sur le sommet du
contrefort qui se détache de la chaîne principale des collines qui forment la
ligne de partage des eaux de l’Ailette et de l’Aisne, au sud, et séparant les
vallons dont se compose le terroir de Braye ; on jouit de ce point d’une
vue splendide sur la vallée de l’Aisne, et du même coup on découvre le village
de Braye et la ferme des Grelines ; de là sans doute nom qu’il porte.
Homme mort : (l’) c’est le nom d’un ravin
profond situé dans un endroit sauvage et écarté, près des bois, à l’extrémité
du terroir, vers Courtecon et Chivy ; il est ainsi dénommé du cadavre d’un
homme assassiné jadis sur la route des Dames et qui y a été jeté ensuite.
Hâtons : situé entre Froidmont et les
Ouïes ; terre de mauvaise qualité très en pente ; il y existe une
petite source où est établi un lavoir servant aux habitants de Froidmont.
Hôtel-Dieu : ce lieudit est situé tout proche du
village et de la place publique ; il est ainsi nommé de ce que le terrain
qu’il comprend fit partie de l’ancienne maladrerie de Braye et appartenait en
dernier lieu à l’hôtel-Dieu de Laon qui l’a aliéné en 1855 ; à cette date,
cet établissement possédait encore sur le terroir de Braye,
Marais de la fontaine : prés humides entrecoupés
de bosquets et de touffes d’arbres, situés dans le vallon boisé et solitaire de
Marais des taureaux : lorsqu’il y avait à Braye
un pâtre communal, ce marais servait sans doute spécialement aux
taureaux ; de là son nom ; il est maintenant défriché entièrement, la
commune y possède encore une parcelle de terrain assez importante dont une
partie, à l’est sert de jardin scolaire depuis un an ; il est situé entre
Marais persans : ces marais sont les plus
considérables de ceux qui existaient autrefois sur le terroir de Braye et les
seuls dont la commune ait conservé entièrement la propriété ; ils sont en
partie convertis en terres labourables et sont loués par petits lots à divers
habitants de Braye.
Marais prévôt : sis sous les vignes de Fourgons,
ce lieudit était encore il y a vingt ans planté de bois, et il s’y voyait une
espèce d’étant ou vivier ; grâce aux travaux de drainage qui y ont été
exécutés, il est maintenant entièrement desséché ; si comme il est à penser
le prévôt du chapître de Laon l’a possédé on devrait dire le marais du prévôt.
Masures : (les) a la suite du terrible incendi
qui éclata à Braye en l’an 3, les maisons et les bâtiments que le feu avait
dévoré restèrent quelques années sans être construits, tant la misère était
grande alors, et le numéraire rare.
Masure : (la) à trait ; ce sont
actuellement des prés situés dans une légère déclivité de terrain, vers le
champ d’Ermy et le bois Gévrinotte et qui sont arrosé par quelques minces
filets d’eau qui s’y perdent ; il est à croire qu’on y voyait autrefois
une habitation.
Pâturelle : les rues de
Prinotte : nom donné en général à la portion du
terroir de Braye, autrefois couverte de vignes dans toute son étendue et qui
forme la pente depuis le dessus des Grelines jusqu’au haut Tertre, mais plus
particulièrement jusqu’au fief ; le vin qu’on y récolte en bien moindre
quantité qu’autrefois est le meilleur de tout le terroir
Rougerons : cet endroit se nomme ainsi à cause
de la couleur rougeâtre et de la nature argileuse des terrains qui le composent ;
il est situé entre les champs d’Erny et le Moulin brûlé sur la gauche du chemin
vicinal de Braye à Moussy.
Ruidains : ravin profond qui a servi jusque dans
ces dernières années de seul chemin de communication avec Crandelain et la
montagne de Craonne ; devenu tout à fait impraticable par suite de
l’éboulement successif d’énormes blocs de roches, il a été définitivement
abandonné et remplacé depuis 1870 par un nouveau chemin d’une pente plus
douce ; on voyait dans ce mont une roche énorme qui s’et subitement
détachée de la montagne et a écrasé dans sa chute une vache que son gardien y
avait mise à l’abri pendant un orage ;
Saint-aubeu : (saint Obeuf, ou st Aubeuf) ;
les habitants prononcent st-Obeu ; ce lieudit est agréablement situé sur
les dernières pentes qi séparent le vallon de braye de celui des grelines, au
débouché des parfonds chemns, du côté de Moussy ; il semble tirer son nom
de st-aubeu (st Boétian !) solitaire qui vivait au 7e siècle à
Pierrepont où ses religieux sont encore conservés et honorés ; peut être y
avait-il fondé un oratoire ; le 2e jour des Rogations, la
procession passait autrefois en cet endroit, près duquel un calvaire existe de
temps immémorial. On s’y arêtait pour y chanter le psaume De Profundis à
l’invocation : sancté otbot ora pro nobis »
La saucelle :
corruption du mot saulsaie, saussie, saussoie, endroit planté de saules ;
il est à la lisière de la colline dominant Braye au nord ; on y trouve
plusieurs sources de peu d’importance, mais qui entretiennent cependant une
certaine fraîcheur dans ce terreur qui, sans elles, serait d’une sécheresse
extrême, exposé qu’il est à tous les feux du soleil ; l’une de ces sources
fournissait assez d’eau pour qu’on ait pu y établir un lavoir jadis
fréquenté ; ses eaux étaient renommées pour leur douceur et leur légèreté
et recommandées aux convalescents.
Troucillons : (ruelle ou lieudit) ;
- distance des villes voisines :
Braye est distant :
De Laon de
De Craonne
De Soissons
De Reims
De Paris
- moyens de communication :
Un seul chemin de grande communication existe sur le terroir
de braye ; c’est le chemin N°47 de Pinon à Craonne (route des Dames), mais
cette route ne dessert que la montagne et encore sur une médiocre partie ;
aucune voie directe praticable ne conduit à Beaulne-Chivry ; par Soupir
(côté de la vallée) et par Ostel (côté de la montagne) on se rend à
Vailly-sur-Terre ;
La gare de Chailvet (ligne de Laon à Soissons) est à plus de
Braye n’a que l’unique chemin des Dames pour communiquer
avec Craonne ; il n’est d’ailleurs en relations avec le chef-lieu de
canton que pour les affaires de police ou de justice de paix.
- poste – télégraphe :
La commune est desservie par le bureau de poste de
Vailly-sur-Aisne (9km).
- force publique :
Le bureau télégraphique public le plus proche est Colligis,
Une compagnie de sapeurs pompiers compte 35 hommes
- assistance publique :
La commune de Braye possède un bureau de bienfaisance établi
en 1848 (reconstitué en 1873) ;
Le budget s’élève à
Actuellement il n’y a à Braye que trois ou quatre familles
réellement indigentes ; le bureau de bienfaisance et la charité privée
leur viennent en aide.
Le service médical gratuit est établi dans la commune ;
35 personnes y sont admises ; le bureau de bienfaisance en supporte les
frais.
- contributions directes :
Le montant principal des 4 contribuables en 1883, se
décomposait comme suit :
- contribution foncière
- contribution personnelle mobilière
- contribution des portes et fenêtres
- contribution des patentes
Total
Les recettes budgétaires sont de
Braye se trouve dans la circonscription du percepteur de
Colligis, résidant actuellement à Montlhanault ; le 19 de chaque mois, il
se rend à la mairie pour les recettes et les paiements
- contributions indirectes :
Il y a à Braye, un receveur buraliste, débitant de tabac.
La commune est comprise dans la circonscription du bureau de
recettes de Beaurieux ; comme le nombre des débitants en cantiniers est
énorme (35) des employés spéciaux viennent exercer à Braye ; ils résident
à Vendresse et Troyon, mais font leurs versement à Beaurieux.
La moyenne des droits perçus annuellement est d’environ
17 000 francs.
- propriétés communales :
Braye possède
La commune est encore propriétaire de :
1 – une maison commune renfermant la mairie, l’école et le
logement
De l’instituteur, vaste local
malheureusement conçu sur un plan défectueux et situé sur l’ancienne place des
Gerbeaux, près de l’église, au nord, et presque en dehors du village ;
deux petits jardinets y sont attenants l’un devant la façade, à l’ouest,
l’autre derrière, à l’est. Construction en 1848
2 – une autre ancienne maison ayant servi jusqu’en 1850
d’école et de mairie, sise à peu de distance,
à l’ouest de la précédente, et formant le côté sud d’une petite place
publique de son nom.
3 – un presbytère sis dans la rue de Berlise, maison sans
caractère architectural, mais commode et bien entretenu ; un petit jardin
de 4 m50 par lequel on communique à une ruelle voisine, y est attenant à
l’ouest.
4 – un cimetière de 16 ares environ, récemment agrandi
entourant l’église et clos de murs reconstruits en grande partie en 1867.
5 – un petit bâtiment servant de remis pour la pompe à
incendie et ses accessoires (1868)
6 – deux lavoirs couverts et en bon état, savoir :
1 – celui des Gerbeaux, situé au bas du mont de
La maison commune
2 – le lavoir de la cartonnerie qui a été
construit au moyen d’une
Souscription des habitants : il est situé
près de la maison isolée du
Même nom ; on lui donne aussi le nom de
Lavoir de l’union parce
Que c’est par leur bonne union que les habitants
ont réuni les fonts
Nécessaires à son édification
7 – un autre lavoir non couvert sis aux Ouïes et réparé par
l’administration des ponts et chaussées qui y a établi une prise d’eau allant
jusqu’aux Hâtons, dans un réservoir ; là, une machine refoule l’eau
jusqu’aux ateliers de St-Albert.
8 – un abreuvoir situé sur la place de
- culte :
Paroisse succursale – Patronne, la nativité de
Les habitants professent tous la religion catholique.
- fonctionnaires publics :
- les maires :
- 1696 Denis,
Claude 1821 Gaudefroy Antoine
- 1751 Brébant,
Jacques 1838 Lainel Bernard Patient
- 1759 Brocheton
Pierre 1840 Cornu Nicolas
- 1787 Boucher
Joseph, syndic 1851 Lepage Jean Nicolas
- 1788 Michel
Jean Pierre, syndic 1852 Cornu Nicolas
- 1790 Goret
Jean élu par les 12 1861 Bové Auguste
alph.
Notables
- 1791 Goret Joseph 1871 Lhermitte denis cons-
Tant,
révoqué en 1874
- an IV Boucher Joseph 1874 Bové
auguste
Agent
municipal proviso ire
- an V Denis Jérome ag. Munic. 1878 Cochon
joseph Valéry
- an VII Gaudefroy Antoine 1881 Cornu
Nicolas Léon
- 1817 De Hennezet d’Ormois
Natif
de Vorges
- les adjoints :
- an IV Levent
Daniel 1852 Vallerand François
- an V Lainel
François 1860 Bove auguste alphonse
- an IX Goret
Jean
- 1807 Denis
Jérôme 1861 Lhermitte Constant
- 1811 Huot
Pierre-Charles 1874 Cornu Nicolas Léon
- 1813 Fournier
Pierre Marie 1878 Mulpas Auguste
- 18 .. Levent
Jean antoine 1880 Cornu Nicolas Léon
- 1827 Lepage
Jean Nicolas 1881 Vallerand François
Maire par intérim en 1851
- Curés :
- 1674 Demay,
Nicolas, digne curé vigilant pasteur
- 1695 De
trespaigne ou trépaigne François, révérend père cordelier
De Laon, vicaire, puis desservant la cure
jusqu’en 1696
- 1696 De
Luaye, jean Bernard
- 1697 Magnon
Jean Etienne, mort à 83 ans le 6 mai 1743 et enterre
Dans le chœur de l’église de Braye
Etant devenu infirme sur la fin de sa
vie, il prit pour vicaire
De 1738 à 1741, Barthélémy, Moreau, religieux
du Picpus de
Vailly puis de 1741 à 1743, Eloy Caru
- 1743 Mengin
Nicolas, curé ; en attendant l’arrivée du suivant frère
Guyot, prêtre cordelier de Laon, et
vicaire en 1747
- 1757 Machelart
Jacques Joseph né à Trélon (Hainaut) ; il fut doyen
Du
détroit de Montaigu après Toussaint, curé de Prissy (1779 et mourut à Braye le 22
messidor an III à l’âge de 72 ans ; il
Prêta serment à la constitution civile du
clergé le 25 mars
1791 et déposa ses lettres de prêtrise le
2 frimaire an 2, en
Faisant la déclaration suivante :
« je soussigné J.J. Machelart âgé de 70
ans ou environ dé-
Clare
aux citoyens maire et autres membres composant le
Conseil
permanent de la municipalité de Braye-en-Laon-
Nois,
que, pour prouver mon civisme et mon attachement
Inviolable
à la république française, je dépose entre leurs
Mains
mes lettres de prêtrise et mes provisions, ainsi que
Ma
prise de possession auquel (sic) je renonce de ce jour ;
Mais
j’observe que n’ayant pas de patrimoine, étant privé des secours de la part de ma famille, je ne
puis renoncer
A
la pension dont je jouis pour assurer mon existence, fait
Audit
Braye le 21 novembre (vieux stile)1795 Machelart
Il n’en fut pas moins arrêté et incarcéré à Laon
pendant près d’un
mois, mais renvoyé ensuite attendu son serment du 25
Mars 1791 ; au commencement de la
révolution, il avait fait
Partie de la municipalité et comme tel
avait signé les délibé-
rations jusqu’au 3 février 1790
- an XI Parent
Louis Nicolas, originaire de Marle où son père était
Officier de santé ; il fut institué
le 11 floréal an XI, par l’évêque de Soissons ; l’ancien
presbytère ayant été vendu il
résida d’abord dans la maison que son père possédait à
Braye, moyennant une indemnité que lui
payait la commune ;
L’église était dévastée et dépourvue des
objets nécessaires au
Culte ; la commune vota des fonds
pour remettre le tout en
Etat ; et le nouveau curé fut
installé le 14 du même mois.
« reçu par le maire, ainsi que son accolyte, Paul Vaudelaincourt, prêtre
de
- 1809 Ménard Nicolas ; c’était sans doute un ancien
moine de Vauclerc ou bien il avait fait ses études en cette abbaye, car un
habitant de Braye possède un dictionnaire de Ladvocat, provenant de M. de Signy
et portant à la 1ère page « ménard à l’abbaye de Vauclerc
s’étant égaré dans les neiges en revenant de célébrer la messe à
Cerny-en-Laonnois dont il était desservant, il en mourut ; il était
originaire d’Epernay
- 181 ? Dufrenne
Louis Joseph, originaire de Soupir décédé, curé de Vieil Arcy en 1869
- 181 ? Gilson
Pierre Henri, décédé curé de Chacrise (chanoine honoraire de Soissons
- 1827 Delaplace,
André Barthélémy ; il quitta Braye pour devenir doyen de Flavy-le-Marel et
il est actuellement chanoine titulaire de Soissons et doyen
du chapître de cette
ville ; a plusieurs reprises, M. Delaplace a fait don à l’église de son
ancienne paroisse d’objets remarquable pour les cérémonies du culte.
- 1838 Lequeux Jean Baptiste, passé à Fayet
- 1844 Baudier Louis Jules, desservant actuel né le 23 mai
1817
- liste des médecins :
- 1708 Alat,
chirurgien
- 1711 Sérurier,
docteur en médecine
- 1727 Le Roy
Etienne, maître chirurgien pratique l’opération césarienne le 29 Octobre
- 1759 Marteau
claude Joseph
- 1768 Boullillier
Charles Nicolas chirurgien
Depuis il n’y a plus eu de médecin résidant à Braye.
- de 1689 à 1814, on compte 9 sages-femmes ; la
dernière est Geneviève Goret
- procureurs et greffiers de la justice
- 1678 à 1697 Debuire
Atoine greffier de la justice
- 1746 Guillardel
François procureur de la justice du chapître de
Laon
- 1751 Charpentier
Jean, greffier de la justice
- 1755 Mulpas
Jean, d’abord procureur d’office et ensuite substitut
Du procureur fiscal
- 1758 Gaudefroy
Jérôme, juge, procureur fiscal et greffier de la
Justice foncière, receveur des
aides ; il représenta le chap. de
Laon aux réunions de la municipalité dont
il fut greffier de
1788 à 1789
- indiquer les noms successifs qu’aurait portés la
commune :
- 1136 braïum
- 1203 brai
- 1258 Brayum
in laudunesio
- 1261 Brayum
- 1265 Braium
in laudunesio
- 1273 Bray in
laudunesio
- 1326 bray en
Laonnois
- 1333 bray
(ville de)
- 1387 Bray en
laonnoys
- 1394 Bray en
lannoy
- 1684 Braye
(parroisse Notre Dame de) ;
- relief du sol :
Le terroir de Braye est très accidenté ; il ne s’y
trouve aucune plaine ; le sommet des collines est trop arrondi pour qu’on
y trouve un plateau de quelque étendue ; les collines sont une partie de
celles qui séparent les eaux de l’Ailette de celles de l’Aisne ; des
contreforts pour la plupart sablonneux s’avancent plus ou moins vers le sud.
- météorologie
Braye, par sa situation, se trouve exposé aux rayons ardents
du soleil ; il est abrité contre les vents du nord, de l’ouest, du sud et
de l’est ; seul le côté sud-est laisse passage aux vents ; les orages
venant du nord ont peine à monter la colline et restent souvent sur
l’Ailette ; il en est de même de ceux venant du sud qui séjournent le plus
souvent dans la vallée de l’Aisne ; la montagne éprouve parfois quelques
dégâts occasionnés par la grêle, mais cela n’arrive que rarement dans la
vallée ; si, par hasard, les nuages viennent du sud-est, ils se heurtent
aux collines et crèvent sur la vallée ou le village qui ont alors beaucoup à
souffrir.
Les terrains quelque peu marécageux existant au bas du
village donnent naissance à d’épais brouillards qui durent parfois des jours
entiers. L’air n’et donc pas pur, aussi les épidémies sévissent à des
intervalles rapprochés.
- géologie :
Sur la montagne, le limon jaune (diluvium) domine de
St-Albert à
- hydrographie :
Le terroir de Braye n’est arrosé par
aucun cours d’eau de quelque
Importance ;
de nombreux filets descendent des pentes des diverses collines qui le couvrent
en grande partie :
Les principaux
sont :
Le ruisseau
des grelines :
Il a ses sources près de la ferme de
son nom ; coule vers le sud, verse ses eaux dans un étang qui alimente le
moulin de Braye va de là vers le moulin Brûlé qu’il faisait tourner autrefois,
et traverse le canal dans un conduit en fonte ; il passe ensuite à la
ferme de Mets (commune de Moussy) et va se jeter à quelques centaines de mètres
sud de Moussy, dans le ruisseau de Ribeaudon, qui dessert le moulin du même
nom, près de la rive droite de l’Aisne (terroir de Soupir)
Le ruisseau
des Ouïes :
Il commence à la fontaine des Ouïes
dont j’ai parlé déjà, descend rapidement la pente, traverse la rue des
Bourbelots sous un caniveau couvert et alimente ensuite l’abreuvoir de
Le filet de
Descend du mont de ce nom dans un
conduit en plomb et verse ses ceaux dans le lavoir des Gerbeaux qui reçoit
aussi celles de
Le filet du
marais des taureaux :
Il a sa source à la fontaine de
D’autres filets d’importance très
minime sourcent sur la gauche du canal, depuis Braye jusqu’à la passerelle de
l’épinette ; ils sont reçus dans un fossé collecteur qui les conduit
jusqu’au bas des prés à regain dans le ruisseau des Grelines.
- marais :
Il reste aujroud’hui très peu de marais
proprement dits ; les principaux sont : le marais des Grelines,
avoisinant la ferme du même nom, les marais Persans, entre les pentes des
vignes des Cartiers, au nord, et des bois des Cartiers au sud-sud-ouest de
Braye, à
Ils ont en totalité une superficie de 7
hectares ; on les a desséchés presque tous et l’on y a planté beaucoup
d’arbres qui poussent assez bien ; seule une petite partie du marais des
Grelines se prête peu à l’assainissement.
- bois :
D’après une statistique décennale de
1882, la superficie des bois est de
Les principales essences sont : le
hêtre (bois des Grelines, surtout, presque pas ailleurs) ; le chêne, le
frêne, l’orme, le bouleau, le charme, le saule, le grelat ou tremble, le
merisier, le cerisier sauvage, le châtaignier, le peuplier, le noisetier ;
seuls le chêne, le frêne, l’orme, le bouleau, le grelat, le peuplier sont
livrés à l’industrie ; les autres essences servent pour le
chauffage ; les taillis poussent bien, comme ils ne sont pas soumis au
régime forestier, chaque propriétaire les coupe à sa guise, et suivant ses
besoins ; généralement ils sont en coupe vers dix ans.
- faune communale :
Les animaux sauvages vivant sur le
territoire de la commune sont : le renard, le blaireau en grand nombre, le
lièvre, le lapin en quantité considérable ; de temps à autre on rencontre
dans les bois quelques sangliers et quelques chevreuils ; mais ces animaux
ne sont que de passage, le peu d’étendue de la surface boisée ne leur permet
pas d’y prolonger leur séjour.
Comme animaux plus petits nous citerons
le putois, la belette, la fouine l’écureuil et une espèce de belette au pelage
blanc, tacheté de noir, appelée herminette quelques rares individus de cette
espèce).
Le rat, le loir, la souris pullulent,
comme un peu partout du reste ; les oiseaux sont ceux de la région
- flore communale :
La flore se rattache à celle des
environs de Paris ; je n’ai trouvé dans mes collections aucun végétal
particulier à la commune
- chiffre de la population :
augmente-t-elle ou diminue-t-elle ? a quelle cause faut-il attribuer ses
changements :
1270 : 210 feux 1760 : 138 feux 1800 : 622 habitants
1818 : 624 habitants 1826 : 655 1831 :
629
1836 : 681 1841 :
649 1846 :
685
1851 : 661 1856 : 577 1861 :
550
1866 : 518 1872 : 490 1877 :
455
1882 : 1039 1886 : 1160
Comme on le voit, de 1846 à 1877, la
population de Braye a été s’affaiblissant et la différence au moins pour 1877
est de 230 habitants ; a quoi attribuer ce changement ? selon moi, la
disparition lente mais progressive des vignes y a été pour beaucoup et
l’émigration vers les villes pour les reste. En 1846, on comptais encore
près de
L’énorme augmentation constatée (584h
en 1882 – 705 en 1886) est due à la présence de nombreux ouvriers occupés à la
construction du canal de l’Oise à l’Aisne, et surtout au percement d’un tunnel
de près de
Après l’achèvement des travaux, la
population reviendra à un chiffre normal ; mais il ne paraît pas qu’elle
descende de longtemps en dessous de six cents habitants chiffre de 1850.
- nombre des naissance, mariages et décès
dans les dernières années :
Années |
Naissances |
Mariages |
Décès |
observations |
1864 |
11 |
5 |
19 |
|
1865 |
14 |
5 |
21 |
|
1866 |
9 |
7 |
14 |
|
1867 |
11 |
4 |
19 |
|
1868 |
13 |
5 |
16 |
|
1869 |
11 |
8 |
9 |
|
1870 |
16 |
2 |
12 |
|
1871 |
12 |
5 |
12 |
|
1872 |
7 |
5 |
13 |
|
1873 |
11 |
6 |
17 |
|
1874 |
12 |
3 |
11 |
|
1875 |
11 |
2 |
32 |
Il est mort 2
octogénaires et 5 septuagénaires |
1876 |
9 |
4 |
8 |
|
1877 |
15 |
4 |
7 |
|
1878 |
8 |
4 |
10 |
|
1879 |
8 |
5 |
14 |
|
1880 |
17 |
2 |
15 |
|
1881 |
21 |
4 |
13 |
|
1882 |
41 |
6 |
29 |
|
1883 |
27 |
4 |
17 |
|
1884 |
33 |
6 |
32 |
|
1885 |
34 |
3 |
20 |
|
1886 |
28 |
3 |
18 |
|
1887 |
27 |
4 |
20 |
|
Le total des actes pendants ces vingt
quatre années est de :
- mariages : 106
- naissances : 405
- décès : 398
Différences en
plus pour les naissances : 7
Moyenne :
- mariages : 4.41
- naissances 16.87
- décès : 16.58
-particularités sur la constitution
physique des habitants : leur régime alimentaire, leur longévité, leur
caractère,leurs mœurs, leurs jeux, leurs usages, leur degré
d’instruction :
La taille des habitants de la commune
est en général plutôt moyenne que grande ; leur constitution est robuste
et ils peuvent fournir un travail considé-
Rable ; leur
régime alimentaire est sain, mais peu recherché ; il se compose ds fruits
et légumes récoltés dans les enclos et les jardins ; ils consomment la
viande des porcs qu’ils nourrissent en assez grande quantité ; très peu
mangent de viande de la boucherie ; aussi, avant l’année 1880, il n’y
avait à Braye ni boucher ni charcutier.
Les ouvriers venus pour la construction
du canal ont changé cet état de choses, car leur nourriture est beaucoup plus
succulente et plus dispendieuse que celle des habitants du pays ; les
salaires plus élevés et les revenus que beaucoup tirent de la location de
parties de leurs maisons permettent aussi à certains propriétaires de faire des
dépenses plus considérables pour leur alimentation.
La boisson est le vin du pays, fort
apprécié surtout depuis que les vins frelatés du midi ont fait ici leur
apparition ; malheureusement, la vigne et loin de fournir le contingent
nécessaire ; avant l’hiver rigoureux de 1879-1880, il existait
passablement de pommiers fournissant un cidre de médiocre qualité mais qui
remplaçait le vin manquant.
Cette année, où les vins du midi sont à
des prix exorbitants quelques propriétaires ont acheté des pommiers de
Normandie et fabriqué eux-mêmes leur boisson, le cidre est de bonne qualité.
La bière, fournie par les brasseries e
Chavonnes, de Vailly, d’Anizy le château est consommée en très grande quantité
pendant la saison chaude, mais surtout dans les débits de boissons.
La moyenne de la vie est relativement
élevée ; on compte en ce moment à Brayee, 5 octogénaires et une quinzaine
de septuagénaires.
Les habitants sont méfiants comme tous
les habitants des campagnes ; ils n’accordent leur confiance qu’aux
personnes qu’ils ont éprouvées ; en cela ils n’ont pas tort ; leur
caractère est plutôt un peu léger que sournois ou haineux ; leurs mœurs
sont louées, ils jouent au billard et beaucoup aux cartes.
Il y a quelques années « la balle
au tamis » jeu d’exercice s’il en est, était fort en honneur, on n’y joue
plus maintenant.
Les ouvriers nouveaux venus jouent aux
boule (jeu de Picardie) et aux quilles.
On parle à Braye un français, non pas
élégant, mais assez pur, sauf quelques expressions propres à la contrée ;
mais le patois n’est nullement accentué si ce n’est chez quelques personnes,
encore ces dernières ne sont elles pas nées dans le pays.
La plupart des habitants ne sont pas
« instruits » dans toute l’acception du mot ; beaucoup possèdent
les notions élémentaires de l’instruction ; fort peu sont illettrés et on
ne remarque guère d’actes de l’état civil où les déclarants ou les témoins
aient dit ne savoir signer.
Braye en Laonnois le 2 mai 1888
L’instituteur
2 – GEOGRAPHIE HISTORIQUE
- évènements remarquables dont la commune a été le
théâtre :
Quelques auteurs, entre autres l’abbé Leboeuf, ont prétendu
mais sans pouvoir en donner des preuves certaines, que Braye était situé sur
l’emplacement de l’oppide gaulois Bibrax, que les Commentaires de César ont
rendu si célèbre en raison du siège que ce général y soutint contre l’armée
confédérée des peuples de
Sans vouloir donner à Braye une origine aussi antique, on
peut affirmer que la fondation de ce village remonte à une époque fort reculée.
1136 – à cette époque existait près de Braye une localité
appelée Vaucelles (Vacellis Viculus – vallée de la chapelle) depuis longtemps
détruite sans doute car aucun souvenir local ne s’y rattache et aucun lieudit
du terroir n’en a conservé le nom.
Peut-être cette localité était elle au lieudit Saint Obeu où
l’on a trouvé un ancien cimetière et des restes d’habitations mais nulle trace
de chapelle.
1153 – Barthélémy de Viry, évêque de Laon qui avait
introduit les chevaliers du Temple dans sa ville épiscopale (1129à leur donna
en 1153 le village de Braye où ils établirent une maison de leur ordre ;
ce pourrait être la maison bleue qui existe encore et dont l’origine est fort
ancienne.
Ce pourrait bien être aussi la maison habitée actuellement
par Grocaux, dans les caves de laquelle on voit encore de gros anneaux de fer
scellés dans la muraille et qui, selon la tradition, auraient servi à attacher
les criminels ; la même habitation rapporte que ce local était jadis
occupé par des moines rouges ; il s’agit peut-être des Templiers ;
cette maison, fort ancienne, est située au centre du village, au bas de la
ruelle dite de « Simon Massy » qui conduit en ligne droite à la
principale porte du cimetière.
1163 – dans un titre de cette année, le village de Braye
nommé Braïum in pago Laudunensi
1307 – après l’arrestation par Philippe le Bel de tous les
Templiers existants en France, et la confiscation de leurs immeubles,
propriétés, Braye passa dans les mains du chapitre cathédrale de Laon qui l’a
gardé jusqu’à la révolution ; c’est ce qui fait que ce village n’a pas eu
de seigneurs laïcs particuliers.
1338 – Roger II d’Armagnac, évêque de Laon, pendant son
épiscopat d’une année, affranchit près de 100 habitants de Braye
1343 – son successeur, Hugues II d’Arcy, conteste cet
affranchissement et pour en obtenir le maintien, les dits habitants durent
s’engager à lui payer
1569 L’église de Braye
fut en grande partie détruite pendant les guerres de religion ; il ne
restait plus de l’édifice que le chœur, le transept gauche, portion de celui de
droite et le sanctuaire ; pour aider à son rétablissement, le chapître de
Laon fut obligé de donner 100 sous tournois aux habitants.
1590 – les habitants de Braye ayant pris parti pour Henri IV
se virent attaqués par les Ligueurs de Laon ; ceux-ci vinrent au mois de
juin de cette année se présenter en force mais les habitants avaient barricadé
les murs ; après y avoir été forcés ils se retirèrent dans l’église qui
avait été entourée d’un chemin en pierres ; le lendemain, ils durent se
rendre pour éviter d’être tous pendus, comme les Ligueurs leur en faisaient la
menace ; néanmoins plusieurs furent tués et les autres rançonnés.
JUIN 1590 – après que le mareschal de Resne eut reçu les
VI cent escus du sieur de Neufville pour estre exempt ????, il fait
tourner la teste de ses gens au fort de Braye en Lannois qui estoit a son
chemin du pont Arcy ou les habitans du villag de Bray estoient commandes par le
cappitaine Charles qui tenoit le party du Roy, lequel fait très bien son devoir
aux barrières du village contre les premiers fantassins ligueux et de pied
ferme soubtin leur effort en sorte quil les contraignit de retourner avec perte
des leurs ; toutefois s’estant joinct avec d’autres compagnies survenues
et se dispersans en plusieurs advenues du village, contraignirent Charles et
les habitans de faire retraicte dans leur fort qui fut ????? bien attacqué
et bien deffendu ; finallement sur les manasses qu’on leur fait de les
faire tous pendre si le conon descendoit ilz se rendirent a composition de la
vie saulve qui leur fust mal gardee, car ils en
tirerent une partie et laultre quilz
ransonnerent avec toute rigueur ; le cappitaine Charles mis a ransson fut
mené à Vailly pour recouvrer argent ; apres le paiement faict faignant de
le remettre en lieu de sureté fut tué en chemin a la suscitation daulcun que
les zelez de Laon avoient envoié expres en ceste arme pour poursuivre la
réduction de ces places, et a quoi ils tenoient la main avec instruction donné
aux cappitaines de la forme et la maniere de les avoir
Le fort n’était autre chose que l’église dominant les
habitations et
entouré de murailles
crénelées ; une tour se trouvait à chaque angle ; on appelle encore
aujourd’hui chemin du fort la porte principale du cimetière.
1644 – par acte devant Lebasteur, notaire à Soupir, Joseph
Antoine Pelletier donne
1648 – à cette époque Braye possédait une maladrerie dont
les revenus étaient d’environ
1656 – césar de Thuret, écuyer, seigneur de Beaulne et de
Verneuil, communes voisines eut les contestations avec les habitants de Braye
pour les avoir désarmés ; ceux-ci exaspérés insultèrent sa nièce avec
violence ; le prévôt des maréchaux de Soissons étant accouru à la tête de
sa compagnie, condamna 12 habitants par contumace à être pendus ; 200
autres flétris puis bannis à perpétuité et le village à payer
1674 – les registres les plus anciens de la commune datent
de cette époque : ce sont ceux de l’état-civil
1688 – le moulin brûlé porte déjà ce nom à cette date, ainsi
que la cense des grelines (acte de naissance et de baptême)
1691 – par acte devant Pioche, notaire à Laon, en date du 7
mai 1692, Nicolas Baudonnet vend à la fabrique de l’église de Braye sa maison
située rue de Berlise pour servir de presbytère
1699- le moulin de Braye existe à cette époque ;
Nicolas Persin y meurt ; Simon Levent le remplace en 1701
1701 – un déserteur de l’armée impériale meurt, âgé de 20
ans chez Louis Raboin d’une espèce de léthargie « de sorte qu’on n’a pu
avoir aucune raison de lui » ; on trouve sur lui un passe-port signé
du baron de Gley, major, chef des guets du Hainaut et de Mons et une indication
de route pour aller à
1709 – le terrible hiver de cette année ne semble pas avoir
sévi aussi durement à Braye que dans d’autres communes circonvoisines ;
peu de personnes moururent du froid
1718 – la ferme de
appartenait à de Berthault,
chevalier de Saint-Louis ??? des gardes du corps, seigneur de Malval, il
l’avait eut de sa femme Elisabeth ????
1727 – Jeanne Dufour, fille de 32 ans est écrasée le 19
décembre par la chute d’une porte cochère, chez Jacques Virallin fermier de
Froidmont
1729 – Janvier : grande inondation qui ne permet pas le
transport au cimetière de Crandelain du corps d’une enfant de Vaillant, censier
de Malval ; cet enfant est enterré à Braye
1731 – à cette date, le hameau du petit metz existe ;
les Hautemont y sont seigneurs ; à la même époque la cartonnerie également
existe ; Jean Delorme y habite.
1736 – Antoine Châtillon 40 ans meurt étouffé dans une
terrière ; Jean Charpentier, ancien choriste de l’église de Braye meurt à
78 ans ; il y est enterré à cause de ses bons services.
1737 – mort par accident de Nicolas Leclère, fermier des
Grelines
1741 – le moulin de Delay est cité et appartenait au
chapître de Laon. Jean de Vailly y est meunier ; sous la révolution, ce
moulin appartient au général Vezu, mort à Mercin près Soissons en 1828 ;
il avait été forcé par ses nombreuses blessures de se retirer du service militaire
1743 –
1748 – Braye n’eut jamais de seigneurs laïcs ;
plusieurs familles
seigneuriales des environs y
possédaient de grands biens ; on trouve en effet, un de Noue, chevalier de
Brissay, ayant à Braye un château ou Marianne de Bussy meurt en cette année
1750 –
1755 – confirmation dans l’église de Braye par l’évêque de
Laon de Rochechouart de 33 garçons et 27 filles de ce village dont plusieurs de
6, 7, 8 ans
1759 – Marie Françoise Coindette (7ans) de
« Monsieur le curé de Braye est invité à vouloir donner la
sépulture à la fille de François Coindette de
1765- en cette année, les Prémontrés possèdent une
maison et des biens à Braye
1768 – naissance d’un enfant sans marque distinctive de
sexe ; il meurt le même jour (7 juin)
1772 – bénédiction des trois anciennes cloches de
Braye ; aucune n’existe plus ; les deux plus petites furent
descendues sous
1774 – Guillaume, Canon, meunier du moulin Dieu de
Beaulne-Chivy est écrasé sous la meule du moulin de Braye
1786 – avant la reliure des registres de l’état civil celui
de cette année avait pour couverture un titre sur parchemin espèce d’inventaire
concernant :
1 – Francois de Sales
2 – J. B Duchêne, écuyer,
avocat au parlement, controleur général des finances, domaines et bois de la
généralité de Soissons, demeurant à Paris, rue Platière, paroisse de St
Eustache
3 – J. P. Laurent Lenormand,
écuyer, seigneur de Mézières
4 – Bussy, commissaire des
guerres, demeurant à Paris, rue Bergère, paroisse sus-dite et dame Louise Marie
J. Duchêne, héritiers de J. Claude Ledoulx,
chanoine de Laon leur cousin
germain
5 – et J. Gogny élu en
l’élection de Laon
1787 – 12 août : après vêpres ; assemblée de 18
notables pour la formation de la municipalité ; nomination du syndic et
des 6 autres habitants qui
devront la composer avec le
seigneur et le curé ; (sont élus : syndic : Joseph Boucher,
municipaux :César, Antoine Gay Laboureur ; Augustin Charpentier,
l’aîné vigneron ; J. B. Braine ; Ch. Pinet ; Antoine Goret
aîné ; Lambert aîné laboureurs ; Jean Goret, greffier)
1788 – les registres des délibérations de la municipalité de
Braye commencent en cette année ; le ler est côté et paraphé par Antoine
Cuviller de Courtecon, membre de l’assemblée d’élection de Laon ; ceux
rédigés pendant la révolution au nombre de 3 sont très curieux ; la
dernière délibération est du 12 floréal an 5 et n’est pas achevée, pas plus que
le registre lui-même ; cette délibération avait trait à l’élection de
l’agent national, vu le refus de Charles Prinet élu le 10 germinal précédent ;
les autres registres recommencent au ler vendémiaire an 9 … Il s’en trouve 3
reliés dont le dernier touchant à sa fin est de l’époque actuelle. Tous sont
bien conservés.
Madame Veuve Desplanches de Malval, née Tugault, originaire
de Braye, offre sa maison pour lieu des séances de la municipalité, les
presbytère étant trop petit et la commune n’ayant pas d’école publique on
accepte ; plus tard le 3 mai 1790, on lui donne
Au 20 juillet, les nobles privilégiés habitant la commune
sont les suivants :
1 – de Novion
2 – Dagneau de Richecourt,
chevalier de St-Louis, ancien lieutenant colonel
3 – Marquette de Marcy,
chevalier de St-Louis, ancien capitaine d’infanterie
4 – César Antoine de
5 – veuve Marquette de Signy
dont le mari était capitaine en second d’infanterie ; on n’y trouve pas
d’anciens militaires invalides à cette date
1790 – le 8 mars, réunion en l’église de Braye de 40
habitants notables qui nomment Jérôme Denis et Joseph Boucher, pour porter à
l’assemblée préliminaire de Laon, le cahier de doléances de la paroisse, rédigé
le même jour dans les termes suivants :
Copie littérale du cahier de
doléances en date du 8 mars 1789
Baillage de Laon
« très humbles doléances,
remontrances et respectueuses suppliques de la paroisse de Bray-en-Laonnois
Tous
les habitants de la paroisse de Braye en Laonnois pénétrés de la
plus vive reconnaissance pour les
bienfaits que Sa Majesté leurs accorde en Daignant les reconnaître pour ses
enfants et leurs permettre de faire parvenir à Elle d’une manière sure et à
l’abry de toute altercation les sentiments de leurs sincère amour pour sa
personne Assemblée ainsi qu’il est constaté au procès-verbal de ce jour 8 mars
1789 conformément à la lettre et au règlement fait par le Roy pour la
convocation des Etats-Généraux le 24 jeâvier dernier ont ordonné des députés
qu’ils ont chargé de :
Remerciement au roy
1 – d’assurer Sa Majesté qu’elle ne sera
jamais trompé dans ses Espérances en appelant à Elle ses vrais enfants,
c'est-à-dire son peuple qui l’adore et à qui la mémoire de Louis Douze et Henri
Quatre est encore trop chère pour qu’il ne prenne pas le plus grand intérêt à
la facilité du plus digne successeur de ces deux grands rois
Taille converty en un impôt
plus juste
2 – de faire tous leurs efforts pour
obtenir de Sa Majesté l’abolition totalle de la taille dont la répartition est
arbitraire et injuste , et qui est demandé d’une manière trop dur pour les
Contribuables, de Vingtième et de
onéreux, plus juste et payé par tous les
propriétaires quelconques, sans distinctions de rang n’y d’Etats Nobles ou
Ecclésiastiques
le sel marchand
3 – pour obtenir que le Sel soit un
Objet de commerce libre afin que les habitants des Compagnes qui en ont plus
besoin que ceux des Villes puissent l’avoir à un prix modique
Les aydes supprimé
4 – insister fortement pour obtenir la
suppression totalle des aydes qui écrasent le vigneron, le privant du plus
Grand Bénéfice de ses vignes, le
mettant dans le cas de jeuner à côté de
son vin faute de pouvoir l’exposer en
vente sur les marchés comme le Bled et
qui indépendamment de la grande portion d’impôts que les vignes supportent,
l’empêchent de profiter, de sa Dépouille, lorsqu’il a des maladies ou autre
Chose quil l’oblige à en consommer un peu plus qu’à l’ordinaire parce qu’on
l’écrase de fraise pour le trop bu
Milice
5 - Et comme la milice est encore un
supplément d’impôts occasionné par les Besoins de l’Etat en guerre et que cet
impôt retombe uniquement à la charge du Peuple, Sa Majesté sera suppliée de
Considérer que tous ses Sujets doivent également y contribuer
proportionnellement et qu’en conséquence à chaque tirage
6 – pour obtenir la continuation des
administrations paroisssialles et municipales qui gouvernent avec bien plus de
douceur que les Intendants et sans lesquelles on n’entend plus parler
d’Emprisonnement, et qui peuvent veiller sur les Pauvres et obtenir plus
facilement l’avantage des Paroisses
Administration provincialle
7 – pour obtenir la réunion des
Bénéfices simples aux Curés afin qu’ils soient plus à même de soulager les
pauvres et de ne plus recevoir d’argent pour les baptêmes, mariages et
entèrements
Suppression de la grosse
dixme
8 – Demander que les gros Décimateurs
n’ayent plus
Magazin de bled
9 – pour qu’il y ait dans chaque
district des Emmagazinements de Bleds sous linspection des assemblées
provincialles et municipalles, pour pouvoir fournir du Bled au peuple des
Campagnes à un prix modéré dans des années de disette
Biens communaux
10 – pour faire cesser les réclamations
injustes des Seigneurs sur les biens communaux et détruire la cause de celle
qui se préparent relativement aux biens communaux ; Sa Majesté sera
supplié d’interdire à tous seigneurs aucune prétention sur cette propriété des
paroisses sans laquelle les cultivateurs pourraient élever, nourrir, et
entretenir les bestiaux nécessaires à leurs subsistance, à la consommation
publique au commerce et à la culture des terres et des vignes
Des chemins
11 – supplier humblement sa Majesté de
confier absolument aux administrateurs provincialles les Confections,
réparations et entretiens de tous les chemins intérieurs et vineaux, pour y
pourvoir à moins de frais que
jusqu’à ce jour et facilliter par le bon
état des routes le commerce et l’agriculture sur tout dans les pays vignobles
où les Vins exigent des charois solides et faciles à cause de la multitude des
montagnes, et pour y pourvoir avec plus de facilité
banc de vandange
12 – pour que les Communauté soient
maintenus dans leurs droit de nommer eux-mêmes les Experts à leurs choix pour
la visite des vignes qui ne feront que prêter serment devant le juge et pour
que les seigneurs ou autres ne puissent fixer leBanc des Vandanges à leurs
volontés
Caisses de secours
13 – de solliciter de Sa Majesté
l’établissement dans chaque életion d’une Caisse de secours à laquelle les
incendiés et les cultivateurs ruinés par les fléaux du Ciel puissent recourir
par des emprunts à termes et à modiques intérest et que chaque paroisse soit
toujours suffisamment munis de sceaux de
cuirs et d’Echelles pour arrêter le
progrès des incendies
Députés
14 – de représenter humblement au Roy
que les peuples des campagnes forment la plus nombreuse et la plus utile partie
du tiers-etat et qu’il seroit par conséquent nécessaire qu’à l’avenir sur
quatre députés du tiers-etat il fut ordonné d’en choisir un parmi les habitants
des villages
Auditoire en prison
15 – et enfin espérant la tenue des
Assemblés engage les seigneurs à construire auditoire et prison
Signé : Gaudefroy ;
Charpentier ; Lambert ; Le Gay ; Braine ; Machelart, curé
desservant ; Michel ; Prinet ; Goret et Goret greffier :
Ce document que j’ai cru devoir copier en entier montre que
les hommes qui composaient alors la municipalité de Braye étaient bien dignes
de la mission que leur avaient confiée leurs concitoyens ; il est
difficile de rencontrer, en effet, quelque chose de plus sage, de plus ferme et
de plus modéré tout à la fois ; a un siècle de distance il faut admirer le
langage honnête d’habitants de la campagne laissant de côté toute question
locale ou individuelle irritante, pour ne s’occuper que de la chose publique et
de l’intérêt général.
Je doute que dans bien des communes rurales de l’Aisne, on trouve
de nos jours, un conseil municipal plus pénétré de ses devoirs et plus capable
de formuler ses pensées sur les questions sociales pendantes, plus clairement
et plus précisément que les conseillers de Braye de 1789.
1790 – 18 mai – délimitation des terroirs de Braye et de
Crandelain ; même année :
27 décembre : même
opération avec la commune de Chevy-Beaulne ;
11, 10 juin organisation de
la garde nationale dans la commune de Braye ;
14 juillet : messe de la
fédération célébrée sur un autel de la patrie en dehors de l’église ; à
l’offertoire M. de Villers capitaine de la 1ere
Cie de la garde nationale prononce un discours « fort
applaudy » sur la piété ; puis, la municipalité ainsi que tous les
officiers de la garde nationale prête le serment civique et le Te Deum est
ensuite chanté au retour en l’église ; même cérémonie à vêpres ; on
chante de plus le psaume Exaudiat avec les oraisons accoutumées ; et pour
montrer au curé la satisfaction que l’on éprouve de la conduite qu’il a tenue
en cette journée, on le reconduit chez lui en grande pompe ; la fête se
termine par un feu de joie,
décharge de coups de fusils, musique, rafraîchissements donnés à la garde
nationale et les cris de ; « vive la nation et le Roy ».
Même année : projet d’acquisition d’une horloge commune
avec cadran ; Duterne, horloger à Coeuvres se charge de la fournir pour
1791 – M. Machelart, curé desservant de Braye, prête serment
à la constitution civile du clergé
13 juin : 5 jeunes gens de Braye se font inscrire comme
gardes nationaux volontaires sur le registre de Remy Dufresne commissaire du
canton de Chevregny dont Braye faisait alors partie. (le sieur Dufresne était
un fougueux révolutionnaire ; il entrait à cheval dans le temple de
1792 – arrestation par les habitants de Braye, levés en
masse au bruit de la cloche, sonnée par l’un d’eux de 2 blatiers conduisant des
mulets chargés de blé sur la route des Dames ; on conduit le blé sur la
place, on le paie aux blatiers sur le prix du dernier cours et on les relâche
ensuite ;
21 avril : une gelée
occasionne des dégâts considérables ; perte 7000 livres : savoir :
22 septembre : Monsieur
de Colnet fait l’inventaire des armes existant dans la commune ; on en
trouve 30 de diverses sortes ;
28 octobre : inventaire
du mobilier et des papiers de la cure ; les registres de l’église sont
remis par le curé aux officiers municipaux ;
le 30 du même mois les titres
sont au nombre de 29 ;
16 et 17 décembre :
vente de deux ormes à la croisette de Malval ;
1793 – 31 mai : gelée désastreuse ; année moyenne
on pouvait faire à Braye 600 pièces de vin (procès-verbal du 2 juin) la récolte
est perdue au tiers
AN II -21
brumaire : Leleu Antoine de Soupir détruit les fleurs de lys existant sur
le clocher moyennant 12 livres ;
le 2 frimaire : le même
Leleu en charge de la descente des croix, tableaux, etc de l’église pour 40
livres ;
2 frimaire : M.
Machelart, curé, dépose ses lettres de prêtrise ;
9 frimaire : on fait
l’inventaire des objets d’or et d’argent qui existent dans l’église : on
trouve
20 frimaire : Antoine
Marot, vigneron achète le clocher pour
23 frimaire : inventaire
des objets servant au culte le tout est renfermé dans la sacristie et confié à
la garde du procureur de la commune :
2 nivôse, 14 pluviôse, 26
ventôse : partage des biens communaux, les lots sont tirés au sort dans
l’église. M. Machelart, curé, a 2 pièces de savarts pour lui et sa
domestique ; la citoyenne Vve Berval née delamer pour 4 personnes
Mme Veuve Beffroy née Marie
Rainald de
15 nivôse : ce jour naît
un premier enfant à Louis Grocaux et le lendemain viennent au monde deux autres
enfants du même
2 ventôse ; par ordre de
Joseph Lebon, représentant du peuple à Arras, on arrête les dames nobles
suivantes :
1 – Anne-Gabrielle Dalamer,
veuve de Charles François de Hédouville 85 ans
2 – Elisabeth-Théodore de
Hédouville, sa fille 60 ans
3 – Marie-Madeleine de
Hédouville, seconde fille 54 ans
La première est en
démence ; elle reste à Braye ; les deux autres sont transportées à
Laon dans une voiture réquisitionnée à cette fin.
8 floréal : on distribue
29
floréal : on constate qu’il n’y a à Braye aucun bien appartenant à la
famille Capet
Ni
personne de cette famille.
Ce
même jour, la municipalité délègue J.B.Ravoisier au salaire de
6
prairial : réquisition de tous les canons de fusil servant de soufflets
19
prairial ; fête de l’Etre suprême ; suit l’arrêté de la municipalité,
publié à son de caisse au sujet de cette fête ; « tous
les citoyens quelconques, sans distinction d’âge se trouveront sur la place de
la liberté à 11 h du matin pour y prendre l’ordre de la marche analogue à la
cérémonie auguste que l’on va célébrer ; les citoyennes de tout âge s’y
trouveront également habillées en blanc autant qu’il sera possible ; tous
les
citoyens
devront venir de bon matin au son de la cloche, aider à décorer le mieux
possible le temple dédié à l’Etre suprême ; on compte sur leur zèle et
leur empressement ; les mères se muniront de bouquets de rose et les
filles de corbeilles ou de petits paguets (paniers) remplis de fleurs qu’ils
offriront à l’Etre suprême »
30
fructidor : le curé Machelart est arrêté par Dumaire gendarme de Laon, en
vertu d’un ordre émanant du directoire du district ; on ne trouve rien de
suspect à son domicile ; on y laisse sa domestique ; il est renvoyé
chez lui le 23 vendémiaire et les scellés levés le même jour en sa
demeure ;
5
frimaire : on distrait du presbytère quelques parties pour en faire la
maison commune
13
pluviôse : dans la nuit du 12 au 13 de ce mois un terrible incendie éclate
à Braye par l’imprudence d’une femme de ce village qui, allant la nuit dans un
grenier couvert en chauve y suspendit sa lampe allumée, ce qui mit le feu à la
toiture ; 13 maisons et 23 bâtiments furent la proie des flammes.
Perte :
Les
communes voisines vinrent au secours des malheureux incendiés ; ci après
la souscription de chaque localité :
1
Brayé
2
Vendresse 71 15
3
Ostel 108 10
4
Courtecon 40 10
5
Vailly 159 16
6
Trucy 252 5
7
Chavones 85
8
Crandelain 90 10
9
Chevy Beaulne 22 05
Total
29
germinal : emprunt forcé de
AN V - cette année circulent les
fameuses prières que répètent tous les bons républicains et que rapporte
Grégoire
AN VIII - 17 germinal : à
cette date Braye est encore du canton de Chevregny
AN XI - 14 messidor :
rétablissement du culte catholique à Braye par l’arrivée du curé Parent
1811 - la récolte de vin étant de
bonne qualité et abondante en cette année dite de la comète les habitants de
Braye font refondre leur cloche qui était cassée ; ils en ont 3 nouvelles
que l’on bénit le 17 septembre ; ces 3 cloches qui sortaient des ateliers
Cochois à Champigneulles (haute-marne) pesaient ensemble
1812 - les marais persans considérés dès cette époque
comme une eau d’insalubrité pour le village, sont en partie défrichés au prix
de la commune
1813 - l’ancien presbytère avait été vendu comme bien
national, après la mort du curé Machelart et acquis par Monseignat, notaire à
Parfondeval ; la commune de Braye le rachète de ses héritiers moyennant
1814 - dès le 6 mars, la commune de Braye fut envahie
par les cosaques dont les anciens du pays se rappellent encore la physionomie
sauvage et tellement farouche qu’on aurait dit plutôt des animaux que des
hommes ; leur arrivée fut marquée par toutes sortes d’atrocités ; ni
l’âge ni le sexe ne furent à l’abri de leur brutalité
Dans la nuit du 6 au 7, ls font mourir
à petit feu, pendu au crochet de la crémaillère, Antoine Marot, celui-là même
qui avait acheté le clocher au moment de la révolution ; ils arrachent ou
crèvent les yeux à une vieille femme du nom de Reine Lambert ; ils font
subir les derniers outrages à une malheureuse de 75 ans Gabrielle Leverbe, dans
une carrière abandonnée de
Tous les habitants avaient fui,
abandonnant leurs demeures, les uns s’étaient réfugiés dans les carrière de
Colligis, d’autres dans celle de Braye, ou dans les creutes abandonnées, au
plus épais des bois d’alentour, emportant leurs effets les plus précieux ;
des fosses profondes avaient été creusées à peu de distance et hors du village,
et l’on y avait enfoui tout ce qu’elles avaient pu contenir de meubles et
d’objets divers que l’on avait recouvert de paille et de terre ; malheur
aux hommes qui s’aventurèrent jusqu’au village pour y chercher quelque objet
oublié, ils furent pris comme guides et quelques uns ne revinrent plus ;
malheurs surtout aux femmes et aux filles qui tombèrent aux mains de ces hordes
indisciplinées et sauvages ; pas une ne revient sans être
déshonorée ;une entre autres, Marie Marguerite Charpentier, fille unique
d’un des habitants les plus aisé et les mieux considérés de Braye, ayant été
découverte, fut entraînée, malgré la résistance désespérée de son père, des
bois de Grelines ou ils s’étaient réfugiés ; dépouillées de ses vêtement
et emmenée toute nue (il y avait de la neige et il gelait) sur un cheval
jusqu’à la ferme des Grelines ou elle eut à subir la luxure de tout un
détachement de cosaques qui s’y trouvaient campés ; abandonnée ensuite, le
7 mars lors de leur retraite précipitée cette
malheureuse
fille languit quelques temps et mourut des suites des violences exercées sur
elle.
L’imprudence des Cosaques dont les
bivouacs étaient établis jusque sous les toits de chaume, alors fort nombreux
des habitations, fut cause d’un immense désastre pour cette commune ; un
incendie commencé cour de l’hôtel Dieu se propagea jusque dans la grande cour
de
côté
est de la rue de
Pendant un moment, on put croire à la
destruction complète du village, les ennemis ayant menacé de la bombarder, sur
l’avis qui leur fut donné, sans doute que quelques uns des leurs avaient été
mis à mort.
Heureusement la nécessité de l’attaque
des Français ne leur laissa pas le temps de mettre leur projet à
exécution ; après un combat sanglant à Heurtebise, ils furent refoulés
successivement, sur la montagne, vers le fond de Mourson, le gros Tiolet
(tilleul) de Courtecon, et enfin, pressé vivement par le prince de
Après la bataille, Napoléon, vint
coucher à Braye, dans la maison habitée jadis par M. de Noué de Villers (cette
maison, inhabitée, aujourd’hui appartient à MM et Mme Jamas de Cerny en
Laonnois) ; c’est la que M. de Rumigny, envoyé du duc de Vicence, vint lui
faire de nouvelles propositions de paix ;il n’en reçut que cette fière
réponse ; « s’il faut recevoir les étrivières, ce n’est pas à moi de m’y
prêter » ;un grand nombre de blessés avaient cherché un
refuge dans le village ; les Français furent soignés, mais non les
ennemis, que des habitants par représailles firent mourir inhumainement malgré
leur supplications.
Pendant longtemps on trouva quantité
d’obus, de boulets, de biscayens, dans les vignes et les champs sur la montagne
et dans les pentes.
1815 – un escadron de hussards russes
reste cantonné à Braye du 31 juillet au 3 septembre ; ils y font une
dépense de 6 781f 75 à la charge des communes de Braye, Ostel, Crandelain,
Courtecon, Beaulne et Moulins. Ces dernières communes ayant refusé d’acquitter
leur quote-part dans 39 pièces et ¼ de vin fournies par celle de Braye, on les
y oblige et plus tard, le gouvernement accorde un secours de
Bien que pendant cette occupation
militaire il y ait plus d’ordre qu’au moment de la bataille de Craonne
plusieurs habitants eurent encore cependant à subir des mauvais traitements de
la part de ces sauvages habitants de steppes ; leur chef, logé chez
l’adjoint, M. Fournier, était d’une sévérité inouïe ; les habitants se
rappellent encore l’avoir vu
présider
au supplice du knout que subissaient en hurlant de douleur ses malheureux
soldats.
1818 – février : un violent
ouragan occasionne des dégâts considérables à beaucoup de bâtiments.
1821 – 12 mai : la commune fait
construire 3 lavoirs, aux Ouïes, aux Marais Persans et aux Herduins ; le
premier seul existe, les deux autres ont été abandonnés depuis la construction
de ceux des Gerbeaux et de la cartonnerie.
1827 – le plan cadastral date du 15
décembre de cette année, la matrice cadastrale est du 27 août 1828.
1828 – acquisition d’une horloge à
Duterne, horloger à Beaurieux pour 800 f ; elle n’a jamais bien été ;
cette même année la moyenne cloche casse ; on la fait refondre.
1832 – éboulement considérable de
pierres et de sable dans la montagne de Froidmont ; le passage est
intercepté pendant plusieurs jours
Juin et juillet : le choléra fait
14 victimes à Braye ; beaucoup de personnes furent malades.
1833 – 14 mai : Marie-Louise-Joséphine,
Cotte, domestique de M. Delaplace curé de Braye, meurt par accident dans
l’église, en voulant ôter la robe blanche qui recouvrait une statue placée à la
hauteur des fenêtres, au dessus du grand autel, à droite, elle tomba de l’échelle
et se fracassa la tête.
1834 – par acte passé devant M.
Dufresnoy notaire à Colligis, M. Fournier vend à la commune de Braye une maison
destinée à servir d’école et de mairie (ancienne maison commune)
1844 – on fait refondre la plus petite
des 3 cloches qui avait été cassée à la messe de minuit
1847 – assassinat de M. Jean Marguette
de Signy par un habitant de la localité qui se pendit dans sa cellule, se
faisant ainsi justice lui-même ; les souvenirs de cet horrible drame sont
encore trop vivaces dans la mémoire des habitants pour que j’entre dans de plus
amples détails.
Par un testament olographe du 4 juillet
1
– une rente annuelle de
Braye,
2
–
3
– une autre rente à l’église à charge de services religieux
On
lit sur sa pierre tombale :
« ici repose, Alphonse Jean Marquette
de Signy, décédé le 7 mars 1847 à l’âge de 69 ans, victime d’un
assassinat ; il fut bienfaiteur de l’église et fondateur d’une école
d’enseignement gratuit pour les enfants pauvres de cette commune. Priez Dieu
pour son âme »
9
mai : acquisition d’une pompe à incendie pour
1848 – création d’un bureau de
bienfaisance à l’aide des 2000 f légués par M. de Signy.
Même
année : 22 janvier : adjudication des travaux de la maison
d’école ; montant du devis
1849 – mise en vente de l’ancienne
maison commune ; comme on ne trouve pas d’amateurs on y loge la pompe à
incendie et on loue l’habitation à plusieurs.
1851 – la pompe à incendie acquise en
1848 était défectueuse, la commune en achète une autre moyennant
1852 – construction d’un lavoir couvert
au bas du mont de
1854 – le choléra sévit à Braye en
Septembre, octobre et novembre ; il y fait 26 victimes ;
l’instituteur M. Thuibert et M. l’abbé Beaudrier, curé, se signalent tous deux
par le dévouement pendant l’épidémie.
1856 – la commune de Braye sollicite
l’autorisation d’établir une foire annuelle au 25 novembre ; l’affaire n’a
pas de suite
Même
année : le conseil municipal concède à la famille de Signy, à titre
gratuit ; l’endroit où est inhumé M. de Signy (hommage de reconnaissance)
1859 – établissement d’un jardin pour
l’instituteur près de l’école actuelle
1860 – classement et mise en ordre des
affaires communales ; en 1880, on classe les pièces nouvelles
1861 – 1862 – la fièvre typhoïde sévit
à Braye sur 40 personnes atteintes, 8 en meurent ; la cause déterminant
cette maladie au terme du rapport médical paraît être la situation du village
dans une gorge et sa proximité de marécages.
1864 – établissement d’un réservoir
d’eau sur la petite place de
15
avril ; la société Rinet et Cie fabricants de sucre à Cerny-en-Laonnois,
fait établir une bascule pour les betteraves au point de rencontre à droite du
chemin vicinal de Braye à Chevregny et de la route des Dames
1867 – création du grand autel de
l’église de Braye
1869 – le service des ponts et
chaussées sous les ordres de M. Dureteste, ingénieur en chef à Châlons, et de
M. Mallet, ingénieur ordinaire à Reims fait le tracé du canal de l’Oise à
l’Aisne par le vallon de Braye
1870 – Les 11, 12, 13 et 14 septembre,
Braye est occupé par des détachements de troupes allemandes (lanciers de la
garde) ; un prince allemand ou saxon, loge chez M. Pelletier,
propriétaire ; l’ordre ne fut pas un instant troublé par ce séjour des
ennemis ; les personnes et les propriétés furent respectées sauf toutefois
la maison inhabitée de MM et Mme Jamas qui fut dévastée ; de même qu’en
1814, et aussitôt qu’ils eurent connaissance du désastre de Sedan, les
habitants s’étaient empressés de cacher dans leurs caves ou dans la vaste
carrière de Froidemont leurs objets les plus précieux ; on se tint sur le
qui-vive et à la première apparition des Prussiens les femmes et les filles
gagnèrent à la hâte la grande carrière où elles passèrent quelques nuits ;
lorsqu’on vit que cette fois elles n’avaient rien à craindre, on les fit
revenir au village et les objets cachés furent également remis en place.
Le montant total de la perte subie par
la commune de Braye pendant cette invasion s’et élevée à la somme de
Parmi les autres enfants de la commune,
un seul fut blessé grièvement à la bataille de Reischoffen ; il subit
l’amputation d’une jambe et de plusieurs doigts ; il est pensionné de
l’état et titulaire d’un bureau de tabac à Pierrepont (Aisne)
1871 – gelée tardive qui occasionne des
dégâts au seigle et aux vignes.
1877 – pendant les manœuvres d’automne,
le général Crémion, (mort dans les premiers jours de 1884) commandant la
brigade de l’Aisne à Soissons, son état-major et le régiment qui forme la
garnison de cette ville, viennent loger à Braye, les 1er, 2 et 3
septembre ; les habitants fêtent les troupiers ; le 2 septembre qui
était un dimanche, on improvisa un autel dans le grand pré de Froidmont à
1878 : sondages préliminaires pour
le souterrain de Braye
1879 : continuation des sondages
et commencement des travaux ; construction des ateliers St-Albert
(1879-1880)
1881 : la commune acquiert de MM.
Guenain père et fils de Nancy une magnifique horloge pour 2500 ; les
fournisseurs donnent en sus un timbre pour la maison d’école ; il y avait
jusqu’alors un clocheton sans cloche
1882-1883 : continuation des
travaux du canal et du souterrain ; le mauvais terrain offre des
difficultés inouïes surtout à l’embouchure du côté de Chevregny ; les
sommes dépensées jusqu’alors sont énormes ; les travaux peuvent être
considérés comme à moitié terminés
1884 – la commune fait construire un
préau à l’école communale : dépense
1885 – 14 mai : acquisition de la
maison Michel Casimir pour agrandissement de la place publique (
Même
année : réparations importantes aux prises d’eau des lavoirs :
devis : 334
1886 : six incendies heureusement
circonscrits et dus probablement à la malveillance, éclatent dans le courant
des mois de février et de mars
Même
année : refonte de la matrice et réparation du plan cadastral pour une
somme de
1887 : 15 mai : un festival
de pompes à incendies avec concours de tirs à la carabine à lieu à Braye ;
les subdivisons de Chevregny, de Lierval, de Trucy, de Vorges et de Verneuil,
Courtonne y prennent part ; cette fête très animée se passe avec la plus
parfaite union
Août :
acquisition d’une maison à M. Aimé Thierry pour y installer une école de
filles ; la classe sera établie dans une grange donnant sur le
jardin ; prix d’achat :
Octobre :
organisation d’une fanfare composée de 20 membres
- personnages célèbres auxquels la
commune a donné naissance, qui l’ont habitée ou qui y ont été inhumés :
Familles Delamer et de Hédouville de
Merval ; ces deux familles étaient alliées ; les Delamer seraient
leur nom du fief de la mer, sis en la commune de Marest-Dampscourt, canton de
Chauny, qu’ils possédaient encore au 17e siècle ; elle fut
annoblie par Louis XIV en 1699. Presque tous ses membres occupèrent des
fonctions dans
L’église
ou dans la magistrature.
Dès 1500, les de Hédouville sont
seigneurs de Glennes. Leurs armes sont : « d’or au chef d’azur,
chargé d’un lion léopard d’argent et lampassé de gueules » ils possèdent
en outre les seigneuries de Serval, de Merval et de Révillon, petits villages
du canton de Braisne, à l’est, comme Glennes ; presque tous furent
officiers dans les armées ; cette famille existe encore dans les environs,
soit dans l’Aisne, soit dans les départements limitrophes.
En 1674 : maître Nicolas Delamer
est parrain
En 1677, mort de Frédéric
Delamer ; il st enterré à Craonne
En 1688 : Marie suzanne de
En 1688 : 17 octobre : mesire
Théodore de Hédouville, seigneur de Merval est parrain avec Marie Simone le
Carlier, veuve de messire Antoine Delamer, lieutenant particulier au siège
présidial de Laon
En 1710 : baptême de
Philibert-Claude-François Delamer, fils de messire Pierre Delamer, conseiller
du roi, contrôleur des finances, bois et domaines de la généralité de Soissons,
parrain Philibert le Carlier, conseiller du roi en l’élection de Laon
En 1741 : Baptême de Elisabeth
gabrielle de Hédouville, filles de Charles François de Hédouville, gentilhomme
et de Anne Gabrielle Delamer ; parrain Théodore de Hédouville,
marraine : Suzanne de Hédouville
En 1774 : la famille de Hédouville
possède une ferme à Braye
En l’an III : Marie Anne Delamer,
cy-devant noble bourgeoise meurt à Bryae en l’âge de 88 ans
En 1808 : Pierre Jean François Delamer,
prêtre desservant les communes de Chivy, Beaulne,et Vendresse, desservant à
Braye, meurt à sa maison.
La famille de Hédouville tire son nom
d’un petit village situé près de l’Ile-Adam (Seine-et-Oise)
La maison des de Hédouville de Merval
est celle formant l’angle de la place
publique,
à gauche de la rue de Berlise ; la porte d’entrée date de 1775 ; elle
appartient à
M.
Denizon Boulanger à Braye et est occupée par les bureaux de l’entreprise
Maurel.
La maison de M. Delamer est celle de M.
Cornu Léon, maire actuel de Braye, ruelle du clos à Droite.
Des Maurpimes et de Flavigny – familles
alliées
De Flavigny, très ancienne famille du
Cambrésis ; ceux dont il s’agit sont de la branche des Renansart ;
ils portaient : « échiqueté d’argent et d’azur de 6 traits à
l’écusson,
de gueules posé en abyme » ; dans les registres, il est
question pour la dernière fois de cette famille en 1696.
Marquette et de Colnet – Marquette,
famille laonnoise ayant pour armes : « de gueules accompagné de deux
étoiles d’or, l’écu chargé de 3 murlettes de sables sans bec, ni pattes »
De Colnet : famille noble de
1787 : « le dimanche 21e jour
du mois d’octobre de l’année 1787, par moi curé-doyen de Montaigu, soussigné à
été baptisé en cette église Charlotte Bathilde, née le 19 précédent, fille de
messire Jean-François de Colnet, chevalier lieutenant d’infanterie, et de dame
Marie Anne Charlote Marquette, son épouse ; le parrain a été messire
Pierre Charles de Colnet, chanoine de la cathédrale de Laon, chevalier,
seigneur de Magny et la marraine Marie Charlotte Bailleule, grand-mère de
l’enfant, lesquels ont signé le présent acte avec le père et moi, les jours et
an susdits ; signé : De Colnet, chanoine, De Colnet, Bailleul, de
Marcy, Machelart, curé »
En
De Guisselain de
En 1682, damoiselle Rénée Marie de
Guisselain de
En 1697 : mort de Louis Tristan de
Guiscelain de
De Noue de Villers : très ancienne
famille du pays portant : « échiqueté d’argent et d’azur au chef de
gueules » seigneurs de Villers-en-Prayères, de
M. de Noue de Brissay habita Braye
après avoir vendu son château de Brissay au
vicomte
de Flavigny de Renansart ; le dernier des de Noue fit bâtir à Braye en
1724 une maison sise dans la rue des Bourbelots, à droite ; cette maison a
été occupée après lui par M. Huot, M. de Hennezel, M. Lepage et appartient à
M.M. et Mles Jamas de Cerny ; elle est inhabitée depuis 16 ans ;
c’est celle ou coucha Napoléon premier le soir de la bataille de Craonne (7
mars 1814).
La famille des De Noue existe encore
dans l’Aisne ; un de ses descendants le lieutenant colonel de Noue était
commandant de la place de Soissons en 1870.
La maison des Leleu de Simonne est
celle de M. Clovis Pelletier propriétaire
Celle de M. de Nouvion, appartient à M.
Honoré Cholet qui l’habite
Celle de M. Dagneau de Richecourt est
occupée par l’hotel Cloup, elle appartient à M. Denizon boulanger
Celle de Mme Desplanches, née Tugault
est celle de Mme Veuve Lhote-Guyot
- pierres, roches et grottes consacrées
par une croyance populaire :
L’énorme pierre rectangulaire de
calcaire grossier qui forme le piédestal de la croix située sur la place
publique, passe, d’après la tradition pour avoir servi aux sacrifices
druidiques ; il est très permis d’en douter.
On a trouvé, il y a quelques années,
sur le terroir de Braye, à des endroits cultivés et éloignés l’un de l’autres,
deux haches en silex ; le musée scolaire en possède une, don de MM Bove,
cultivateurs à Froidemont.
- voies gauloises et voies romaines :
Chemin des dames : c’est une
partie de l’ancienne chaussée romaine de Rethel à Soissons, du moins la
branche, qui partant d’Avaux-le-château (Ardennes) passe à Proviseux, Prouvais,
Juvincourt, Craonne, où elle atteint les plateaux et redescend à Crouy pour
aboutir à Soissons.
Lorsque César quitta son camp de
St-Thomas, pour se rendre sous la vieille cité des Suessions, il suivit sans
nul doute cette antique chaussée.
Elle porte le nom de route ou chemin
des Dames dans le pays (officiellement, c’est le chemin de grande communication
N° 47 de Pinon à Craonne) ; depuis qu’au siècle dernier, mesdames, filles
de Louis XV, tantes de Louis XIV, la suivirent pour se rendre au château de
Quittant la grande route nationale n°2
de Paris à Maubeuge par Soissons et Laon, à peu de distance de la ferme de
Vaurains, au terroir d’Allemant (canton d’Anizy-le-Château) le chemin des dames
se dirige de l’ouest à l’est sur le sommet de la montagne
qui
sert de ligne de partage des eaux entre l’Ailette et l’Aisne, en passant près
du fort nouvellement construit de
Il n’existe guère dans nos contrées de
route aussi peu fréquentée et aussi solitaire que celle des Dames, et partant
aussi triste, pendant plus de six lieues on ne traverse aucun village et l’on
ne rencontre que deux auberges où l’on puisse se désaltérer ou se restaurer.
- existe-t-il
quelque lieu portant le souvenir d’un champ de bataille ? quelles
découvertes y a-t-on faites ?
Le plateau de la montagne a été le
théâtre de la retraite des Russes après la bataille de Craonne (7 mars
1814) ; on y a retrouvé des fragments d’engins de guerre et des
projectiles dont ne se servait alors.
- a-t-on trouvé un ancien
cimetière ? Quel est l’âge des sépultures ? Quelles sont leurs
particularités ?
Il y a environ quatre vingt ans, on a
retrouvé au lieudit St Obeu, dont j’ai déjà parlé, une grande quantité de
sépultures en pierres taillées en auge et renfermant des squelettes humains de
dimensions colossales et des monnaies remontant à l’époque romaine ; les
monnaies trouvées ont été rendues à des changeurs et n’ont pas été autrement
étudiées ; il est fort à regretter que les antiquaires n’aient pas eu
connaissance de cette trouvaille, probablement intéressante, pour notre
histoire locale ; il est difficile d’établir pour moi l’âge exact des sépultures
qui aujourd’hui ne sont plus qu’à quelques centimètres sous le sol.
Un meunier du moulin de Braye s’étant
servi des sépultures de St-Obeu comme d’auges pour ses écuries, et ses chevaux
étant morts peu après, la crédulité populaire en donna pour cause l’espèce de
sacrilège qu’il avait commis en profanant de la sorte ces antiques tombeaux.
Plus récemment, on a découvert, dans un
bois voisin que l’on défrichait, ainsi
qu’au
lieudit
Serait ce là le Vacelli Vieulus dont
parle Melleville et qu’il dit avoir existé en 1136 près de
Braye-en-Laonnois ?
Du centre de la commune à ce lieudit il
y a environ un kilomètre (est)
En
On mit aussi à découvert dans l’angle
du dernier contrefort du chœur au nord, tout contre le mur de l’église, un tas
considérable d’ossement humains entassés pêle-mêle en cet endroit ; ce qui
est à remarquer, c’est que, à la connaissance des anciens du pays de cette
époque, on n’avait jamais enterré de ce côté du cimetière ; il est donc
probable et tout le fait supposer, qu’il y avait même avant la construction de
l’église, un cimetière au même endroit.
Il est à croire que les sépulcres en
question sont de même époque que ceux trouvés à St-Obeu.
- la commune possède-t-elle une ou
plusieurs églises ? leur vocable, date du patron, donnez la longueur de
chaque église (à l’intérieur), décrire le monument, son style, son âge, ses
particularités, sculptures, peintures, etc :
Braye ne possède qu’une église ;
le vocable :
L’église de Braye est un vaste monument
d’architecture ogivale datant du douzième siècle ; la net et le portail
ont été reconstruits sur un plan régulier après l’incendie de l’église du temps
des guerres de religion ; la forme est celle d’une croix latine ayant
d’arcade
et est surmonté d’un bas relief mutilé représentant
La fenêtre qui est au-dessus du
portail, remarquable par ses grandes dimensions est du style flamboyant ;
un grand nombre d’autres fenêtres de moindre grandeur donnent la lumière au reste
de l’édifice ; plusieurs avaient été fermées lors des guerres de
religion ; elles ont été rouvertes ces années dernières ; le transept
du nord, plus ancien que celui du sud, a conservé tous les caractères de la
primitive église ; celui du sud a été remanié au moment de la
reconstruction de la nef ; le sanctuaire est orné, extérieurement au nord
et au sud, d’une frise à figures sculptées grossièrement et grimaçantes ;
la fabrique à dans ces derniers temps réalisé de grandes améliorations dans
l’intérieur de l’église qui n’a d’ailleurs rien d’autrement remarquable que la
vaste étendue de ses proportions ; malgré cela, elle laisse encore
beaucoup à désirer sous le rapport de l’ornementation et de
l’entretien ;
le pavage est dans un tel état de vétusté qu’il semble n’en plus rester ;
une dépense d’au moins dix mille francs serait nécessaire.
On trouve dans l’église une lampe en
bronze doré, présent de l’impératrice Eugénie en souvenir de l’hospitalité que
la commune de Braye à donné à Napoléon 1er en 1814. On y lit ces
mots : « don de l’Impératrice Eugénie 1864)
Le grand autel est en bois de chêne sculpté délicatement et mérite
d’être cité pour le fini de l’exécution ; il a coûté 2000 F ; les
deux autres autels sont depuis peu d’années ornés de statues remarquables dues
à la générosité pieuse d’habitants du pays.
Aucune des pierres tombales des
seigneurs de Malval ferme dépendante de Crandelain, jadis fief relevant de
l’abbaye St-Jean-de-Laon, et qui est voisin nord de Braye, n’existe plus dans
l’église où les derniers d’entre eux les Guiscelain de
Dans le mur extérieur du collatéral
sud, à droite de la petite porte d’entrée de l’église, est enchâssé une pierre
portant l’inscription suivante : «devant la por de cept église, repos le
corps de Guillaume, Levant, carrière de Bray-en-Laonnoys, décédé le 14 août
1745 : âgé de 64 ans – priée Dieu pour son âme – réquiesant in pacé »
Le cimetière qui entoure l’église est
bien entretenu ; il a été agrandi du côté du nord en 1865 d’une portion de
la place des Gerbeaux ; on y voit plusieurs monuments funéraires
remarquables, en marbre noir ou en belle pierre du pays ; l’entrée
principale est récente ; l’ancienne était à deux où trois mètres et toute
basse.
- y a-t-il une maladrerie ? faire
connaître les traditions qui s’y rattachent :
Braye a possédé autrefois une
maladrerie dont les revenus étaient de 200 livres ; cet établissement
était situé non loin, à l’est, de la place publique ; par sa position en
dehors du village, il semble avoir bien été approprié à sa destruction ;
je n’ai pu trouver
aucun
renseignement concernant cette maladrerie ; à une certaine époque, ses
biens passèrent à l’Hôtel Dieu de Laon qui les a aliénés en 1855.
La cour commune qui se trouve en cet
endroit est appelée cour de l’Hôtel Dieu ; elle est habitée par deux
ménages.
- dans le cimetière actuel signaler
les calvaires, croix ou inscriptions curieuses :
Il existait dans le cimetière, au sud,
vers le milieu, une ancienne croix qui n’avait rien de remarquable ; elle
est tombée de vétusté ; la seule inscription curieuse est celle que j’ai
transcrite plus haut à l’article église ; j’ai cité aussi précédemment
l’épitaphe de la tombe de M. de Signy.
- s’il existe un ancien château, dire
s’il est fortifié ; en donner les dimensions, la description, l’histoire,
rapporter les traditions qui s’y rapportent :
Braye n’ayant jamais eu de seigneurs
laïcs, puisqu’il appartenait au chapître de la cathédrale de Laon, il est tout
nature qu’il ne s’y rencontre pas de château.
Une seule habitation
La tradition veut que cette maison ait
appartenue au roi Henri IV qui n en aurait fait présent à la belle Gabrielle
d’Estrées ; je n’ai pu recueillir à ce sujet aucun titre officiel ou
particulier ; pourtant l’hypothèse ne paraît pas inadmissible puisqu’il
est certain que le village à tenu haut et fort la cause du roi populaire.
- les écoles : leur mode
d’enseignement : sont-elles ecclésiastiques ou laïques ? date de leur
fondation, nombre d’élèves, description des bâtiments ; historique de
l’instruction dans la commune :
Je donne la liste des instituteurs qui
se sont succédé à Braye depuis 1674 jusqu’à ce jour :
-
1674 Waattier Nicolas il se marie
à Braye à 26 ans en 1675
-
1678 Berton Pierre, le 31 mai
1682, messire JJ François de Chambly, chevalier
Seigneur
de Pancy, etc est parrain chez lui avec damoiselle Rénée de Guiscelain de
-
1682 Penot Nicolas
-
1686 Josset sébastien (Septembre)
-
1696 Bonnevoye Claude, passé
ensuite à Lierval
-
1698 Dupont Claude ; le ll
novembre 1691, Charlotte de Lizy, fille de feu M. de Lisy, écuyer, seigneur des
Bauvettes, etc, et, est marraine chez lui
-
1703 Massy Antoine, mort en
exercice à 63 ans en 1724
-
1724 Alloy Laurent, cité pour la
première fois en 1727
-
1739 De Siry Jean
-
1744 Defer Charles
-
1746 Levent Daniel, il signe
parfois Levant en 1766, 1767, 1775 et 1779
-
1780 Lagillière Jean Louis,
originaire de
Voici quelques unes des conditions qui
lui furent imposées par la municipalité lorsqu’il fut nommé à nouveau aux
fonctions d’instituteur le ler juillet 1792 :
« Il devra chanter l’office divin avec modestie
….. balayer l’église une fois la semaine, préparer le sel et l’eau bénite les
dimanches, porter l’eau bénite dans toutes
les
maisons de la paroisse les dimanches et tous les quinze jours dans les écarts
…. Servir ou faire servir tous les jours à la messe, chanter les vêpres de
pour tout cela il lui sera fait un traitement de
- an III : brumaire : de
Bussy Jean Baptiste, exerce les fonctions de maître d’école communale seul
pendant quelques temps, concurremment avec le précédent avant qu’il n’en ait
définitivement pris la place ; il était originaire de Braye.
- an IV : frimaire : on le
trouve logé dans la grande du presbytère et faisant l’école dans la voûte,
situation qui dura encore plus de vingt ans après lui ; dès le 19 mars
1790 il était secrétaire-greffier de la commune et le fut jusqu’au 21 frimaire
an II, époque à
laquelle
il donna sa démission qu’il reprit ensuite le 22 frimaire an III ; les
délibérations écrites de sa main sont fort intéressantes et curieuses.
- en 1815, Jean Baptiste de Bussy était
instituteur à Lizy et le devint ensuite à St-Erme ; le 10 germinal an V il
et qualifié de maître d’école de Braye à l’état civil.
AN ?? : Lagillère Jean Louis
sus-nommé ; l’ état ds choses dont j’ai parlé plus haut ne dura que
quelques années ; l’ancien instituteur reprit son poste vers l’an V et le
garda jusqu’en 1814 ; il y a tout lieu de supposer qu’il y eut entre lui
et Bussy une sorte de concurrence, tant pour l’enseignement que pour le reste
des fonctions accessoires à celle d’instituteur car Largillière remplaça Bussy
comme greffier de la municipalité pendant la 2e année républicaine
et ce dernier reprit ensuite son poste (22 frimaire an 3).
- AN VIII : Largillière est
qualifié tisserand, il était d’une extrême sévérité
- 1814 : Camus François Thomas,
originaire de Ribemont (Somme) mort à 81 ans le 30 septembre 1858 ;
démissionnaire en 1841 ; il avait été militaire ; un de ses quatre
fils fut instituteur lui-même et en dernier lieu à Villadormange (Marne) ;
tous avaient une voix de basse admirable.
- 1841 : Pasques, Jean Baptiste
Clovis, originaire de Barisis, instituteur breveté du 2e degré
- 1841 : Thichez Louis Zacharie,
ex élèvede l’école nationale de Laon ; sortant de
Bruyères-sur-Fère
actuellement en retraite par suite d’infirmités à Presle et Boves son village
natal
- 1876 : Charlin, Anteny Namius,
originaire de Bosmont sortant de Lys-la-Commune, passe ensuite à Ronchères puis
à Serches en 1883
- 1878 : Avot Auguste Aimable,
originaire de Grougie sortant de Blanzy-les-Fismes, révoqué pour attentats à la
pudeur sur une petite fille de sa classe (condamné pour ce fait le 14 mai 1879
à quatre années d’emprisonnement ; il était ingambe ; il habite
actuellement à Grougis.
- 1879 : Massier Paul Augustave,
originaire de Braye en Thiérache, sortant de Proviseux, instituteur en
exercice.
Braye n’a jamais eu qu’une école mixte
laïque.
De 1674 à 1795, il est probable que les
instituteurs ont fait la classe dans des locaux qu’ils louaient ou qui leur
appartenaient en propre.
En 1795, la commune ne possédait pas
encore d’école c'est-à-dire de maison pour l’école.
Le 5 frimaire an III, on distrait du
presbytère quelques parties pour en faire la maison commune ;
l’instituteur Largillière est logé dans la grange et fait la classe sous la
voûte ; cet état de choses dure jusqu’en 1834.
En
En 1848, la maison commune est
construite mais on n’y habite qu’en 1850. C’est un vaste édifice de fort belle
apparence, malheureusement construit sur un plan défectueux (je l’ai décrit à
l’article propriétés communales) ; la commune y a fait plusieurs fois de
sérieuses améliorations.
La salle de classe a
Le mobilier scolaire est au grand
complet et bien entretenu par la commune.
En 1861, l’instituteur M. Thubez, fit
une souscription qui jointe à un vote du conseil municipal servit à fonder une
bibliothèque populaire ; une concession ministérielle fut accordée en
1876.
La bibliothèque possède à ce jours 220
volumes chiffre qui s’accroît sans cesse par les sommes votées chaque année par
le Conseil.
La commune a fait en 1884,
l’acquisition d’une superbe armoire-bibliothèque pour y serrer les livres
déposés jusque là sur des rayons.
Le logement de l’instituteur est sain
et en bon état ; il se compose de cinq pièces ; deux jardinets se
trouvent : l’un à l’est, l’autre à l’ouest de la maison commune ; en
outre, il y a un jardin scolaire de près de 10 ares au marais des Taureaux.
Les chiffres de fréquentation scolaire
sont les suivants :
-
en 1837 plus de 100 élèves sont présent
-
en 1877 on compte 74 inscriptions
-
en 1878 69
-
en 1879 76
-
en 1880 95
-
en 1881 105
-
en 1882 114
-
en 1883 118
-
en 1884 135
-
en 1885 121
-
en 1886 132
-
en 1887 121
Par suite des nouvelles dispositions
législatives le legs de
Sous l’habile direction de M. Thubez
l’école de Braye a été une pépinière où se sont formés plusieurs instituteurs
dont quelques uns ont exercé ou exercent encore dans l’Aisne ;
En 1883, octobre, un jeune homme de
Braye sortant de l’école normale de Laon et pourvu d’un brevet supérieur a été
nommé instituteur adjoint à Vailly où il exerce ses fonctions.
L’école de Braye possède une section de
bataillon scolaire comprenant environ une trentaine d’enfants.
La commune a fait l’acquisition de 20
superbes fusils pour les manœuvres et l’état en a donné trois propres au
tir ; il y a quelques fusils de bois pour les plus petits élèves.
Les leçons de couture sont données aux
jeunes filles par une directrice spéciale régulièrement nommée ; caisse
d’épargne scolaire : 64 livrets
- canal de l’Oise à l’Aisne :
Ce canal dont j’ai eu l’occasion de
parler à plusieurs reprises, part d’Abbécourt, sur l’Oise remonte le cours de
l’Ailette jusque près de Chevregny, entre en souterrain au lieudit les
Vaumaires (Chevregny) et en sort au Moulin de Delay (Braye) ; (longueur du
tunnel, environ
Des
avantages sur le commerce et à l’industrie, mais il sera toujours pour Braye,
dont
Il
enlève les meilleures terres, d’une médiocre utilité.
Les premiers sondages ont commencé en
1878, les difficultés que l’on a eu à vaincre ont été innombrables.
Du côté de Braye, le travail a marché
lentement, mais il a pu se continuer jusqu’à présent sans accident sérieux,
grâce aux précautions de l’administration des ponts et de l’entreprise Maurel
dont le savoir et la ténacité surmonteront tous les obstacles.
Il n’en a pas été de même sur le
versant de l’Oise ; l’eau et le sable bouillant rendant la besogne
impossible avec les moyens ordinaires, il a fallu employer l’air comprimé pour
refouler les sources nombreuses qui inondaient les fouilles.
Une installation grandiose a été faite
aux Vaumaires ; plus de douze machines à vapeur avec compresseurs
fournissaient l’air indispensable et l’électricité pour l’éclairage ; un
téléphone met en communication constante les bureaux du dehors et le poste de
travail à l’intérieur.
Le percement avançait petit à petit
quand, le 18 août 1884, une terrible catastrophe vint en suspendre le cours.
Vers 6 heures du matin, au moment où le
poste de jour entrait dans la chambre à air, un cri se fit entendre ;
« en arrière nous avons des inondations dangereuses ! »
mais il était déjà trop tard , presque tous les ouvriers présents tombaient en
quelques secondes ; ceux qui suivaient ces malheureux purent à peine se
traîner dehors (on était alors à
Il fallait donc assister impuissant à
cet atroce spectacle que je ne pourrai jamais oublier ; beaucoup d’hommes
manquaient à l’appel, mais certains s’étant enfuis au début, on ignorait
combien il en restait ; les compresseurs soufflaient à toute vapeur ;
mais le danger durait toujours ; ce ne fut que vers trois heures du soir
que l’on put se rendre compte de toute l’étendue du désastre ; dix sept
cadavres furent retirés de la chambre à air et de la plate-forte y donnant
accès ; les malheureux asphyxiés avaient dû mourir instantanément ;
leurs membres n’étaient pas contractés ; plusieurs même avaient conservé
les couleurs roses des jours, on aurait dit qu’ils dormaient.
La douleur des parents et des amis des
victimes faisait peine à voir ; les populations voisines étaient
terrifiées car nul ne pouvait s’attendre à cet affreux malheur.
Parmi les morts figuraient 5 français
dont un de Lierval et un de Pargny Filain et 12 italiens.
L’inhumation eut lieu à Chevregny,
trois jours après, au milieu d’un immense concours de personnes ; les
obsèques furent célébrées avec toute la solennité désirable
M.
le Préfet de l’Aisne, quelques députés, une délégation du conseil général, le
vicaire général de Soissons, y assistaient ; la musique du 45e
de ligne faisait entendre ses accents lugubres qui s’harmonisaient bien avec
les sentiments des assistants.
Sur la tombe commune, M. Sébline,
préfet, et M. Fouquet député, prononcèrent en termes émus, l’éloge funèbre de
ces victimes du travail et du devoir.
Une souscription dont l’initiative est
due au conseil général, fut aussitôt ouverte pour venir en aide aux femmes et
aux orphelins délaissés ( la plupart des mineurs frappés étaient célibataires)
L’asphyxie était due aux gaz
s’échappant des lignites en combustion spontanée.
A la suite de cette catastrophe, tout à
fait imprévue, les travaux furent suspendus pendant longtemps.
L’administration des ponts employa tous
les moyens d’aération pour éviter le retour des accidents.
Depuis la combustion des lignites a
continué à plusieurs reprises ; maintes fois le travail a du
s’arrêter ; enfin, actuellement, il reste moins de
Pour mettre le comble à la série des
obstacles, l’argile aussi s’est mise de la partie ; (tête Oise, au-delà du
puits n°2).
Il y a quelques mois, une dilatation de
cette terre s’est produite dans tous les sens ; la poussée a été énorme et
rien n’a pu l’entraver.
La voûte cependant très épaisse a dû
céder sur quelques points ; l’avancement est momentanément impossible de
ce côté ; les travaux de réfection se poursuivent activement avec des
matériaux de premier choix.
Souhaitons que le succès couronne cette
fois les efforts persévérants de tous ceux qui, a quelque titre que ce soit,
s’occupent de mener à bien cette œuvre gigantesque.
Il est à regretter cependant que les
dépenses nécessitées par le canal soient énormes, en ce moment surtout où
Le souterrain de Braye et le pont canal
de Bourg et Comin seront les ouvrages d’art dignes d’être visités.
A Braye en Laonnois, le 3 mai 1888
L’instituteur
Massier