GLENNES
1 – GEOGRAPHIE PHYSIQUE
1 – situation astronomique de la
commune : son étendue superficielle :
Longitude est : 1°23’’50’ ;
latitude : 49°21’’45’
Le village de Glennes n’a pour ainsi
dire, qu’une seule rue qui prend différents noms et quelques petits
embranchements, savoir
Rue |
Directions |
Longueur |
Largeur
moyenne |
Superficie |
1 Rue De la Lombardie |
De
l’ouest à l’est |
344 |
6 |
2064 |
2
la Grand Rue |
Du
nord au sud |
438 |
8 |
3504 |
3
rue Ambraguese |
De
l’ouest à l’est |
73 |
7 |
511 |
4
rue de la fontaine des mortiers |
De
l’ouest à l’est |
270 |
7 |
1897 |
Longueur
du village 1126 M |
|
1126 |
|
|
Embranchements |
Longueur |
Largeur
moyenne |
superficie |
1
rue de |
20 |
7 |
140 |
2
chemin de Baslieux (emb dans |
95 |
18 |
1710 |
3
rue de la grand Cour (emb dns la rue ombrageuse au nord) |
131 |
5 |
655 |
4
rue St Antoine |
75 |
8 |
500 |
Longueur
des rues de la commune |
1447 |
|
|
Place
de la grand Cour (entrée du village) |
50 |
30 |
1500 |
Superficie
des propriétés bâties |
|
|
17525 |
Etendue
superficielle de la commune |
|
|
3ha
01a56ca |
- son territoire :
Le territoire de Glennes est assez
vaste ; il a une superficie de 833 hectares, située en grande partie vers
l’est et le sud dans la direction du département de
Les territoires qui l’entourent
sont :
Distance
de Glennes aux territoires voisins
1
– Au nord, le territoire de Révillon 1000
mètres
2
– à l’est celui de Maizy 1700
3
– au sud-est celui de Muscourt 1500
4
– au sud, celui de Romain (Marne) 2000
5
– au sud celui de Vaslieux (Marne) 1900
6
– à l’ouest celui de Merval
350
Le territoire de Glennes, pour la
facilité de son exploitation et de ses communications avec les villages
voisins, est sillonné par cinq chemins vicinaux en bon état de viabilité et un
chemin de grande communication n° 50 (d’Oeuilly à Fismes) qui longe sa limite
ouest vers Merval.
Ces chemins vicinaux sont :
Nom du chemin |
Numéro
du chemin |
longueur |
Au
nord, dans la vallée, celui de Glennes à Révillon |
1 |
1192 |
A
l’est sur le plateau celui de Glennes à Maizy |
5 |
1897 |
Au
sud-est sur le plateau celui de Glennes à Romain (Marne) |
3 |
2875 |
Au
sud sur le plateau celui de Glennes à Baslieux (Marne) |
2 |
1863 |
A
l’ouest (vallée) celui de Glennes à Merval qui prend naissance au chemin n°1
près du moulin de Glennes (au nord et aboutit au chemin de grande
communication N°50 au pied de la colline de Merval |
4 |
273 |
Longueur
totale des chemins vicinaux ordinaires |
|
8100 |
- son terroir :
(700 hectares) ; le terroir est
assez riche comme sol, seulement l’exploitation en est difficile, car sa plus
grande partie est située sur les plateaux de l’est et du sud ; il faut un
matériel de culture en proportion de cette situation.
- ses différentes divisions :
- hameaux : néant
- fermes :
4 fermes principales, dont trois
situées dans le village exploitant chacune environ 150 hectares, et une autre
(le moulin de Glennes) plus importante et très bien tenue qui exploite 300
hectares, tant sur le territoire de Glennes que sur celui de Révillon ;
elle est située à 500 mètres du village (au nord) sur le chemin vicinal de
Glennes à Révillon.
Un écart nommé le moulin de Glennes,
qui comprend une ferme et un moulin (2 paires de meules) ne formant qu’une
seule habitation ; il est situé au nord du village à 500 mètres ; la
population est de 21 habitants.
- lieux dits :
SECTION A :
Montagne de Cuchery Le Haut vent
La vigne du doyen chemin de uchery
Cuchery la
bouillette
Le chemin de Villers sous le rû
Le moulin de Glennes clos du moulin
Sainte Anne le château
Embedru Marais
de Cuchery
Marais Hardy Audessus des creutes
Fond de Cuchery la bossette
Cruie de Maizy mère Lucette
Terre Seillier Chemin de Muscourt
Les grèves Pissevin
Chemin de Beauregard Cou d’eron
Four Banal chemin de Maisy
Les creutes rouges terres
Multé Belle
vue
Creute Colette
SECTION B :
Clos trichet pré hasard
Ruelle trichet les minies
Fosses d’Avannes ru du voyeu
Jardin de l’hospice la justice gardon
Marais fourcan bigorne
La roise champ l’etrin
Fontaine à Mathieu le poteau
Fortes terres la glauxe
Forillon le carreau
Grand terrier la morte femme
Petit terrier la croisette
Les faucherons poirier attant
La truie borne carrée
Montagne de fresnois croix renoir
Pré du ruisseau la matte
Pré cullot les ecouveaux
Cheneviere du ruisseau la corbauche
Chemin de crusvoye bois des saules
Au dessus du grouard grouard du ruisseau
Grives de fresnois arbres de la maréchaude
Culée de tréfosse champs des pauvres
Tuileries croix rouge
Mauchamp chemin de roucy
Petites fosses la marnière
Poupille chemin de l’épine
Les yeulles couture notre dame
Les grès chemin du petit poirier
Chemin de meurival
SECTION C :
Chemin des alleux fontenelle
La maladrerie chemin du moulin
Le colombier la chainée
Vert pigeon le roi feu
Les alleux petit moulin
Fontaine Wardé la ferme
Derrière l’église le village
Cour de la cense trou coutant
La lombardie jardin matière
La brassarde fond de Vas
Le limoncet la fouillère
Les genières ravin marion
La pissotte la carrière
Ruelle de l’homme mort chemin des mottes
La gaie le
chapron
Derrière la ville chemin de baslieux
Au dessus du clos la cordiere
Chemin de fismes l’orme
Clef de la ville sous la croisette
Butte du prince chemin de braine
Champ de pies la brouettière
Terre de la cure gros buisson
Pré de vas la motte
Sous Merval
Total : 935 lieux dits.
- lieux dits remarquables :
La plupart des biens fonds du
territoire de Glennes appartenaient tant au chapitre de Laon qu’à plusieurs
associations religieuses.
Consultant certains lieux-dits, nous
trouvons :
-
la couture Notre Dame : située sur la montagne ; ce mot de couture
vient du mot coulture qui est devenu en bien des endroits culture.
La cathédrale de Laon étant placée sous
l’invocation de
Ce collège devait avoir à sa tête un
doyen (comme nous l’indique très bien un lieu dit- : la vigne du doyen)
qui possédait ce bien situé dans la vallée de Cuchery et exposé au nord-est.
Le lieu dit : le jardin de
l’hospice, annonce bien qu’il existait à Glennes un hospice ou hôpital ou
maladrerie.
Les biens du chapitre de la cathédrale
de Laon ont été confisqués à la révolution et dévolus, dit-on, aux hospices de
Laon ; ils sont actuellement sur le territoire de Glennes d’une contenance
de 105 hectares environ.
Les dames de la congrégation de Laon
possédaient aussi des propriétés à Glennes.
Il y a aussi un lieu-dit : Sainte
Anne : qui est situé sur le chemin qui relie le village à l’écart :
le Moulin de Glennes.
Un bien fonds appartenait aussi à la
cure, car dans la vallon appelé : fond de Vas il y a un lieu dit qui porte
le nom de : terres de la cure.
- indiquer les noms successifs
qu’aurait portés la commune :
Glagne, Glanna, Glagne, Glaigne,
Glames, Glennes
Le nom de Glennes ou Glanna lui vient e
sa distance moyenne de Soissons et Reims, que les archevêques de Reims
parcouraient fréquemment. G : cinquième consonne de l’alphabet, qui
correspond à 5 et lanna (lieue) ou 5 lieues. Ce mode de compter était fort en
usage au moyen âge ; on lui a donné aussi le nom de Belle Sud, dans doute
parce qu’il est bâti au pied des collines du sommet desquelles on jouit d’une
belle vue du côté du sud.
- autre version
Le nom de Glennes ou Glannes – les deux
orthographes étaient d’usage ; vient d’un mot dont l’origine est fort
ancienne : c’est le mot Glen.
Plusieurs philologues ou linguistes
pensent qu’il est celtique ; d’autres prétendent qu’il appartient à la
langue primitive, le mot grec : Yanvn à la même signification.
Ce radical Glen se trouve en bretagne,
en Angleterre, en Ecosse et dans les langues scandinaves.
Quelles que soient l’origine ou
l’antiquité de ce mot et malgré la diversité des langues qui le contiennent, la
signification qui y est attachée reste la même ; c'est-à-dire l’idée de
creux ou cavité, l’indentique du mol val : ce mot de Glennes est isolé et
paraît avoir même disparu au milieu des noms des différentes communes voisines
comme Longueval (longval), Barbonval (riant val et touffu), Merval (serré), Meurival (mûrissement).
D’après l’observation présentée
ci-dessus, on voit que cette différence n’existe que dans le mot, mais qu’il y
a identité quant à l’idée.
La position physiquede Glennes
confirme, non seulement le sens du mot, mais aussi jusqu’à son orthographe,
car, situé à k’ouverture de quatre petits vallons, dans le flanc des
collines ; le mot Glennes se trouve au pluriel ; cette orthographe du
pluriel est conforme à celle des langues anciennes car pour exprimer une
augmentation, une collection, une pluralité, elles doublaient la consonne
finale du radical, puis plaçaient un S terminal pour indiquer le pluriel. Quant
à l’E muet, interposé entre l’N et l’S il est tout simplement euphonique ;
c’est une addition qui a dû être la modification la plus récente relativement,
mais conforme au génie des langes de race latine, lorsque leur influence s’est
fait sentir longtemps après l’invasion et l’établissement des races
barbares ; sa prononciation traditionnelle et actuelle des habitants est
Glanes, et tout étrange qu’elle paraisse elle a sa raison d’être la vraie, car
au XIe siècle, ce nom était orthographié indifféremment Glennes ou Glannes,
comme il apparaît dans une relation de l’époque ; la substitution d’une
voyelle A ou E est fréquente dans les langues de race latine et même dans la
langue grecque suivant le dialecte usité ; dans tous les cas, nous avons
en français un mot de prononciation courante et usuelle qui peut servir de
parrain autorisé à notre prononciation Glanes ; c’est le mot FEMME qui ne
se prononce pas autrement que FAME.
- anciennes mesures :
L’ancienne mesure locale de Glennes
était :
1 – mesures linéaires : onze
pouces par pied et vingt deux pieds par verge
2 – mesures de superficie : la verge
carrée de vingt deux pieds de côté ; vingt huit verges constituaient le
pichet et cent douze verges faisaient l’arpent
La concordance actuelle est pour
l’ancien arpent : 43a 91 c
C’était don un arpent intermédiaire
entre l’arpent des eaux et forêts qui était de 51O7 mètres carrés et celui de
Paris qui était de 3418 mètres carrés.
La verge superficielle était donc de 38
centiares 3125 ; les fractions de verge superficielle étaient des
douzièmes de verges soit 40 pieds superficiels 1/3.
- relief du sol (monts et collines)
Glennes est situé au fond d’une large
gorge qui regarde la vallée de l’Aisne, au nord ; la plus grande largeur
de cette gorge (est à ouest) peut avoir 1800 mètres et son enfoncement à partir
de Révillon (nord au sud) peut avoir 3 kilomètres ; les collines qui
entourent Glennes peuvent avoir 150 à 180 mètres de hauteur ; elles
séparent le bassin de l’Aisne de celui de
- météorologie :
Les orages terribles, sont peu
fréquents à Glennes, à cause des collines qui leur font obstacles ; bien
souvent ils se portent, soit dans la vallée de
- géologie :
La terre arable et le sous sol sont
très variables ; sur le plateau (sud) confinant le département de
Terrains tertiaires
- hydrographie :
ruisseaux :
Un ruisseau et deux autres, d’une très
minime importance qui sont ses affluents, l’un sur la rive gauche et l’autre sur
la rive droite.
-
leur direction dans la commune :
Ce ruisseau coule du sud au nord et va
se jeter dans l’Aisne en passant à Révillon ; il est situé à l’est de la
commune.
-
lieux où ces cours d’eau prennent leur source :
Au lieu dit « le bois des Saules »
sur le territoire de Glennes au sud est à 450 mètres du village
- les marais : leur situation,
leur superficie, sont-ils en voie de dessèchement :
Les marais sont situés au nord-est du
territoire et du village ; leur superficie est de 10 hectares ; ils
ne sont pas en voie de dessèchement ; qualité bien médiocre
- les bois et forêts : leur
superficie et leurs principales essences :
Les bois sont situés surtout sur le
flanc des colins qui dominent Glennes ; leur superficie est de 10
hectares.
Les principales ressources sont :
le boule, le chêne, l’aune, le frêne et le sapin ; dans les marais il y a beaucoup de peupliers, appelés
suisses.
- faune communale :
Le blaireau, le renard, lièvre, lapin
de champs
- chiffre de la population :
augmente-t-elle ou diminue-t-elle ? A quelles causes faut il attribuer ses
changements :
La population est de 307
habitants ; elle tend depuis longtemps à diminuer ; la cause de cette
décroissance consiste en ce que, le pays étant essentiellement agricole, la jeunesse
ouvrière qui préfère la vie et les travaux de la ville l’abandonne volontiers.
- nombre de mariages, naissances et
décès dans les dernières années :
De 1813 à 1853 : année
moyenne : 3 mariages 8, ¾ naissances et 8,1/20 décès
Années |
Mariages |
Naissances |
Décès |
1813
A 1823 |
32 |
95 |
73 |
1823
A 1833 |
30 |
92 |
108 |
1833
A 1843 |
32 |
83 |
72 |
1843
A 1853 |
26 |
79 |
69 |
TOTAL |
120 |
349 |
322 |
40
années moyennes proportion |
3 |
8,3/4 |
8,1/20 |
De 1853 à 1883 : année
moyenne : 2,13/15 mariages, 6,17/30 naissances, 8,3/10 décès
Années |
Mariages |
Naissances |
Décès |
1853
A 1863 |
29 |
60 |
81 |
1863
A 1873 |
30 |
62 |
89 |
1873
A 1883 |
27 |
75 |
79 |
TOTAL |
86 |
197 |
249 |
Année moyenne |
2,13/15 |
6, 17/30 |
8
3/10 |
Du 1er janvier 1874 au 31
décembre 1883 (10 ans) année moyenne : mariages 2, naissances, 7 8/10,
décès 7 9/10
Années |
Mariages |
Naissances |
Décès |
1774 |
4 |
8 |
9 |
1875 |
5 |
8 |
8 |
1876 |
2 |
12 |
6 |
1877 |
1 |
8 |
5 |
1878 |
2 |
0 |
6 |
1879 |
2 |
5 |
11 |
1880 |
2 |
7 |
11 |
1881 |
3 |
8 |
5 |
1882 |
2 |
7 |
11 |
1883 |
1 |
6 |
7 |
TOTAL |
24 |
78 |
89 |
- particularités sur la constitution
physique des habitants :
Les habitants sont d’une bonne
constitution physique en général ; ils sont robustes, vifs et habiles à
tous les travaux corporels ; il n’y a pas d’enfants rachitiques ou
contrefait ;
- leur régime alimentaire :
Ils se nourrissent en grande partie de
légumes ; néanmoins, ils élèvent beaucoup de lapins ; ce qui leur
fournit une nourriture saine et un peu substantielle ; presque chaque
maison tue un porc par an qui lui donne, lard, graisse et viande ; les
gens aisés ont leur pot au feu tous les dimanches ; le pain employé n’est
plus le pain de seigle d’autrefois mais du bon pain blanc fourni par le
boulanger d’alentour.
Les boissons en usage sont le vin,
l’eau et la bière, le cidre n’et pas en usage à cause de la rareté des
pommes ; depuis une dizaine d’années, le vin toujours trop cher, a été
remplacé par le café qui se boit dans les demeures les plus pauvres.
- leur longévité :
Elle dépasse la durée moyenne de la
vie ; la commune a toujours possédé des vieillards d’un âge très
avancé ; en ce moment, il existe encore un homme et une femme qui ont
atteint leur 88ème année, et leur santé et leurs forces actuelles
leur promettent encore quelques années d’existence car ils ne sont ni caducs ni
infirmes
Nombre
de personnes décédées depuis 40 ans de |
70
A 75 ANS |
75
A 80 ANS |
80
A 85 ANS |
85
A 90 ANS |
90
A 95 ANS |
95
A 100 ANS |
Du
1.1.1844 AU 1.1.1854 (72 décès) |
3 |
6 |
8 |
|
|
|
Du
1.1.1854 AU 1.1.1864 (81 décès) |
10 |
7 |
3 |
3 |
1 |
|
Du
1.1.1864 AU 1.1.1874 (89 décès) |
7 |
9 |
9 |
4 |
1 |
|
Du
1.1.1874 AU 1.1.1884 (79 décès) |
19 |
9 |
6 |
2 |
1 |
|
TOTAL |
30 |
31 |
26 |
9 |
3 |
|
- mortalité depuis 1844
1844
A 1864 |
Moyenne
de l’âge des décédés |
1864
A 1884 |
Moyenne
de l’âge des décédés |
1844 |
37
½ |
1864 |
49 |
1845 |
72 |
1865 |
26 |
1846 |
23 |
1866 |
41 |
1847 |
39 |
1867 |
62 |
1848 |
60 |
1868 |
46 |
1849 |
50 |
1869 |
29 |
1850 |
39
½ |
1870 |
46 |
1851 |
20 |
1871 |
39 |
1852 |
35 |
1872 |
37 |
1853 |
25 |
1873 |
59 |
1854 |
32 |
1874 |
56
½ |
1855 |
27
½ |
1875 |
28 |
1856 |
28 |
1876 |
73
½ |
1857 |
32
½ |
1877 |
70 |
1858 |
38 |
1878 |
46 |
1859 |
29
½ |
1879 |
55 |
1860 |
39 |
1880 |
50 |
1861 |
50 |
1881 |
42 |
1862 |
60
½ |
1882 |
35 |
1863 |
47 |
1883 |
34 |
|
815 |
|
924 |
1844
A 1864 : moyenne 4Oa7/10
1864
A 1884 : moyenne 46 a 1/5
- leur caractère, leurs mœurs, leurs
jeux :
Leur caractère est indépendant, mais
franc et loyal. Leurs mœurs sont bonnes, leur conduite est en général très
régulière ; ils sont polis, honnêtes et économes ; les cabarets sont
peu fréquentés et il y en a peu d’adonnés à l’ivrognerie.
Leurs jeux ne sont pas nombreux, car
ils jouent très peu ; ils se composent : 1 – du billard, des cartes
et des quilles. Il n’existe presque plus de réunions privées car les vrais amis
sont rares. Chacun reste maintenant chez soi et semble se vouer à l’isolement.
- leur langage :
Leur langage est assez
correct sous le rapport du français ; ils n’ont pas de patois
marqué ; cependant ils prononcent ON pour AN ; les enfants font souvent
ces fautes ; ils écrivent ON pour AN ; je suppose pour dire le mot
FEMME ils prononcent FOMME ; pour dire QUAND, ils emploient comme
exemple : au lieu de dire : j’irai quand j’aurai le temps, ils
disent ; j’irai comme j’aurai le temps ; presque tous grasseyent ;
quant à leur manière de causer entre eux, elle est souvent empreinte de
grossièreté ; il semble que ce soit une certaine habitude dans on aurait
mauvaise grâce à se départir entre la majeure partie des ouvriers seulement.
- l’instruction :
Leur instruction en général est encore
assez faible ; ils commencent depuis quelques années à lire les journaux.
Grâce à l’institution bienfaisante de
la loi du 28 mars 1882 et à son application rigoureuse dans la commune, il y a
pour l’avenir beaucoup d’espoir d’amélioration.
Depuis trois ou quatre ans surtout, les
livres de la bibliothèque populaire sont lus et relus ; celle-ci comprend
200 volumes ; et annuellement le nombre de prêts est de près de 400 ;
tandis qu’il n’était que de 25 ou 30 il y a 8 ou 10 ans ; ce résultat est
dû en grande partie (pour ne pas dire davantage) à la salutaire impulsion
donnée par une autorité hiérarchique qui a eu le pouvoir depuis peu, de
stimuler le zèle des instituteurs à ce sujet en les priant, avec la plus
grande instance, d’obliger pour ainsi dire, les habitants à lire en leur
faisant parvenir les livres chez eux ; ce moyen a eu la chance de réussir
et on en continuant à le pratiquer il portera remède à ce manque d’instruction
et d’éducation qui fait, comme je le relate plus haut, que le respect mutuel
n’existe pas chez cette masse ignorante qui n’est pas complètement responsable de
ce mal car elle n’a pas reçu dans son enfance de ces bonnes leçons d’éducation
qui policent une nation.
Ce qui manque dans nos bibliothèques
populaires, ce sont des traités d’instruction civique et morale, comme ceux de
Paul Bert, Compayré, Pierre Laloi, etc …
Les éléments ne connaissent ni leurs
droits, ni leurs devoirs, ils parlent de la politique à tort et à
travers ; et comme l’instituteur n’ose trop entrer dans ce domaine, il
arrive bien souvent qu’ils se fourvoyent ; ces livres d’instruction
civique et morale mettraient plus de fixation dans leurs idées ; il est
vrai que les communes ainsi que les instituteurs peuvent en faire l’achat
(c’est ce dont l’instituteur soussigné va s’occuper).
- flore communale :
Digitale ortie pavot cynoglosse
Buglosse Chrysanthème muguet perce
neige
violette nielle Bluet gueule
de lion
véronique crocus saponaire souci
aconit mille pertuis coquelicot hellebore
bouillon
blanc chicore sauvage datura acanthe
coucou absinthe armoise pensée
verveine anthémis giroflée jaune pissenlit
anémone paquerette
- plantes vivaces ou trisannuelles
des jardins :
Croix
de Jérusalem aubrétia larme de Job
Saxephage helebore sédum
Chardon
bénit julienne anthémis
Paquerette
(marguerite) tris pivoine
Fraxinelle muguet mignardise
Campanule véronique adonide
Phlox célium
(lis) aster
Crocus
ou safran varié corbeille
d’or lin
Auricule
(oreille d’ours) corbeille
d’argent (alysse)
Digitale jacinthe aconit
- plantes annuelles ou bisannuelles
des jardins :
Gilui collensur œillet d’inde œillet
de chine
Silène œillet de poete lin à grande fleur belle
de jour
Zennia souci némophile julienne de Mahon
Réséda balsamine myosotis pétunia
Ficoide pavot double pensée pied
d’alouette
Tagette belle de nuit pois de senteur verveine
Phlox coquelicot immortelle lunaire
Malope charkia soleil reine marguerite
Capucine cymoglosse
- fleurs à racines
tuberculeuses :
Dahlia canna amaryllis diclytra
Glaieuls
et tulipes
A Glenne, le 27 janvier 1884
L’instituteur
2 – GEOGRAPHIE HISTORIQUE
- évènements remarquables dont la commune a été le
théâtre :
1 - Glennes était de la généralité de Soisssons, des
baillage, élection et diocèse de Laon ; dès le 9eme siècle, la terre de
Glennes appartenait au chapitre de Laon qui y avait établi un petit chapitre
composé de huit chanoines ; pendant les courses des Normands, ce chapitre
fut supprimé et réuni à celui de Laon.
En 1073, Ebles, comte de Roucy, s’empara à main armée de la
terre de Glennes, passa au fil de l’épée les habitants qui voulurent lui
résister, livra leurs maisons aux flammes et frappa une forte contribution sur
les habitants, mais peu de temps après, il s’amenda et il restitua la terre de
Glennes au chapitre de Laon qui l’a gardée jusqu’à la révolution.
Comme seigneurs de Glennes, on remarque :
- Raoul de Glennes 1147/1153
- Baudoin de Maizy 1153/1157
- Arnoux de Glennes, seigneur laïc, avoué ou défenseur
militaire du chapitre de Laon pour le fief de Glennes.
On ne connaît pas ses
successeurs jusqu’en 1635. A cette date apparaît la famille de Hédouville.
- Jean de Hedouville, chevalier, vicomte de Glennes,
seigneur de Frémécourt, de Révillon, et en partie de Villers en Prayères,
habita le château de Glennes. Il épousa le 5 avril 1540 ; par contrat
passé à Ham, Suzanne de Cormery, de la maison de Morienne, demoiselle d’honneur
du sire de Moy ; il devient seigneur de Villers en Prayères par ce
mariage. Il est probable qu’il est devenu acquéreur des fiefs de Glennes et de
Révillon, car pour se marier entre nobles il fallait posséder un fief noble.
Ce Jean de Hédouville, dit l’aîné, est le premier membre de
cette famille qui se soit établie dans le Laonnois ; il était le fils de
Hédouville Louis, seigneur de Dampleux et de Jeanne de
Il eut pour successeur Louis de Hédouville, chevalier,
seigneur et vicomte de Glennes, de Révillon et de Villers en Prayères en
partie ; mais lui et ses sœurs
vendirent une partie des biens qu’ils avaient hérités de leur père à Glennes et
une maison sise à Villers en Prayères, tout en conservant le château
seigneurial de Glennes ; ce Louis de Hédouville fut ce fameux seigneur qui
reçut des blessures mortelles au combat de Vitry (26 février 1590) ; il
était né à Glennes et avait fait ses études à l’université de Reims ; dans
son enfance, il avait fréquenté l’école de Glennes ; sa veuve, Elisabeth de
Mutigny, continua à habiter Glennes où sans doute elle décéda.
On raconte que le 1er mars 1590, elle partit de
Glennes, munie d’un sauf conduit de la princesse de Sedan, duchesse de Bouillon
pour aller porter la rançon de 300 écus d’or à l’effet d’obtenir la liberté de
son fils aîné, François de Hédouville fait prisonnier à Vitry ; le sauf
conduit décrit l’équipage de la veuve de Hédouville ; elle voyageait en
coche avec deux de ses enfants mineurs, des hommes d’armes à cheval et deux
femmes de chambres.
Ce François de Hedouville était né à Glennes en 1573, il fut
maître d’école du roi et membre de son conseil privé ; il épousa Nicole de
Creil et devint, par son mariage, seigneur de Révillon en totalité et de
Merval. Il avait obtenu à un très haut degré la confiance de Louis XIII. Il
habitait Glennes encore en 1621, car, c’est là, dans son château, qu’il reçu
Ferdinand de Gonzague et sa sœur, Bénédicte de Gonzague, pour suivre son fils
sur les fonts de baptême, Ferdinand de Hédouville, chevalier, seigneur de
Merval.
La campagne d’Italie, sous Louis XII, avait fourni aux deux
familles de Gonzague de Hédouville l’occasion de se connaître.
Lorsqu’en 1503, Louis XII confia le commandement de son
armée à François de Gonzague (père de Ferdinand de Gonzaque) marquis de Mantoue,
il lui adjoignit, comme lieutenant général, Louis de Hédouville, père de Jean
de Hédouville, baron de Sandricourt, chambellan du roi, capitaine d’Arques et
bailli de Caux. Louis de Hédouville était digne de ce choix ; les Italiens
en rapportent une belle preuve. Ce dernier était chargé de défendre un pont
jeté sur le Garigliano par les Français ; il fut attaqué par le plus
audacieux des généraux espagnols, et après une action sanglante, à laquelle
Bayard se trouva, l’ennemi fut repoussé avec une grande perte.
Il fallait profiter de ce succès pour tirer l’armée d’une
position malsaine en livrant une bataille décisive ; Gonzague s’y
refusa ; il avait déjà manqué deux occasions de combattre ; Louis de
Hédouville l’accusa de trahison et le provoqua même en combat singulier,
l’Italien se retira prétextant qu’il était malade ; peu de jours après ses
troupes passèrent à l’ennemi et cette défection eut des suites funestes ;
on persuada au roi que Gonzague avait été injustement soupçonné ; De Hédouville
fut exilé et mourut de cette disgrâce ; Louis XII, détrompé par Bayard,
donna plus tard des regrets mais trop tardifs à l’un de ses meilleurs
officiers.
La veuve de François de Hedouville, Nicole de Creil,
continua d’habiter Glennes ; ses deux fils aînés habitaient les deux
châteaux de Révillon et de Merval ; elle loua une partie de ses biens,
mais elle se retint le droit de chasse dans ses garennes de Glennes où elle
chassait en costume de diane, le carquois sur l’épaule, suivant la mode de ce
temps là ; c’est ainsi qu’elle est représentée dans une peinture à
l’huile ; ce fut, paraît-il, la dernière personne de la famille de
Hédouville qui ait habité Glennes.
Jacques de Hédouville, frère de François de Hédouville est
aussi né à Glennes en 1579. Il fut reçu chevalier de Malte, après une
rigoureuse enquête, en 1502, qui a fourni de précieux renseignements sur la
maison de Hédouville. L’enquête eut lieu à Glennes, même ; on voit
qu’après les seigneurs, appelés à déposer, vint le curé natif de
Beaurieux ; Jacques fut inhumé dans l’église de Glennes où l’on voyait
encore en 1792, sa représentation en bronze, armée de pied en cap ; le
métal a été fondu à cette époque ; on voit encore dans cette enquête que
le château de Glennes était beaucoup fréquenté par Monseigneur René de Bussy
d’Amboise et Mme de Balagny.
Sont encore nés à Glennes, un frère et trois sœurs de ce
Louis de Hédouville, fameux ligueur tué à Vitry.
Ce sont : Claude de Hédouville qui mourut jeune, sans
trace d’alliance ; 2 – Anne de Hédouville, mariée à Claude de
Pargny ; 3 – Catherine de Hédouville, mariée à Louis de Condé, tous deux
demoiselles d’honneur de Monseigneur de Bussy d’Amboise, au château de
Mogueville, près Bar le Duc ; 4 – une autre Anne de Hédouville qui épouse
Charles de Brion ; celui-ci devint plus tard, seigneur de Glennes, du chef
de sa femme ; car elle n’avait pas vendu comme ses sœurs sa portion
d’héritage de Glennes ; dès ce moment, la famille de Brion paraît à
Glennes.
- autres renseignements :
1 – Glennes faisait autrefois partie de l’Ile de France et
dépendait du grand baillage du Vermandois et du siège présidial de Laon ;
en 1778, Dupont était syndic de Glennes, c’est-à-dire maire ; la paroisse
de Glennes dépendait de la subdélégation de Craonne dont M. Merlé était subdélégué ;
cette subdélégation faisait partie de l’élection de Laon et de la généralité de
Soissons dont M. Lepelletier de Mortefontaine était intendant.
Nous extrayons du rapport de M. l’abbé Précheur, secrétaire
de la société historique et archéologique de Soisson, dans sa séance du 14 juin
1861, sous la présidence de M. de
« Nous
avouons ne savoir de ce village que ce qu’en disent MM Dévisme et Malleville,
selon lesquels il appartenait dès le IXeme siècle au chapitre de Laon ;
qu’en 1073 le comte de Roucy Ebles II s’en empara de vive force et le
pilla ; le fait est qu’il fut dénoncé au pape Grégoire VII, par Manassès
de Gournay, archevêque de Reims pour des pilleries du même genre exercées par
lui sur les terres de l’église de Reims »
Il est question de Glennes dans une lettre de Pardule,
évêque de Laon à Hincmar de Reims où le premier exprimait à son métropolitain
le désir de l’entretenir ; ne pouvant aller le trouver faute de chevaux
dans un lieu rempli d’aspérités au dessus de Rilly (loca asperiora infra
rigasium) il ignorait en quel endroit, d’un accès plus facile, il pourrait oser
le mander ; voici l’itinéraire qu’il trace à Hincmar afin qu’ils puissent
se rencontrer.
« Le 17 des calendes de janvier, il (Hincmar) sera à Versenay
(Verdunacum) il y restera le 18, il ira le long des montagnes de Reims par le
chemin appelé (via barbarica) chemin de
Vers 1770, un nommé Prince Pierre, né en 1720 à Glennes,
fils de Jean Prinet, était grand métayer, juré de l’université de Paris, pour
le Vermandois, et, en cette qualité, il était autorisé à porter les armes de
France.
Il habitait Paris ; il résigna sa charge en 1784 et fit
le commerce de cheveux ; il faisait les coupes, classait les cheveux par
teintes et longueurs ; il les dégraissait, puis les gardait dans des sacs
de peaux ; il fut, en 1784, le véritable fondateur, à Paris de cette
profession, en ouvrant sa maison, rue Grenetat, N°7, à l’endroit où se trouve
actuellement la place St Nicolas des Champs.
Son fils Pierre Joseph Prinet, entraîné par la vocation des
études mathématiques, se distingua comme ingénieur ; M. Verniquet se
l’adjoignit pour le grand travail du plan de Paris qui porte son nom.
En 1792, il reçut du ministère de la guerre le brevet de
capitaine, ingénieur géographe et fut envoyé à l’armée de l’ouest en
Vendée ; plus tard, il fit un projet de radeaux destinés à la descente
projetée en Angleterre ; il vint habiter le moulin de Glennes.
Son frère, Pierre Auguste Prinet, né à Glennes, fit en 1792,
partie comme adjudant major (élu) du bataillon des volontaires du temple,
quartier qu’il habitait à Paris ; il mourut à Glennes en décembre 1850.
Il est probable qu’il y avait à Glennes, haute, moyenne et
basse justice car il y a deux lieux dits nommés « la justice gardon et le
poteau » c’était un droit des seigneurs laïcs, sauf à l’exercer sous le
contrôle du seigneur principal, le chapitre de Laon.
Il parait qu’il y avait à Glennes ou sur son territoire un
petit prieuré de l’ordre de St Jean de Jérusalem et que c’est à la munificence
de cet ordre qu’on doit la construction de sa belle et vaste église.
Le couvent de ce prieuré était construit au lieu dit :
« le colombier » entre le moulin de Glennes et le village ; on
en trouve encore quelques vestiges ; il y avait aussi près de ce couvent
une maladrerie, car le chemin en face porte le nom de : « chemin de
la maladrerie ».
- voies gauloises et voies romaines, en existe-t-il
dans la commune ?
Il existe une voie romaine nommée « le chemin de Roucy »,
entre Vailly et Roucy.
Elle est située sur le territoire, au sud, sur le plateau.
Sa direction est de l’ouest à l’est.
- existe-t-il quelques lieux portant le souvenir d’un
champ de bataille ? Quelles découvertes y a-t-on faites ? Monnaie,
armes, poterie, figurines en terre cuite ou en métal ?
Non ; avant la bataille de Craonne, 1814, les Russes
ont campé pendant quelques temps sur le plateau de Glennes.
- trouve-t-on dans la commune d’anciens monuments
remarquables ? (murailles très épaisses, statues ou fragments de figures
en pierre ou en bronze) ?
Il y a l’église.
On trouve un peu partout des constructions au dessus du sol,
c’est-à-dire des substructions ; au lieu dit « la ferme », se
trouve une espèce de cave, long corridor de 1m50 de largeur, praticable sur un
parcours de 70 à 80 mètres ; à cette distance, elle a été murée ;
mais d’après le témoignage des anciens, elle a été parcourue bien au-delà dans
la direction de l’église ; son peu de largeur semble indique un passage
souterrain et non une cave ; il est voûté en ogive comme la plupart des
caves anciennes.
L’une de ces constructions est remarquable en ce que son centre
est occupé par une colonne qui reçoit des retombées des deux côtés qui
l’entourent ; elle est située à côté de la maison commune.
La plupart de ces caves sont bâties en pierre de fort bel
appareil ; à côté de l’église dont il n’est séparé que par une distance de
5 mètres, se trouve le lieu dit « le château » ayant l’apparence
d’une petite ferme ; c’est là incontestablement qu’habitaient les
chanoines du chapitre de Laon ; située sur une sorte de cap d’où la vue
embrasse presque toute la vallée et les pentes des collines qui l’entourent,
cette habitation était certainement très agréable ; le cimetière, attenant
à l’église, était flanqué de tours à
chacun de ses angles ; elles avaient environ 3 mètres de diamètres à
l’intérieur ; les vestiges d’une seule se voient encore à l’angle
est ; les autres sont démolies jusqu’au sol ; mais leurs fondations
doivent rester intactes.
- a-t-on retrouvé un ancien cimetière ? Quel est
l’âge des sculptures, quelles sont leurs particularités ?
On a trouvé sur divers points du territoire des ossements
humains, mais on ne peut prouver qu’ils indiquent l’emplacement d’un ancien
cimetière.
- la commune possède-t-elle une ou plusieurs
églises ? Leur vocable, date du patron, donner la longueur de chaque
église à l’intérieur, décrire le monument, son style, son âge, ses
particularités (sculptures, peinture murale, pierres tombales, tableaux,
tapisseries, vitraux, mobilier ancien :
La commune possède une église ; le vocable est St
Georges ; la date est le 23 avril ; la longueur de l’église, à l’intérieur,
est de 33 mètres ; c’est un monument remarquable, à divers titres et il
mérite d’attirer l’attention des architectes diocésains et de la commission des
monuments historiques ; le style est roman et gothique ; les voûtes
sur le chœur et sur le portail sont jolies, celles de la nef sont démolies et
remplacées par un plancher ; les colonnes des piliers sont belles, les
chapiteaux sont ioniques, corinthiens, composites et surtout gothiques.
Au dessus du porche et des bas côtés, se trouvent deux tours
dont les vestiges existent très bien ; la tour du clocher qui a déjà une
certaine hauteur, n’a plus que les ¾ de l’élévation qu’elle avait
autrefois ; elle devait être surmontée d’une flèche ; avant la
révolution, elle contenait trois cloches de très fortes dimensions ; il y
en avait deux dans une chambre supérieure et une autre, la plus grosse, dans
une chambre inférieure ; pendant la révolution un délégué de
D’après les anciens, la plus petite laissée à la commune
servit en 1811 à en couler 8 autres dans Glennes même qui sont : 1 – les
trois cloches actuellement dans le clocher de Glennes ; 2 – les trois
cloches de Baslieux les Fismes ; 3 – la cloche de Serval ; 4 – une
autre au pays du fondeur Antoine.
L’église est orientée vers l’est-nord-est, ainsi que
beaucoup d’autres pour rappeler que Jésus expirant sur la croix inclina sa tête
vers la droite.
Il existe dans l’église une pierre tombale dont
l’inscription a disparu ; on est porté à croire qu’elle indique
l’emplacement où Jacques de Hédouville a été inhumé.
- y a-t-il dans la commune une ancienne abbaye ?
Qu’en reste-t-il ? A quel ordre religieux appartenait-elle ?
Il a existé à Glennes un prieuré de l’ordre de St Jean de
Jérusalem ; le couvent était construit au lieu-dit : « le
colombier » entre le moulin de Glennes et l’extrémité du village ;
quelques fondations ont été retrouvées.
- y a-t-il une maladrerie ? Faire connaître les
traditions qui s’y rattachent :
Il est certain qu’il y a eu une maladrerie, car il existe un
chemin rural, près de l’emplacement du couvent, qui porte le nom de
« chemin de la maladrerie ».
- existe-t-il une fontaine visitée par les
malades ? Nature des maux qui lui est attribuée ? Souvenirs et
légendes qui se rattachent à cette fontaine ?
Il existe une fontaine nommée
- s’il existe un ancien château, dire s’il est
fortifié ; en donner les dimensions, la description, l’histoire, rapporter
les traditions populaires qui s’y rapportent :
L’ancien château de la famille de Hédouville était bâti près
de l’église au lieu dit « le château » ; il n’existe plus de
vestiges.
- faire l’inventaire des documents historiques de
toute nature qui se trouvent dans les archives communales, paroissiales, dans
les notariats ou chez les particuliers :
Il y aurait eu beaucoup à dire sur cette question
malheureusement les archives communales ayant été incendiées en 1800, il n’en
reste plus rien avant cette date.
- les écoles : leur ordre d’enseignement,
sont-elles ecclésiastiques ou laïques ? Date de leur fondation ;
nombre d’élèves, description des bâtiments ; historique de l’instruction
dans la commune :
La commune de Glennes possède une école mixte ;
enseignement primaire mutuel ; elle est laïque ; la date de sa
fondation est inconnue ; il est probable qu’elle existe de temps
immémorial car, Louis de Hédouville, fameux ligueur, tué à Vitry, 1590, avait
dans son enfance fréquenté l’école d Glennes, ainsi qu’il est dit dans la
partie historique.
Le nombre des élèves est de 55 élèves de 5 à 14 ans.
Elle est située au nord du village ; elle fait face à
l’est et d’un côté elle longe la rue de
Elle a quatre fenêtres dont la surface est 9m60
Historique de l’instruction : néant
GEOGRAPHIE ECONOMIQUE
- état des terres : assolement, jachères,
engrais, principaux instruments aratoires ; les céréales :
L’assolement est triennal, peu de jachères, elles tendent à
disparaître complètement.
Engrais mixtes : fumiers, parcage, guano, tourteaux et
engrais divers commerciaux.
Charrue, brabant, scarificateur, semoir, houe à cheval, erse
en fer et en bois, croskill, brise-mottes, rouleaux en bois et en fonte,
faucheuse, moissonneuse, rateleuse à cheval, charrette, chariot.
Céréales : froment, seigle, orge, avoine et un peu de
sarrazin.
- prairies naturelles et artificielles : vaines
pâtures, usages existants au sujet des pâturages :
Naturelles : 3 hectares environ de mauvaise qualité
Artificielles : luzerne, sainfoin, trèfle anglais,
incarnat
Les troupeaux seuls ont le droit de vaine pâture ; il
n’y a pas d’usages existants au sujet des pâturages.
- les arbres fruitiers et la vigne :
Environ 150 cerisiers, 200 pruniers, 300 pommiers, 50
poiriers, 200 noyers.
3 hectares de vigne
- le houblon et la betterave :
Houblon : néant
Betterave : 100 hectares (culture industrielle
comprise)
- cultures de toutes espèces :
Haricots et pois ; pommes de terre ; navets ;
légumes potagers
- défrichements :
Très peu
- animaux domestiques :
85 chevaux ; 50 bœufs ; 20 ânes – 3
taureaux ; 69 vaches ; 20 génisses ; 10 chèvres ; 100
porcs ; 1200 moutons ; 30 ruches à miel
- animaux nuisibles :
Renard, blaireau, fouine, putois, rat, souris, belette,
herminette
Pigeons ramiers, corbeaux ; hibou ; buse ;
épervier ;
- insectes utiles l’abeille
- carrières, mines et minières :
La carrière de pierre tendre dont l’exploitation est
momentanément abandonnée.
- usines et manufactures :
Moulin de Glennes
- conditions des ouvriers :
Généralement, ils sont nourris et logés par leur patron
Fait à Glennes, le 4 mai 1888
L’instituteur
HINCELIN