Arrondissement de Laon

 

Canton de Craonne

 

MONTHENAULT

 

 

1 – géographie physique :

 

 

1 – situation de la commune : son étendue superficielle, son territoire, son terroir, ses différentes divisions : hameaux, fermes, écarts, dépendances, lieux dits :

 

         Monthenault une des 40 communes du canton de Craonne, arrondissement de Laon, département de l’Aisne, à 12 km sud-est de Laon, 16 km nord-ouest de Craonne, 3 km nord-est de Colligis, même canton, son chef lieu de bureau des postes et des télégraphes et de réunion de la section du bataillon scolaire, est située à 1°19’’34’ longitude est et à 48°29’’ latitude nord à une altitude de 209 mètres au dessus du niveau de la mer sur la crête d’un promontoire formant avancement sur la vallée de l’Ailette et se trouve à cheval sur le versant des deux arrières vallons.

         Son étendue superficielle est de 284 ha 28 dont 16 ha 55 pour le territoire et 267 ha 73 pour le terroir.        

         Cette étendue comprend deux divisions principales ou sections désignées A et B sur le plan cadastral dressé en 1845.

         Il n’y a pas de hameau.

         Une ferme isolée à 2 km 400 nord-ouest

         Un écart : le moulin à O km 800 sud-ouest. 

         Cinq routes entretenues traversent le terroir où y prennent naissance :

         1 – le chemin de grande communication n° 119 de Laon à la rivière d’Aisne, traverse le terroir du nord au sud, presque à son extrémité est sur un parcours de l km l20 m ; il est bordé par les lignes télégraphiques de Laon à Craonne, de Laon à Colligis, de Laon à Roucy.

 

 

 

 

 

2- le chemin d’intérêt commun, N° 97 de Nonampteuil à St Erme ; route stratégique traversant le terroir de l’ouest à l’est, à son extrémité nord sur un parcours de 388 m.

         3 – le chemin vicinal ordinaire n°1 Monthenault à Colligis, prend naissance sur le terroir à la route 119 et parcourt dans les directions du sud-est au nord-ouest puis du nord-ouest au sud-ouest un trajet de 2 km 160.

         4 – le chemin vicinal n°2 de la ferme de Chaumont au lieu dit le bois neuf, tout entier sur le terroir sur un parcours de 650 m du nord au sud.

         5 – le chemin vicinal ordinaire n°3 de Colligis à la route 119, de l’ouest à l’est, sur un parcours de 900 m ; il est entretenu aux frais de la commune de Colligis ;

         Les autres voies entretenues par la commune mettent en communication les divers lieux dits du terroir ci après désignés:

 

- section A de la ferme de Chaumont :

 

1 – le bois de clermont                      2 –     la besace

3 – le chataîgnier                               4 -     la couture de Monthenault

5 – la couture de Presles                    6 -     la ferme de Chaumont

7 – la montagne de Pancy                  8 -     la terre du Leu

 

- section B du village :

 

1 – l’arbrisseau ; 2 – les Bellemies ; 3 – les blanches vignes ; 4 – le bois neuf ;

5 – le champ des quartiers ; 6 – le champ vaut rien ; 7 – le charmois ;

8 – les chênes ; 9 – le clos ; 10 – le clos champagne ; 11 – les gorettes ;

12 – les corillons ; 13 – les coquereaux ; 14 – aux desses des chênes ;

15 – les échalas ; 16 – les émouchets ; 17 – les fonds ; 18 – les grandes vignes ;

19 – le jardin florent ; 20 – le jardin la ville ; 21 – les longus rayes ; 22 – la montagne les belles vues ; 23 – la montagne des grandes villes ; 24 – le moulin ;

25 – le paradis ; 26 – les plantes ; 27 – la rochelle ; 28 – les roises ; 29 – le rond bois ; 30 – la rutière ; 31 – sous ls murs ; 32 – sous le paradis ; 33 – la terre des berceaux ; 34 – la terre des corillons ; 35 – la terre Jacques ; 36 – la terrière ;

37 – la vallée ; 38 – le village ;

 

         Le terroir est entouré par les communes suivantes :

au nord : Presles et Thierny, Bruyères et Monthenault,

canton de Laon à l’est : Bruyères déjà cité,

au sud : Chamouilles, Pancy,

 

 

 

à l’ouest : Colligis, Lierval.

 

2 – noms portés par la commune

 

         Le village n’a en réalité porté qu’un nom ; mais ce nom a subi bien des changements depuis l’origine jusqu’à nos jours ; voici ces nombreux changements et leur date :

1143  Mons Hunoth

1159  mons Hunold

1194  monte hunodi

1237  monthainaut et monthenaut

1326  mont hénnout

1340  monshenaudi

1389  monhenaut

1411  monhenot

1515  monhenault

1605  montenault

1644  mons henodü

1671  monthennault

1684  moineau

1691  mont haynault

Et enfin Monthenault.

Chaumont s’appelait Galmons en 1159, et au 13e siècle : Galvis mons

 

2 relief du sol :

 

         Monthenault est situé comme il est dit sur le plateau et la pente d’une colline de 209 m d’altitude qui fait partie de la chaîne de Picardie ; la majeure partie du sol forme un vaste plateau occupé par la ferme de Chaumont, et se continuant vers Chamouil, Pancy, Colligis, Pierval, Presles, Bruyères, et Martigny. A l’est sur Martigny, à l’ouest sur Pancy, sont les vallées de même nom de peu d’étendue, mais aux pentes assez rapides ; pas de plaine.

 

3 – météorologie :

 

         Le climat est ordinairement froid et plutôt humide que sec ; mais il est sain ; les vents du nord et de l’ouest  dominent et s’y font parfois violement sentir ; à de légères différences près la température est celle de Laon.

         En 1883, le thermomètre a marqué en hiver jusqu’à – 10 ° et à l’été à l’ombre + 28 ° ; ce sont la néanmoins des exceptions.

 

 

 

         Les jours de pluie, brouillards, neige et gelées, y sont relativement nombreux.

 

4 – géologie :

 

         La surface du sol, ou couche arable présente ces éléments principaux : l’argile, le calcaire, le sable, tantôt tour à tour dominants, ou mélangés dans des proportions variables ; presque partout le sous sol est du calcaire ou du sable ; sur certains points on a trouvé des bancs considérables de pierres calcaires très dures d’autres de calcaires très tendres. Presque abandonnés maintenant mais qui ont fourni autrefois tous les matériaux employés dans les constructions dans les clôtures des jardins ou sur les chemins.

         L’extraction des pierres et du sable a depuis longtemps perdu de son importance et ne donne lieu à aucun commerce.

 

5 – hydrographie :

 

         Un seul cours d’eau appelé le ruisseau de Monthenault prend sa source dans le pays. Il coule de l’est à l’ouest ; dès son origine il alimente le lavoir public.

         Après avoir parcouru 500 m en nombreux zigs-zags il entre dans le terroir de Pancy, y alimente un petit étang et va se perdre dans l’Ailette près de Crandelain.

         Sa longueur moyenne sur Monthenault n’atteint jamais un mètre ; sa profondeur pas plus de 0 m 40 ; son cours est rapide, torrentueux, dans certaines parties où la pente est plus accentuée ; il débite toujours le même volume d’eau ; aucune navigation n’est possible.

 

 

6 – faune communale :

 

         1 – animaux domestiques :

         A : quadrupèdes : cheval, âne, vache, mouton, chèvre, porc, chien, chat, lapins

         B : oiseaux : poule, canard, oie, pigeon, dindon

         C : insectes : abeilles

 

         2 – animaux sauvages :

         A : quadrupèdes : sanglier, putois, renard, belette, blaireau, fouine,

 

 

 

 

         Ecureuil, lapin, lièvre, hérisson, chauve-souris, rat, taupe, souris, mulot, musaraigne et loir.

         B : oiseaux : corbeau, corneille, pie, buse, hibou, émouchet, chat-huant, épervier, loriot, sansonnet, bouvreuil, merle, geai, milan, hirondelle, moineau, pinson, chardonneret, rossignol, mésange, verdier, alouette, fauvette, bergeronnette, roitelet, rouge-gorge, caille, grive, perdrix, bécasse, tourterelle.

         C : reptiles : lézard, salamandre, vipère (très rare), orvet, couloeuvre

         D : batraciens : crapauds, grenouille, rainette

         E : insectes : sauterelle, pausus cornu, scarabé, courtilière, carabe, coccinelle, hanneton, guêpe, forficule, bombyx, lampyre, chenille, cousin, vrillette, grillon, bourdon, pyrale, cygale, pou, puce, punaise, taon, fourmi.

         F : myriapode : jules, polideste, scolope

         G : arachnides : araignées, faucheux,

         H : crustacés : cloporte

         I : annélides : néreide, ver

         J : escargot, limace

        

7 – flore communale :

 

         1 : plantes cultivées :

         A : céréales : blé ou froment, seigle, orge, avoine, sarazin ou blé noir

         B : graines farineuses : haricot, fève, pois, lentille

         C : fourrage : trèfle, luzerne, sainfoin, jarosse, minette, ou lupuline

         D : racines : pommes de terre, betterave, carotte, navet, rutabaga

         E : plantes oléagineuses : colza, oeillette, navette

         F : plantes textiles : chanvre, lin

         G : arbres à fruits : pommier, poirier, prunier, pêcher, cerisier, noyer, chataignier, vigne

         H : arbustes à fruits : groseilliers, framboisiers

         I : diverses plantes potagères : oignon, poireau, ail, échalote, ciboule, chou, laitue, chicorée, artichaut, asperge, oseille, persil, cerfeuil, estragon, citrouille, concombre, potiron, salsifis, rave, radis, panais, fraise, mache

                   Le laurier sauce y croit en pleine terre.

 

         2 – plantes à l’état sauvage :

 

         Pissenlit, ortie, chiendent, guimauve, menthe, sauge, bouillon blanc, violette, bourrache, pavot, camomille, lavande, saponaire, pourpier, rue,

 

 

 

 

         Renoncule, fraisier, lierre, églantier, aubépine, campanule, coquelicot, nielle, bleuet, séneçon, sénevé, angélique, anis, etc …

 

         3 – plantes, fleurs, arbustes d’agréments :

 

         Rose, pensée, jacinthe, tulipe, volubilis, anémone, renoncule, pivoine, giroflée, iris, narcisse, marguerite, dahlia, capucine, chrysanthème, armoise, œillet, immortelle, balsamine, géranium, silène, violette, convolubier, pois de senteur, pois vivace, lilas, seringat, cytise, thym, romarin, réséda, jasmin, primevère, lys, muguet

 

8 – population :

 

         La population de Monthenault est de 169 habitants d’après le recensement de décembre 1881.

         Elle diminue. Cette diminution a surtout pour cause l’établissement au dehors des jeunes gens, après leur temps de leur service militaire, ou par suite de leur mariage.

         D’ailleurs le commerce et l’industrie sont presque nuls et les travaux des champs sont insuffisants pour occuper un grand nombre de bras.

- relevé des divers recensements depuis 1760 :

En 1760, 47 feux ; en 1800, 203 habitants ; 1818, 205 ; 1826, 200  ; 1831, 209  ; 1836, 213 ; 1841, 194 ; 1846, 135 ; 1851, 201 ; 1856, 193 ; 1861, 171 ; 1866, 179 ; 1877, 181 ; 1882, 169.

Moyenne de ces treize recensements : 188 habitants.

 

9 - nombre des mariages, naissances et décès dans les dernières années :

 

         Voici le relevé des registres de l’état-civil pour une période de 80 ans : 1803 – 1883 :

 

Dates

Naissances

Mariages

Décès

Total des actes

1803.1813

58

13

36

107

1813.1823

62

20

35

117

1823.1833

54

25

46

125

1833.1843

51

19

41

111

1843.1853

40

24

45

109

1853.1863

36

23

41

100

1863.1873

39

16

35

90

1873.1883

42

16

38

96

TOTAL

382

156

317

855

 

 

- habitants :

 

         En général les habitants de Monthenault sont robustes, de constitution saine, peu sujets aux maladies graves ; les rudes travaux de la campagne, l’air vif et pur qu’ils y respirent, la vie frugale ne contribuent pas peu à entretenir chez eux la bonne santé ; pourtant il est à regretter que la vieille coutume d’amonceler près des habitations les résidus du ménage et le fumier des étables n’ai pas encore complètement disparu.

         Le régime alimentaire est des plus simples ; les productions de la terre en forment la base ; la viande de boucherie, bœuf, veau et mouton, y apparaît rarement ; on pourrait dire dans des circonstances exceptionnelles ; le porc élevé dans presque tous les ménages tient la place d’honneur sans oublier le lapin traditionnel.

         Le pain est en grande partie fabriqué dans les maisons avec la farine de méteil.

         La boisson habituelle est le cidre ; peu de vin, peu de bière, si l’on en excepte la consommation restreinte faite au cabaret.

         La longévité y est assez remarquable ; au recensement de décembre 1881, on comptait :

- de 60 à 90 ans     9 hommes mariés, 4 veufs                           = 13 h

                            l fille, 10 femmes mariées, 14 veuves            = 25 f

                                                                             total              38

Et actuellement un veuf de 93 ans.

         Le caractère, les mœurs sont paisibles ; on peut dire honnête sans flatterie ; le calme ne cesse de régner dans cette petite population de travailleurs ; la politique essentiellement conservatrice n’y souligne aucune passion, aucune ambition, et n’a pour objectif que le bien de tous, par le travail, l’honnêteté et la paix.

         A peine les jours de réjouissances publiques se distinguent-ils des autres par un peu plus d’animation.

         Il n’existe pas d’amusements ou de jeux propres à Monthenault, à moins que l’on ne veuille parler de billard ou des cartes, pratiqués modérément, et d’ailleurs maintenant répandus partout.

         Un usage local à Monthenault comme dans presque tous les villages près ou sur les collines, s’est conservé … Son origine date de très loin ; c’est d’allumer sur le plus élevé du terroir un feu de joie le premier dimanche de carême ; ce qui suppose une origine religieuse ; le dimanche, tous les enfants du village, glanent, c’est le mot, de maison en maison, le plus possible de bois, herbes sèches, tiges d’asperges, car leur ambition est d’amasser de quoi montrer aux enfants des communes avoisinantes un bûcher splendide.

        

 

 

 

         Une heure avant l’embrasement définitif, de longues perches, surmontées de torches enflammées courent autour de l’amas de bois et font le véritable prélude de la fête.

         Rien de fantastique, de poétique même que ces centaines de feux errants qu’on prendrait volontiers pour les feuroles, les farfadets des vieilles légendes, où les âmes des ancêtres revenant à jour fixe contempler encore leurs paisibles vallons.

         Le langage de Monthenault n’est guère exempt de reproche malgré les efforts tentés pour le rendre plus correct ; mais il faut reconnaître que les mots employés ne sont pas défigurés comme dans le patois des arrondissements de Saint Quentin et de Vervins.

         Les deux défauts principaux consistent en I :

1 – mauvaise prononciation de certains sons ex. le son A presque O . on = an ; an et un = in

2 – inapplication de certaines règles de grammaire : ex. un chevau, un soupiraux ; la cimetière de la belle argent ; dispenser pour dépenser ; nous vons pour nous allons ; ils allont pour ils vont ; ordinaire la première personne des verbes pour la troisième et réciproquement ; il va ta l’école ; cet objet n’est pas-t-a moi ; à part ces irrégularités communes dans la région, le langage est relativement bon et toujours parfaitement compréhensible.

         Le degré d’instruction peut être en général qualifié de moyen, à quelques exceptions près il ne dépasse guère la somme des connaissances acquises à l’école primaire ; il y a peu d’illettrés dans le sens absolu du mot, puisque tous les habitants savent suffisamment lire, écrire et calculer, pour traiter leurs affaires personnelles.

         Les cours d’adultes devraient être fréquentés plus assidûment ne serait ce que pour conserver, entretenir le peu qu’on a appris dans le jeune âge à l’école du jour.

 

Monthenault, le 24 janvier 1884

 

L’instituteur

 

Charon

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2 – GEOGRAPHIE HISTORIQUE

 

 

 

1 – évènement remarquables dont la commune a été le théâtre :

 

         Peu d’évènements remarquables se sont passés à Monthenault si l’on en juge par l’impossibilité de trouver des sources sérieuses, soit dans les écrits, soit dans les traditions ; cependant le voisinage de Martigny et de Neuville porte à croire qu’au temps de la Ligue, sous les rois Henry III et Henry IV la commune a vu des passages ou des séjours de troupes. Les invasions de 1814-1815 et en 1870-1871 y ont laissé quelques souvenirs de peu d’importance.

 

2 – personnages célèbres auxquels elle a donné naissance, qui l’ont habitée, ou qui y sont inhumés :

 

         Les documents font défaut pour constater la naissance de personnages célèbres à divers titres ; mais comme Monthenault était une seigneurie bien avant le 13e siècle, la mémoire de certaines familles s’est conservée jusqu’à nous ; les descendants d’une des plus anciennes résident près de Monthenault à Arrancy : M.Mme de la Tour du Pin-Chambly  encore propriétaires à Monthenault et plus gros contribuables.

         Voici la liste de ces seigneurs :

 

- 1440         Pierre de Chambly, d’une famille originaire de Picardie époux de

                   Paquette de Caulaincourt ; enfants : Mathieu, Jeanne, Guarin, Jean

                   Marguerite,

 

- 1490         Mathieu de Chambly, seigneur de Monthenault, Chamouille, Pancy              et Colligis, époux de Jeanne du Sart ; enfants : Lancelot, Charles

 

- 1530         Lancelot de Chambly, seigneur de Monthenault époux de Jeanne de

                   La Haye ; enfants : Jean, Antoine moine de St Denis, Nicolas,

                   Marguerite

 

-15..            Jean II de Chambly, lieutenant au gouvernement de Ste Menehould

                   Epoux de Marie de Coland

 

 

 

 

 

- 16..           Jean Jacques de Chambly, époux de Madeleine d’Anglebelmer ;                  enfants : Jacques, François, Claude

 

- 1670         Jacques François de Chambly, comte de Monthenault, maréchal du

                   Laonnais, capitaine au régiment de Normandie ; ler femme : Claude

                   De Roucy et Sissonne ; 2e femme : Françoise de La Gand : enfants :

                   Charles-Emmanuel, seigneur de Lierval, Mariette et Madeleine reli-

                   Gieuses de Notre Dame de Soissons, Claude chevalier de Malte,                 Marie Charlotte

 

- 1684         Charles de Chambly, chevalier, gentilhomme de la chambre, époux

                   Henriette Marie de Bruneau ; enfants : Jean-Jacques, Charles

                   François, Marie-Charlotte, Elisabeth-Henriette, Marie-Claude, cette

                   Dernière religieuse à Notre Dame de Soissons, puis Jean-Jacques,

                   Tué en 1692 au combat de Steinkerque.

 

- 1692         Charles François de Chambly, maréchal héréditaire du Laonnois,

                   Epoux de Jeanne le Corgneux ; fille unique Jacqueline

 

- 1757         René François André, comte de la Tour du Pin, chevalier, brigadier             des armées du roi,

        

                   Un peu plus tard, René Charles Francois de la Tour du Pin

 

         En dernier la terre de Monthenault passe entre les mains de M. Darras, dont la fille épouse le comte de Montbreton dernier châtelain de Monthenault.

         La famille de Chambly en 1497 a prouvé é 5 races.

         Les armes sont : d’argent, la croix dentelée d’azur, chargée de cinq fleur de lis d’or. (Armoiries moderne en souvenir des croisades et de l’alliance avec Isabeau de Bourgogne de la maison de France) au franc quartier de gueules, chargé de trois coquilles d’or (qui est Chambly ancien).

        

         Les armes de la famille de la Tour du Pin sont : écartelé au l et 4 d’azur, à la tour d’argent, au chef de gueules, chargée de trois casques d’or, au 2 et 3 d’or, au dauphin d’azur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 2 – voie gauloise :

 

         Une voie gauloise existe dans la commune ; et son parcours a été respecté en majeure partie ; elle porte actuellement le nom d’allée des peupliers, et précédemment d’allée des noyers, à cause des arbres qui la bordaient, trente ans avant les peupliers, qui eux mêmes ont été abattus en 1883, par suite de givre extraordinaire qui pendant l’hiver de 1882, les avait fortement endommagés.

         C’est le vieux chemin de Monthenault à Montbérault ; il aboutissait à un camp romain établi dans cette dernière localité.

         Sa direction générale est d’abord du sud-ouest au nord-est, puis du nord-est au nord sur une longueur d’environ 1000 mètres ;

         Les quelques fouilles qu’on y a pratiqué n’avaient qu’un but vulgaire : trouver des pierres pour les chemins …. On a bien en même temps découvert des pavés provenant de ce chemin, on les a brisé.

 

3 – église :

 

         La commune ne possède qu’une église sous le vocable de Saint-Martin dont la fête religieuse se célèbre le ll novembre. Jusqu’en 1845, la fête civile avait lieu à cette date, depuis on l’a placée au premier dimanche de juin.

         Une inscription placée au dessus de la plus petite porte d’entrée au sud avec la date de 1677, porte à croire que l’édifice a été construit à cette époque. Pourtant la pierre qui produit cette inscription semble avoir été rapportée et venir d’une construction antérieure.

         L’édifice à les dimensions intérieures suivantes : longueur : 19 mètres, largeur 5 m 60, hauteur 5 m 35

         Il n’a aucun style, aucun caractère architectural, c’est simplement un bâtiment formé de quatre murs marquant à peine, les divisions principales : sanctuaire, chœur, nef, par une surélévation du sol de 0 m 14 au dessus de la partie suivante .

         Le sanctuaire a 3 m 17 de longueur, le chœur 5 m 36, et la nef 10 m 27. cette nef est terminée par un simple pignon à l’ouest dans lequel est pratiqué la grande porte que l’usage seul peut décorer du titre de portail. On y arrive par un escalier de neuf degrés d’une hauteur totale de l m 70.

         Aucune architecture, aucune ornementation, ne décore l’intérieur ; la voûte est une surface plane à peine interrompue à la fin du chœur par un arceau en plein cintre de 4 m 54 d’ouverture appuyé jusqu’au sol sur des pieds formant corps avec la muraille.

         La situation géographique est celle de la plupart des églises catholiques : l’autel est placé à l’est.

 

 

 

         Une seule partie de l’église attire l’attention ; c’est la sacristie qui selon toute apparence était une chapelle d’un édifice plus ancien ; le bâtiment qui contient le sanctuaire, le chœur et la nef y a été comme soudé ; ainsi l’indique l’ouverture en plein cintre que l’on a bouché ; cinq petites fenêtres irrégulièrement placées 2 au sud, 3 au nord éclairent le tout.

         La sacristie ne communique plus avec le corps principal ; la nef, que par une porte pratiquée dans un retrait de muraille, elle forme le bras droit d’une croix latine, sans nul doute reste d’un bâtiment plus complet ; un ouvrage de maçonnerie massif et sans élégance, à l’est y figure un autel, quoique le revêtement qui forme le dessus ne porte aucun signe.       

         La fenêtre qui éclaire cette sacristie au sud, est conçue dans le style ogival flamboyant ; la voûte est divisée en quatre compartiments, par autant de voûtures ou voussures, prenant naissance à 3 mètres du sol dans les encoignures, et réunies au centre par une clé sans ornement ; dimensions : hauteur sous clé de voûte : 4 m 65 ; longueur au sol : 4 m ; largeur : 3 m 25.

         Le pavage de la sacristie enferme une pierre tombale bien conservée, de l m 46 sur 0 m 80 rectangulaire ; malheureusement et pour celle-ci comme pour les autres, le temps, l’usure par les pieds ont eu raison des inscriptions qu’elle portait : presque toutes sont indéchiffrables.

         Néanmoins on peut y lire en caractères gothiques : Chambly …. Décembre d’après la gravure qui représente un homme d’armes, est-ce Charles-François, maréchal du Laonnois, ou  Jacques-François tué à Steinkergue 1692 ; faisant suite une pierre rectangulaire de 1 m 18 sur 0 m 64 ; on y lit en caractères romains : St de Monthenault, CHAMOUILLE, PANCY, COVILLIGY, CHAUMONT.

         Quatre autres pierres dans l’église :

1 – une de 1 m 26 sur 0 m 80 ; on y lit en caractères gothiques : W. femme de Pierre de Chambly – date effacée

2 – une de 0 m 55 sur 0 m 50 ; illisible sauf la date 1693

3 – une de 0 m 47 sur 0 m 37 ; on y lit en caractères romains : Deviviez, décédé en 1741

4 – une de 0 m 86 sur 0 m 50 ; on y lit ci-git Estienne Lapie 1733

         D’ailleurs le pavage de l’église en dalles de toutes dimensions ajustées sans symétrie, provient en grande partie de pierres tombales que le temps a unies ou qui auraient été placées sans dessus dessous.

         On est alors conduit vers ces deux hypothèses :

1 – il existait un monument ancien assez complet sur l’emplacement duquel s’est élevé l’église actuelle,

 

 

 

 

2 – ce monument ancien renfermait les sépultures des familles notables de la localité,

         Une troisième hypothèse détruirait la seconde : ces pierres proviennent peut être d’un ancien cimetière autrefois attenant à l’église.

         Nous l’avons déjà dit aucune ornementations ne rompt la monotonie des murs, crépis à la chaux, à moins que l’on ne considère comme ornement les objets suivants de peu de valeur :

1 – un chemin de croix érigé le 29 septembre 1867 lithographie qui n’a rien d’artistique,

2 – à droite et à gauche de l’autel, deux statues en plâtre de St Martin, (pourquoi deux St Martin ?)

3 – au dessus de l’autel, une statue en plâtre de la Vierge mère, style moderne

4 – un autel en bois, adossé au pignon est sans cachet spécial,

5 – à l’entrée du chœur, à droite, une bannière de la Vierge, à gauche une bannière du patron Saint-Martin

6 – près de la grande porte à gauche, les fonts baptismaux, sorte de cuve massive en pierre dure, calcaire, décorée de quelques arabesques,

7 – au dessus de la grande porte, un vieux crucifix en bois, plutôt taillé que sculpté, de grandeur presque naturelle ; il n’a guère d’autre mérite que son ancienneté et la naïveté de sa conception

8 – deux petits crucifix en ivoire, aussi assez anciens

         L’église avant 1789, possédait deux cloches ; le clocher que nous oublions s’élève au milieu de l’église au dessus du toit ; c’est un simple carré de charpente massive, terminé par une pyramide hexagonale le tout recouvert d’ardoises.

         Ces deux cloches brisées accidentellement furent remplacées en 1851, par une seule pesant 500 kilogrammes mesurant 0 m 80 de hauteur, non compris les anneaux de suspension, et 0 m 96 au plus gros diamètre, soit une circonférence de 3 m 015 ; elle porte cette inscription :

J’ai été fondue en 1851, bénite par M. Louis François Cordier, curé de Monthenault, (sous entendu Martigny) j’ai eu pour parrain : M. R.H.C. Humbert, comte de la Tour du Pin Chambly de la Charce, et pour marraine :

Mme CH. Alexandrine de Maussion d’Arrancy son épouse ; ils m’ont nommée : Angélique en présence de M. L. A. Joré, maire.

 

         Avant 1789, Monthenault, était une cure ; trois maisons encore habitées ont servi de presbytère ; les curés comme partout, alors rédigeaient les registres de l’état civil dans lesquels ils s’intitulaient : curé de Monthenault et Montbérault.

         Le plus ancien registre commence le 12 mars 1696.

 

 

 

 

         Après 1792, Monthenault est rattaché à la paroisse de Martigny quelquefois aussi à celle de Chamouille :

Curés de Monthenault et Montbérault :

 

En 1695 : L. Grenier ;                        en 1715 : R. Fournier

En 1745 : Bouvet                               en 1760 : Augustin Louis Noiron

En 1791 : Taton (son dernier acte sur les registres est daté samedi 13 octobre 1792)

         Terminons cet article par un acte tiré des archives ; il concerne le curé Noiron, mais n’est pas de sa main, il n’est même pas signé, nous en respectons l’orthographe et les termes :

Ce jourd’huy trante jeanvier 1791 pendant le prone de la maisse paroissialle le sieur Augustin Louis Noiron orête et curée de Saint Martin de Monthenault et entré dans l’église

         Me chere paroissien nous a tél dy et vous sur tous messier les officiers municipaux daignée macorder pour un moment vôtre attentions heureux celui qui nadmet point de faute il n’est point obligée en reparations pour moi mest frere qui a eut le maleur de faillir ge ne rougy point defacer autans qu’il est en moi le scandale que je vous ai donnée.

Acablé par lage et la malady prest de decendre dans le tombeau effrayés des jugement de Dieu et du conte redoutable que j’aurait à rendre, je veux consacrer mes derniers moment à rendre homage à la véritée publier sans crainte des sentiment grave dans mon cœur de ma plus tendre enfance et que la féblesse des infirmitée et plus encore les sollicitatons présentes et importunitée mônt empechée de manifester je veux donner un exemple authentique de ma soumission aux puissance rendre à Césard cest qu’il apartien a cesar et a dieu cest qu’il apartien a dieu. En conséquence aprest avoire emplorée les secour d’en haut je déclare que je veux vivre et mourire dans la foi catolique aspostolique et romaine je jure de vailléer aux soint au troupaux qui ma étée confier par l’église et je jure detre fidelle alanation alaloi et au roi et de maintenire de tout mon pouvoire la constitution politique et civile décretée par l’assemblée sanctionnée par le roy et acceptée par la nations

Protestans quant au spirituelle de mon entérieure et parfette soumissions à l’église et a tous jugement du saint siège et autre superieure eclisiastique et légitime déclare en même tent que je desavou tout serment antérieure qui nesprimerait pas ses sentiments tout mon regret en quittant la vie aurait étée de perdre votre estime celle de tous mes consitoyens et de matirer les

 

 

 

 

malédictions du seigneur en fesant un serment qui me renderaient sacrilège et prévaricateur et qui me séparoient du saint de l’église de jesus christ.

 

         Le 20 février 1791, un acte constate que le sieur curé (Noiron) faisant desservir la paroisse par un de ses neveux ci-devant chanoine de la cathédrale de Laon, répand au prône de la messe qu’il n’annoncera pas le Te Deum en actions de grâces ordonné par le directoire du département de l’Aisne.

        

         Le 3 avril 1891, installation de M. Taton, successeur de l’abbé Noiron, M. Taton prête le serment « detre fidel à la nations, à la loi et au roy, et de maintenire de tout son pouvoire la constitution civille décretée par l’assemblée nationale sanctionné par le roi « 

         Ce jour là, l’abbé Taton, chante la messe et le Te Deum prescrit ; puis, il répond : qu’il laissera l’ancien curé Noiron jusqu’à la fin de ses jours dans le presbytère parce qu’il est dangereusement malade.

         En effet, l’abbé Noiron est décédé dans ce presbytère le 16 avril 1791 à 3 h du soir et a été inhumé dans le cimetière le lendemain

         Après cette époque, les renseignements font défaut.

 

 

4 – ancienne abbaye :

 

         Il n’y a plus d’ancienne abbaye dans la commune mais il en existait une sur le domaine de Chaumont, construite probablement au 12e ou au 13e siècle ; peut être appartenait-elle à l’ordre des religieux de Saint Martin de Laon, qui à cette époque on possédé la terre de Chaumont ; il n’en reste plus de traces visibles.

 

5 – maladrerie :

 

         Tout ce que l’on sait se borne à des indications vagues ; l’emplacement de la ferme de Chaumont, ou le voisinage aurait été occupé par un établissement de ce genre ; il ne s’en est conservé que ce souvenir confus.

 

6 – cimetière :

 

         Le cimetière actuel est tout moderne ; il a été établi en 1865 à 200 m hors du village.

         Avant 1865, il attenait à l’église côté est ; on en a rien conservé d’antique

 

 

 

 

Ou de curieux ; tous les ossements qui en provenaient ont été transféré dans le nouveau cimetière ou une sépulture commune indiquée par une grande croix moderne placée au centre du terrain ; quelques mausolées très simples, comme ceux dont ils rappellent le souvenir n’indiquent que des inhumations postérieures à 1865.

 

- ancien château :

 

         Monthenault qui fut une seigneurie avait son château habité par la famille de Chambly et en dernier lieu par M. de Montbreton. Il a été démoli vers 1840, et on en a guère conservé que les murs d’enceinte ou se voient encore quelques ouvertures en forme de meurtrières ou créneaux et quelques corps de bâtiments servant de granges ou d’écuries, sans particularités remarquables.

         Sur cet emplacement s’élèvent des constructions nouvelles dont l’ensemble a conservé le nom de la ferme dont le propriétaire actuel est M. Deligny.

 

 

- documents historiques :

 

         Les documents historiques qui pourraient faire partie des archives communales ne sont pas très nombreux, et ne sont guère que des copies des actes des gouvernements qui se sont succédés en France depuis 1789.

         Aussi n’ont-ils pour la plupart qu’un intérêt général ; les autres écrits ont trait aux affaires communales et n’offrent rien de bien saillant.

         Le premier acte du premier registre de l’état civil a été dressé le 12 mars 1695 ; la rédaction de ces actes a été laissée aux soins des curés jusqu’en 1793.

         A partir de cette époque les maires, sont réellement officiers de l’état civil.

         Voici d’après les documents conservés la liste des maires de Monthenault :

 

Avant 1791           Prudhomme

1793                     Lefèvre

1796                     Riquet Gervais

1800.  26 avril       Louis Brunaux

1812. ler avril        Riquet Gervais (voir 1796)

1813.                    Brunaux Louis (voir 1800)

1814                     Menession Auguste

 

 

 

 

 

1821                     Lor Pierre

1825. 28 août        Camus

1831. 27 nov.        Courtefoy Jean Jacques

1848. 13 août        Joré Louis

1855. 2 août          Courtefoy (voir 1831)

1867. 3 janv.         Delahaye François

1870. sept.            Cadot Maxime président de la commission municipale

1871. 9 mai           Delahaye, maire (voir 1867)

1875. 2 février       Cadot Narcisse, maire actuel

 

 

- écoles :

 

         Une seule école, primaire, publique, laïque, catholique, mixte.

         Sa fondation est antérieure à 1779, car à cette date il est question dans les registres de l’état civil du décès d’une fille de Philbert Olivier, clerc et maître d’école à Monthenault. Jusqu’après 1800, ce maître est souvent cité comme témoin dans différents actes.

         Le premier acte d’installation est du ler janvier 1806, nous en donnons plus loin la copie littérale.

         L’absence de documents authentiques d’avant cette époque, la tradition donne a croire que l’acceptation d’un maître d’école était chose toute dépouvue de formalités et de décorum … c’était tout simplement un échange de conditions, un contrat verbal passé à l’amiable.

         Le nombre moyen des élèves des deux sexes qui fréquentent l’école est de trente.

         Les bâtiments actuels, ancien presbytère, puis maison bourgeoise de vignerons, forment deux corps de logis : 1 – école et mairie, 2 – logement de l’instituteur réunis à angle droit ;entre ces deux parties est ménagé un corridor mettant en communication la cour de récréation et le jardin ; la cour a 110 mètres carrés de superficie, et le jardin 800 mètres carrés.

        

lère partie :

 

A : école : longueur 6m, larguer 5 m 60, hauteur 3 m 50, pavée, non plafonnée, éclairée par deux fenêtres à l’est, 2 à l’ouest, garnie de tables et de bancs défectueux, (même dimension pour tous les âges), pourvue de 4 tableaux noirs, cartes géographiques suffisantes et convenables, appareil pour le système métrique, globe terrestre.

 

 

 

B : la mairie : longueur 5 m 60, largeur 3 m 50, hauteur 3 m 50, garnie d’une armoire pour les archives communales.

         L’école et la mairie sont contiguës, mais sans communication intérieure, toutes deux sont exposées façades à l’est.

        

2ème partie :

 

- logement de l’instituteur : Il se compose de 4 pièces d’habitation suivies d’un bûcher, formant une suite de 19 m de longueur, 4 m 80 de largeur, et 3 m 50 de hauteur ; le tout établi sur une cave de 12 m de longueur, 4 m 50 de largeur, et 2 m 50 de hauteur.

         Chaque appartement est éclairé.        

         - chambre à coucher : 2 fenêtres au nord et au sud,

         - cuisine : l fenêtre au sud, une porte vitrée au nord,

         - vestiaire : petite fenêtre au sud,

         - chambre à coucher : 2 fenêtres à l’ouest

 

         Un grenier de 26 m règne sur les deux corps de logis ; il est surmonté d’un clocheton qui renferme la clochette de 35 kilos posée en 1851 qui sert à indiquer les heures de classe, et aussi certaines divisions du temps dans le travail des champs.

         Dans la cour, un puits de 13 m de profondeur, creusé en 1764. Il fournit toujours de la bonne eau et en abondance.

         Il est impossible d’attribuer un date fixe à la création d’une école à Monthenault ; mais nous l’avons dit il est question d’un « clerc et maître d’école » en 1779. Nous donnons plus loin la liste des instituteurs ; voici le plus ancien acte officiel d’installation il concerne M. Olivier Pierre Antoine :

 

Acte du metre decolle (ler janvier 1806)

 

Cejourdhui premier janvier mil huit cent six, nous maire et conseille municipaux et habitant de la commune de Monthenault soussigne dune part :

Est Pierre Antoine Olivier defete de la paroisse Daty (athies) d’autre part comme convenue ensemble de ce qui suit :

C’est à savoire que nous maire et habitant de la commune de Monthenault sans responsabilité leun pour lautre louons et gagons le dit olivier pour être clerc et metre decolle de ladite commune et qui recevroit par chaque ménage chaque année un cartelle de blé meteille mesure du pays et quinze sols dargent par année et comme ledit Olivier notant et ne ce trouvant pas en pouvoire de vivre en ce moment ci, nous somme convenue ensemble de lui donner a commancer de cejourd’hui premiers janvier 1806 jusqu’à au premiers aout de

 

 

 

Meme année un morsaut de pain par ménage tous les dimanches pour lui vivre et que le pein finira au premier aout jour expliqué ci-dessus et qu’il receveroit au premiers aout mil huit cent sept un cartelle de blé quinze sols d’année en ennée tant que ls partiz seront contant leun et lautre . Ledit Olivier clerc soblige enver la commune de porter lau bénite toutes les dimanche aux maison des habitant de la commune comme aussy de sonnere langeluse tous les jours le matain et le soire et de sonner midy tous les jours a onze heure et de chanter la messe et les veupre tout les dimanche et fete de lannee comme aussy de chanter le veupre le samdy toute les jours de carême et comme aussy de tenire ecolle ouverte depuis le deux novembre jusqu'au premiers avril de chaque annee et que il receveroit par ecollier savoire les enfant a la croisette six sols par mois et ceux au dessut huit sols et ceux tienderont deux livre et les ecrivein deux sols ecrit fait double entre nous et signe les jour et ans susdit

 

 

 

 

Acte du 25 novembre 1808

 

Acte de metre decolle pour François Alexis Debacque

Concu dans les mêmes termes que le précédent avec les additions suivantes : ledit Debacque renderat a son sous clerc une perre de soullier neufs tous les ans d’année en année , chantera les salus …. La neuvaine en saint sacrement …. Nous langagons de balyer l’église et de tenire l’église en tout ce qui pouret pour la propreté …

 

 

Acte du 2 décembre 1810 pour Monsieur Hécart

 

         Même style que pour les précédents avec ces variantes :

Que les femmes veuves ne paieront que la moitié  …. Que l’école sera ouverte de 8 h du matin à 11 h et de 1 h à 4 h pendant les mois de novembre, décembre, janvier, février, mars.

 

Acte du ler novembre 1812 pour M. Richard

 

         Même acte que les précédents ; M. Richard y est qualifié d’instituteur

 

 

 

 

 

 

Et de metre decolle.

 

 

- liste des instituteurs de Monthenault

 

- 1779                            Philibert Olivier, qui paraît avoir exercé jusqu’en 1806

- ler janvier 1806 : Olivier Pierre Antoine d’Athies

- 25 nov. 1808                Debacque François Alexis, de Verneuil

- 2 déc. 1810                  Hécart Jean Louis Henri de Trestieux

- ler nov. 1812                Richard François de Concevreux

- ler nov. 1814                Itasse Remy de Paissy

- ler nov. 1815                Delahegue Arsène, de Presles et Thierny

- ler nov. 1824                Lemaire Dominique Nicolas de Mauregny

- 13 nov. 1826                Chopart jean Louis Prospert de Courtecon

- 26 avril 1841                Faglin Remy de Crécy en serre

- 9 oct. 1842                            Durin Jean Louis de Bièvres

- 15 mai 1845                 Moret Charles d’Orgeval

- 25 setp. 1847               Amart Joseph de Sery les Mézières

- 15 nov. 1850                Fouan Elie de Sissonne

- fév. 1855                      Blin Auguste de Tracy le Mont (oise)

- 3 mars 1859                 Gambier Louis de Martigny (craonne)

- 2 mars 1861                 Thomas Jules Clovis d’Aizelles

- 13 avril 1862                Nottelet Aimé, de Montaigu

- 10 oct. 1863                 Hinault Célestin de Berthenicourt

- 10 avril 1864                Venet Charles Victor, de Wiège Faty,

- 9 nov. 1864                  Avot Auguste de Grougis

- 7 oct. 1865                            Lourmier Jules d’Argilcourt

- 4 oct. 1869                            Soutille Constant d’Ablécourt,

- 15 oct. 1873                 Lequeux Isaie de Rougeries

- 1er janv. 1877                Charon Léonide Alype de Vorges

 

 

L’instituteur de Monthenault

 

 

CHARON

-

 

 

 

 

 

 

3 – GEOGRAPHIE ECONOMIQUE

 

 

1 – état des terres :

 

         Les terres sont assez bien cultivées et entretenues, moins bien cependant que dans le nord du département ;

         Quelques parties du terroir et demeurent forcément incultes ; deux causes sérieuses expliquent cet état : 1 – la pente considérable du sol ; 2 – la quantité de pierres qui à chaque instant gêne le travail.

         Ces terres incultes prennent dans le pays le nom de savarts ; la végétation des herbes folles, graminées, genévriers, etc … y est spontanée ; on n’en tire que peu de profit.

         L’assolement est ordinairement triennal et est soumis à ces diverses rotations :

1ère année     froment ou méteil

2ème année    avoine, ou hivernache, ou seigle

3ème année    plantes sarclées ; betteraves, pomme de terre parfois jachères

 

- autre rotation :

1ère année     blé avec trèfle semé à l’automne

2ème année    trèfle

3ème année    plantes sarclées

 

- autre rotation :

1ère année     sarazin

2ème année    froment ou seigle

3ème année    avoine

         Le système de jachère est peu suivi ; à peine en moyenne trouverait-on un hectare et demi ou deux hectares de terres cultivées ainsi au repos.

         Les engrais les plus employés sont naturellement les fumiers de diverse provenance, écuries, étables, porcheries, basse-cour, etc, répandus sur la terre dans la proportion de 230 quintaux en moyenne par hectare.

         On emploie très peu les engrais chimiques ; la statistique agricole de 1882 accuse seulement 60 quintaux métriques de superphosphates ; il y a quelques années en agriculture, M. Bruneaux avait fait usage de cendres noires, de déchets de laine, chiffons, etc ; cet exemple n’a pas été suivi ; on s’en tient au fumier naturel.

 

 

 

 

         Les instruments aratoires le plus usités sont : la charrue simple, le brabant simple ou double, la herse, le rouleau en bois ou en métal, le brise-mottes ou crosskill, l’extirpateur, le semoir à betteraves ; les céréales se sèment communément à la main ou à la volée, la configuration du sol ne se prêtant guère à l’emploi des machines agricoles.

         Les céréales cultivées à Monthenault, sont : le froment, le seigle, le méteil (mélange d’autant de froment que de seigle), l’avoine, le sarrazin, très peu d’orge.

 

- prairies :

 

         Il n’y a pas de prairies naturelles dans la commune, ni de prairies artificielles, car on ne peut donner ce nom aux champs occupés temporairement par la luzerne, le sainfoin, ou le trèfle, ayant une étendue moyenne de 25 hectares.

         Il n’a a donc pas de vaine pâture proprement dite ; mais pendant la belle saison, on mène paître les bêtes à cornes, le long des fossés ou des chemins appartenant à la commune.

         Les moutons ne jouissent pas de ce privilège ; d’ailleurs il n’y en a pas souvent dans la commune.

         Un règlement sur le pâturage a été renouvelé le 29 avril 1876 ; il est basé sur la loi des 28 septembre et 6 octobre 1791, et la loi du 18 juillet 1837.

         En voici les principaux articles :

 

Art 1 : le pâturage est interdit aux bêtes à cornes, sur tous les voyeux, sentes, ruelles et places publiques

Art 2 : il est permis sur les chemins vicinaux et ruraux et les chemins du terroir

Art 3 : les bêtes à cornes ne sortiront que du ler avril au ler octobre

Art 4 : les bêtes à cornes ne devront être confiées qu’à des personnes raisonnables ou à des enfants d’au moins douze ans

Chaque gardien ne conduira pas plus de deux bêtes

Art 5 : les cordes qui serviront à conduire les bêtes n’auront pas plus de deux mètres

Art 7 : il est défendu à toutes personnes d’aller scier l’herbe quand les terres voisines ne leur appartiennent pas

 

 

- arbres fruitiers et vigne :

 

         Les arbres fruitiers sont en grande quantité, sont d’un  bon rapport et

 

 

 

Constituent une sérieuse ressource pour leurs propriétaires.

         Les principaux sont : les pommiers, les poiriers, les noyers et surtout les pruniers dont l’espèce dominante est l’espèce : reine claude.

         Autrefois la vigne occupait une notable partie des propriétés, et l’on faisait beaucoup de vin, de médiocre qualité, c’est vrai mais en quantité.

         Maintenant la culture de la vigne est à peu près nulle et ne prend pas un espace total        de plus d’un demi hectare. Le produit est pour ainsi dire insignifiant et échappe au contrôle.

        

 

- le houblon et la betterave :

 

         Le houblon n’est pas cultivé dans la commune ; il ne pourrait l’être vu la nature du sol.

         Quant à la betterave, quelques cultivateurs, la produisent pour la fabrication du sucre, mais pour le plus grand nombre des habitants, elle n’est cultivée que comme plante fourragère ; dans ce dernier cas, l’espèce préférée est la disette ou corne de bœuf.

         La superficie totale moyenne consacrée à cette culture est d’environ 5 hectares.

         Les betteraves à sucre ont un rendement moyen de 225 quintaux par hectare, valant 2 f 20 le quintal métrique, à 100 kg.

         On conduit ordinairement ces betteraves à la fabrique de Cerny en Laonnais, à 5 kilomètres,

 

 

- cultures de toutes espèces :

 

         Nous ne pouvons mieux répondre à cette question qu’en reproduisant les données, aussi exactes que possible, qui ont servi à la rédaction de la statistique décennale de 1882, et qui nous ont été fournies en partie par un homme compétent.

         Quantité d’hectares nombre rond

 

1 – froment                    110

2 – seigle                        25

3- orge                             2

4 – méteil                         5

5 – avoine                      45

6 – sarrazin                      1

 

 

 

7 – fèves et feverolles       1

8 – haricots                      1 . 50

9 – pais                            1 . 25

10 – lentilles            0 . 25

11 – pommes de terre       8

12 – betteraves                 2         (fourragères)

13 – betteraves                 5         (à sucre)

14 – carottes                    1

15 – navets                       1

16 – vesces et dravieres    4

17 – trefle incarnat            4

18 – trèfle                         8        (de toutes natures)

19 – luzerne                      8

20 – saintoin                     5

21 – colza                        1

22 – oeillette                     0 . 50

23 – vignes                       0 . 50

 

                   Total                                                                     240 hectares

 

                   Cultures potagères et jardinages                                  8 

                   Bois et tailles                                                            20

                   Sols des maisons, routes, chemins, savarts                16 . 28

 

Superficie totale de la commune                                                 284 . 28

 

 

 

- les biens communaux :

 

         Les biens communaux se composent naturellement des terrains qui n’appartiennent pas à l’état ou à des particuliers, des chemins, voies, ou sentiers, des bâtiments, etc

 

A : les terrains sont

1 - les routes, les chemins, voies ou sentiers occupant un espace de   6 ha

2 – le terrain affecté au jardinage et fourni à l’instituteur superficie

      Totale                                                                                        20 ares

3 – le cimetière et une pièce qui y fait suite (inculte) superficie   10 ares                    

        

        

 

4 – la place faisant suite à l’église                                                       2 ares

5 – la place publique des berceaux plantée de pommiers                    50 ares

 

B : bâtiments :

1 – église sol                                                                                      1 a 20

2 – école et cours sol                                                                         2

         Sur ces terrains communaux sont plantés des pommiers, des noyers, et des peupliers.

 

 

- animaux :

 

         1 – 34 chevaux

         2 -   0 mulet

         3 -  10 ânes

         4 – 200 moutons

         5 -   26 bêtes à cornes

         6 – 5 chèvres

         7 – 45 porcs

         8 – 16 ruches d’abeilles en activité

 

         Les animaux nuisibles sont : sanglier, blaireau, renard, fouine, belette, rat, souris, lapin, pigeon.

         Hannetons, courtilières, lombric, chenilles,

         Insectes utiles : les abeilles

 

- chasse et pêche :

 

         Rien de particulier à dire sur la chasse ; il n’y a pas de pêche.

         Les produits de la chasse ne peuvent guère s’appeler abondants ; cependant le lapin de garenne n’est pas rare ; le lièvre est moins commun, le gibier se montre assez ; mais cela ne suffit pas pour constituer ce que l’on appelle une belle chasse ; les produits de la chasse sont consommés par les chasseurs ; ils ne font l’objet d’aucun commerce ; pas de condition spéciale.

 

 

 

COMPLEMENT

 

 

         La propriété est essentiellement divisée ; car on ne compte pas moins de

 

 

 

1179 parcelles pour les 284 hectares 2820

 

Résumé du plan et de la statistique :

 

490    Parcelles en dessous de 1 ha pour      17 ha 0069

337    parcelles de l à 2 ha                           20 ha 7384

 55                         2 à 3 ha                         6 ha  9959

 35                        3 à 4                              10 ha 3623

 42                        4 à 5                              13 ha 8452

 96                        5 à 7                              15 ha 7213

 10                        7 à 10                             17 ha 9568

 20                        10 à 20                           31 ha 5332

 13                        20 à 30                           25 ha 0837

 81                        100 à au dessus              125 ha 0343

 

-------                                                         ----------------

 

1179 parcelles pour                                   284 ha 2820

 

 

 

L’instituteur

 

Charon