Sainte Hunégonde

Statue d’Hunégonde à Homblières. Carte Postale de Maryse Trannois

Sainte Hunégonde naquit à Lambais (commune d’Urvillers) de parents nobles probablement vers 638. Petit hameau, Lambais avait néanmoins une certaine importance puisqu’en 1156, on y construisait une nouvelle église et qu’à Saint- Quentin, il y avait, en 1409, un hôpital dit de Lambais.

On pouvait y voir aussi  une petite source qui alimentait un étang et une fontaine que l’on nommait fontaine Hunégonde. Les malades des yeux y venaient chercher la guérison.

         Sainte Hunégonde fut tenue sur les fonts baptismaux par Sainte Eloi, trésorier du roi Dagobert. La tradition rapporte qu’Hunégonde allait toutes les nuits de Lambais à Homblières pour assister à l’office des matines. Le charbon ardent qu’elle prenait en guise de lumière et qu’elle cachait dans un pan de sa robe, aurait toujours respecté ses vêtements. Hunégonde aimait aller à Homblières, les historiens pensent qu’il y avait une communauté religieuse sous l’invocation de la Vierge. Le chemin de Lambais à Homblières qui passaient par Neuville Saint- Amand s’est longtemps appelé le «  Chemin de Hunégonde ».

La jeune Hunégonde grandit à une époque de grande ferveur chrétienne mais de grandes barbaries. Saint Eloi forma Hunégonde à la piété. C’est lui qui  refoulait avec succès dans le Vermandois les idées païennes des envahisseurs francs et c’était, à chaque fois, considéré comme une victoire qui enthousiasmait les foules. Hunégonde assista à l’élévation de la collégiale de Saint- Quentin et aux cultes des saints de la région : saint Quentin, saint Humbert, né à Mézières sur Oise,  saint Gobain mort assassiné en 670 dans son ermitage en pleine forêt, saint Chanoald de Laon, saint Algis un irlandais qui vint mourir en Thiérache, etc. C’était une époque de grande ferveur religieuse, de piété, de sainteté.

Très jeune, Hunégonde fut fiancée dotée de biens, maisons, métairies puis mariée au seigneur Eudalde.  Elle était très jolie, d’un teint d’une blancheur éblouissante. Dans un manuscrit des archives, on peut lire qu’elle était considérée comme un chef d’œuvre du ciel, comme un soleil sur la terre. Elle fut mariée sous la contrainte, elle qui réfléchissait à la façon de transporter ses biens à l’abbaye d’Homblières. Elle était trop jeune pour résister à l’autorité de ses parents. Pourtant ce fut son mariage qui paradoxalement la fit entrer au couvent. On s’étonne toute fois qu’elle n’appelât pas à l’aide son parrain saint Eloi mais il n’était pas tout puissant.

Elle réussit à persuader son mari qu’il était préférable d’aller voir le souverain pontife pour qu’il les bénisse tous les deux afin d’obtenir la sécurité d’existence, des grâces continuelles ….

Elle demanda audience à Martin 1er. Elle le rencontra    seule.

Martin 1er annula son mariage forcé et ….. inachevé. Il reçut son vœu de chasteté et lui imposa le voile.

Eudalde en apprenant ce qu’il s’était passé, fut hors de lui. Il était prêt à percer Hunégonde de son épée. Il regagna au plus vite Urvillers et Lambais pour vendre tous les biens d’Hunégonde : il était son époux légitime. Il prit soin de laisser son épouse sans ressources. Hunégonde ne se découragea. Elle rentra par une autre route, seule et à pieds ne mangeant que du pain sec, des fruits qu’elle cueillait au bord du chemin. Bien entendu Eudalde avait pris de l’avance sur Hunégonde, un trajet de 1600 km.  On ne sut pas comment mais Hunégonde arriva la première à Lambais. Eudalde fut confus. Hunégonde avait déjà transmis la lettre de l’annulation de son mariage à l’abbaye d’Homblières ainsi que l’annulation de sa dot.

Eudalde avait subi une grande déception. Il se repentit de ce qu’il avait machiné contre une épouse de Jésus Christ puis implora le pardon de la jeune sainte. Hunégonde lui accorda ce qu’il demandait. Quand il mourut après une existence pieuse tous ses biens revinrent à l’abbaye et il fut enseveli dans le monastère.

Hunégonde serait morte à la suite d’une grave maladie, le 25 août 690. Sa vie ne fut que prières dans l’attente de l’appel du Seigneur.

 

Fiche : Maryse Trannois d’après des coupures de presse (Le Guetteur – 1933)