Charles Antoine de LOUËN

Historien de l’abbaye de Saint-Jean des Vignes, prieur-curé de Latilly

Charles Antoine de Louën, chanoine régulier de Saint-Jean-des-Vignes, dont nous ignorons l’origine et la patrie, fut nommé le 11 mars 1687 ? prieur-curé de Latilly. Il mourut le 13 juin 1714, à l’âge de 62 ans, et fut inhumé dans le chœur de son église, le lendemain de sa mort, par son confrère Delacourt, chanoine de Saint-Jean et prieur de Latilly, lequel avait sans doute été nommé à ce bénéfice pendant la maladie de Louën, ou avait exercé les fonctions de vicaire avec future succession (8).

 

M. Devisme, dans son manuel historique de l’Aisne (p. 307), est porté à croire que Charles-Antoine de Louën descendait de la famille de Louën de Ribemont, qui avait produit Lambert de Louën, lieutenant-général au bailliage de cette ville, anobli en 1585, pour sa belle conduite dans une invasion de l’ennemi en cette contrée ; Méry de Louën, son fils aîné, qui lui succéda dans son office et fut chargé de régler les limites de la France du côté du Cambrésis, conformément au traité de Vervins en 1598 ; Elie de Louën, second fils de Lambert, qui fut tué sur la brèche de la citadelle d’Arres.


Charles Antoine de Louën est l’auteur d’une histoire de l’Abbaye royale de Saint-Jean-des-Vignes de Soissons (Paris, M.D. CCX). Elle est dédiée à Fabio Brulart de Sillery, évêque de Soissons, et parut avec l’approbation de Antoine de Wolbocq de Limez, grand prieur de l’abbaye, bachelier en droit, grand vicaire de l’abbé commendaire et prieur-curé de Saint-Médards d’Epieds. L’ouvrage est suivi d’une lettre à un ami sur l’habit des chanoines réguliers de Saint-Jean. L’histoire de Saint-Jean rédigée, en grande partie, sur la Chronique du P. Legris, est loin d’offrir l’intérêt que devait produire un ouvrage de ce genre et dont les Bénédictins nous ont laissé de si bons modèles. Après l’avoir lue on peut dire que l’histoire de Saint-Jean-des-Vignes est encore à faire.

 
 
Notes

 

 

1 – Histoire de Soissons, T. II, p. 349.

 

2 – Spicileg., t. IV, p. 268.

 

3 – Ubi supra, p. 271, et Labre, t. II, P. 1623, Concil.

 

4 – Ubi supra, p. 208.

 

5 – Contin. Chronic. Girardi de Fracheto (Histor, de France, t. XX).

 

6 – Au-dessous de la Cité, vers l’Ouest, il y avait l’île aux Juifs, l’île aux Treilles où furent brûlés Jacques Molay, grand-maître des Templiers et Guy, commandeur de Normandie. Au-delà l’îlot de la Gurdaine ou l’île du Moulin de Bucy réunis en une seule en 1578, lorsque Henri III fit commencer le Pont-Neuf. L’île aux Juifs est aujourd’hui la place Dauphine et l’île de la Gourdaine le terre plein sur lequel s’élève la statue de Henry IV, etc. (Revue des Deux Mondes, 1er novembre 1867). La Seine à Paris, par M. Maxime Ducamp). C’est sans doute aussi dans l’île aux Treilles que furent brûlées les trois femmes accusées de la mort de l’évêque de Châlons.

 

7 – Gall. Christ, T. IX – Hist. Généalogique, du P. Anselme. T.II, P. 346 – Guillem. De Nagiaca Chronic. (Histor. De France, t. XX ; p. 609, 612, 613). – D’Achery, Spicileg., t. IV, p. 268, 1271. Dormay, t. 11, p. 349. – Devisme, Manuel Historiq.

Selon M. de Vertus, Saint-Médard vendit en 1311, 1017 liv. fourn., le village d’Epieds à Pierre de Latilly. Ce village fut donné en 817 au monastère par Charles le Chauve sous le nom de Spicarius, mais il n’appartint jamais à celui de Notre-Dame de Soissons, comme il le prétend (Hist. de Coincy, p. 229), pour retourner ensuite à Saint-Médard. Ce qui l’a induit en erreur sur ce point, c’est que la confirmation donnée à Saint-Médard, au concile de Douzy de 871, se trouve aux preuves de l’Histoire de Notre-Dame (p. 432). Si D. Germain place ce privilège, qui regarde exclusivement Saint-Médard, en cet endroit qui lui est étranger, c’est comme il le dit clairement, pour servir d’éclaircissement à la date douteuse du diplôme de 858 qui le précède (p. 431). EN tout état de cause, ce ne fut qu’une portion du domaine d’Epieds qui fut vendue à Pierre de Latilly, puisque avant la Révolution le prévôt de Marizy, membre de Saint-Médard, auquel Epieds était annexé, avait encore en cette localité la seigneurie avec justice haute, moyenne et basse, une partie des dîmes et la vicomté. C’était même l’abbé de Saint-jean qui présentait à al cure quoiqu’elle appartint à Saint-Médard.

(Etat du Diocèse de Soissons, par Houllier). Si nos souvenirs ne nous trompent pas, nous croyons même que la partie du domaine d’Epieds vendue à Pierre de Latilly retourna ensuite au monastère.

 

8 – Archives communales de Latilly.

 

Fiche : Guy Viet