Ce médiéviste, archéologue, arrivé en
1966 de sa ville natale, se prend de passion de ce haut
lieu de prières du XIIème siècle de l'Ordre de saint
Benoît qui résista à toutes les invasions pendant sept
siècles. Durant l'affrontement entre allemands, français
et autres nations au Chemin des Dames qui firent des
milliers de morts, la folie des hommes en décida
autrement en 1917, l'abbaye n'étant qu'à une portée de
canon, elle fut réduite à un tas de ruines. Les ans
aidant les herbes folles et les ronces conquirent cette
terre de paix.
Le père Courtois s'en émeut en 1966, il décida de
faire revivre ces vieilles pierres en défrichant dans un
premier temps puis en procédant à des fouilles qui
firent resurgir des trésors datant d'avant la
construction ; une voie romaine, des milliers de pièces
anciennes et des poteries. Seul, il n'aurait su faire, il
s'était entouré de bénévoles du Groupe
"Sources", de gens du pays et de l'extérieur
pour mener à bien ce travail de longue haleine. Il avait
la foi ! Il aura cette phrase : " L'Aisne,
cette terre n'était pas la mienne, je l'ai choisie".
Le Père Courtois était aussi un homme de plume. La
guerre mondiale de 14-18, il lui fit front en relatant
dans ses ouvrages, ses conférences et les interviews
l'atrocité, la calamiteuse barbarie. Cet homme d'église
qui vivait en ermite eut une autre faiblesse. Il créera
à proximité de la cabane en béton où il vécut toute
sa vie durant sans eau courante ni électricité, un
jardin de plantes médicinales sur l'emplacement de
l'ancien apothicairerie du monastère. L'homme de Dieu,
solitaire, aimait au gré de rencontres partager avec ses
hôtes et ses visiteurs axonais et étrangers la
fabuleuse histoire de l'abbaye [Bouconville-Vauclair]. Le
Père s'est éteint ayant émis avant son départ vers
d'autres cieux, un voeu, "Si Dieu le
voulait, j'aimerais qu'elle soit la terre où je puisse
reposer avec mes arbres et mes oiseaux du Val de
l'Ailette". Des paroles qui furent
entendues par les hommes. Le Père Courtois sera inhumé,
dans la plus stricte intimité, au pied de la Croix au
coeur de son abbaye à laquelle il avait consacré sa vie
d'archéologue, d'historien et de poète.
L'Abbaye de Vauclair
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